Guy Lagache présentera bientôt un magazine sur l'écologie, Capital Terre. En reprenant les ingrédients de Capital, il tentera de nous faire comprendre l'impact que notre mode de vie peut avoir sur l'environnement. M6 présentait un extrait du premier numéro lors d'une conférence de presse ce matin. Il sera consacré à la production de l'alimentation et ses conséquences sur la terre. Voici nos premières impressions.

Guy Lagache présentera bientôt un magazine sur l'écologie, Capital Terre. En reprenant les ingrédients de Capital, il tentera de nous faire comprendre l'impact que notre mode de vie peut avoir sur l'environnement. M6 présentait un extrait du premier numéro lors d'une conférence de presse ce matin. Il sera consacré à la production de l'alimentation et ses conséquences sur la terre. Voici nos premières impressions. Notre planète compte chaque jour 200 000 bouches de plus à nourrir. La demande alimentaire est donc toujours plus importante alors qu'une explosion de la consommation serait néfaste pour l'environnement. Capital Terre, le format écologique du magazine d'investigation de M6, sera lancé prochainement à l'antenne. Son premier numéro aura pour but de nous faire comprendre que notre mode de production alimentaire a un impact sur la planète, et nous montrer qu'il existe des solutions. Mais attention, n'y voyez pas un numéro spécial de Capital ou un remake version Guy Lagache de Home ou Ushuaia. Bien au contraire, malgré quelques impressions de déjà vu, cette émission mérite beaucoup plus de crédit. Tout d'abord, parce que chaque numéro se déroulera sur le terrain, aux quatre coins du globe, ce qui permet au téléspectateur de s'immerger. Il n'y aura donc pas de plateau, ni d'intervenants.De plus, ce format du magazine d'investigation ne se veut pas militant. Il n'a pas pour but de dresser un constat alarmant ni de faire dans l'émerveillement comme ses deux concurrents. Il s'intéresse à la vie des gens, avec un ton et un sérieux dans les enquêtes qui rend ce nouveau concept plutôt prometteur. Son but, c'est de laisser aux gens la liberté, l'opportunité d'agir et de changer. S'il est toujours difficile avec ce type de sujet de ne pas faire culpabiliser les téléspectateurs, il montre que nous avons tous une part de la solution. Il s'agit donc de responsabiliser le public sur son mode d'alimentation, de montrer que tout est lié en répondant à une question essentielle : Comment peut-on tous se nourrir sans piller la planète ?Pour répondre à cette question, Guy Lagache et son équipe s'appuient sur des exemples concrets. Ainsi, tout part d'une simple chips et d'un ingrédient que l'on retrouve dans une grande partie de nos aliments : l'huile de palme.L'animateur débute ainsi son périple en Indonésie, sur l'île de Bornéo, qui rase chaque année 2 millions d'hectares de forêts pour fournir 80% de la production mondiale. Mais si elle est nocive pour notre santé, le reportage ne propose pas tellement d'alternatives durables. Le magazine s'est ensuite penché sur l'une des activités les plus dangereuses pour la planète. En effet, l'élevage de bovins est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, plus que les automobiles. Capital Terre s'est rendu aux États-Unis pour enquêter sur les Fields lots. Piqures d'hormones de croissance, alimentation enrichie à base de corn flakes, les vaches qui y sont élevées prennent plus d'un kilo par jour. En 18 mois elles sont prêtes pour l'abattoir. Pour maintenir cette production, il faut produire et acheminer plus de céréales. Mais se sont surtout leurs excréments le problème. Elles rejettent du méthane et lorsque les bouses atteignent la nappe phréatique, elles sont extrêmement néfastes. L'eau se trouve alors infestée d'hormones, d'antibiotiques et de nitrates qui mettent notre santé en danger. Et la demande est toujours plus forte.Mais si cette demande augmente, les terres cultivables sont moins nombreuses et des pays émergents comme l'Inde ou la Chine sont contraints de produire leur alimentation ailleurs, en Amérique latine, mais surtout en Afrique.Guy Lagache s'est ensuite rendu en Ethiopie, où l'hectare se loue 3 euros par an. D'ici 5 ans, ce sont près de 2 000 000 d'hectares qui seront distribués. Il y a 25 ans, Michael Jackson chantait We are the world pour que le monde sauve un pays frappé par la famine. Le monde s'est mobilisé. Mais aujourd'hui les Ethiopiens sont spoliés de leurs terres par le gouvernement, et la nourriture qu'on y produit nous est destinée. Malheureusement, si l'investigation nous place face à nos responsabilités, on peut déplorer le manque de solutions envisagées. Si la fréquence des numéros de Capital Terre est encore incertaine, car les tournages se révèlent souvent compliqués et demandent beaucoup de temps, la première émission sur la production alimentaire fera certainement figure de test. D'autres numéros sont en préparation, et les prochains thèmes pourraient tourner autour de l'eau ou des transports.Florian FanucciLes + :- Le ton et le mode d'investigation propre à Capital- On est au coeur de l'enquête- Le côté contemplatif est abandonné pour s'intéresser aux gens- Le public est poussé à se responsabiliser, pas à culpabiliserLes - :- Comme une impression de déjà vu- On aimerait que plus de place soit accordé aux solutions