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Champion du monde en dix danses, juge de concours partout sur la planète… Le chorégraphe québecois met toute son expérience au service de son regard, aussi averti que sensible. Télé 7 jours l'a rencontré.

Télé 7 jours a rencontré Jean-Marc Généreux, le juré survolté de Danse avec les stars. Mais derrière l'énergie du danseur, se cache un homme sensible.On vous sent encore plus déchaîné que les années précédentes. Comment l’expliquez-vous ?Je trouve très excitant de participer à une émission qui revient pour une troisième saison. Ce travail collectif, qui s’inscrit dans la durée, mérite qu’on se donne au maximum. Je mets un point d’honneur à rester libre dans mes commentaires : garder un regard tout à la fois critique, compréhensif et empathique pour ces célébrités. Ça me permet de donner un jugement constructif.Au risque de paraître plus clément cette saison…Le nouveau casting se défonce ! Le niveau est très élevé. Alors face à de telles performances, pourquoi critiquer ?Ça doit être gênant de dire à une star que sa prestation est ratée, non ?Pas quand on le fait avec honnêteté. Mais si j’étais systématiquement méchant, ça ne fonctionnerait pas. Ces personnes sont expertes dans leur domaine et on n’imagine pas à quel point ça bosse en coulisses. Personnellement, je mourrais si on me mettait au beau milieu d’un match de rugby, sous l’œil de professionnels !Qui vous a le plus surpris jusqu’ici ?Même s’il est parti, je dirais Christophe Dominici. Il est un peu comme un des Quatre Fantastique. Hulk a dansé un tango, rendez-vous compte !Quelle célébrité rêveriez-vous de voir dans l’émission ?Gérard Depardieu, Alain Delon, ou encore Cécile de Ménibus. Et j’ai entendu l’imitation – très drôle - que Nicolas Canteloup a fait de moi. J’aimerais beaucoup qu’il vienne danser, histoire de voir comment il se débrouille, tiens !Auriez-vous aimé être un danseur accompagnant de star ?Je ne me suis jamais posé la question ! C’est une énorme responsabilité quand même. Ce n’est pas facile de partager l’aventure avec un novice qui ne sait pas s’il faut manger le raisin avec les pépins (il rit). Je tire mon chapeau à tous les danseurs de l’émission.On vous sent davantage dans l’émotion que dans la technique, à l’inverse de Chris Marques…Durant mes vingt-cinq ans de carrière, j’ai pris des cours avec les meilleurs coachs du monde, jugé des championnats mondiaux, donné des shows à Los Angeles, au Japon, en Australie… La technique, je l’ai. J’essaie tout simplement de ne pas ennuyer les téléspectateurs car ils ne viennent pas voir un cours de danse. Nous sommes des experts, pas eux. Entre les commentaires sur la technique et le ressenti, il faut trouver le juste milieu.Sur le plateau, n’êtes-vous jamais frustré de ne pas danser vous-même ?Non. Il faut savoir être tantôt le spectacle, tantôt le spectateur, sans se sentir envieux. J’aime regarder ces stars danser. Je suis même fan ! D’où mon côté très expressif !Ce côté showman, l’avez-vous dans la vie de tous les jours ?Oh que oui ! Je suis toujours très expressif, heureux de vivre, que ce sois au restaurant, dans un taxi avec le chauffeur ou sur le plateau de l’émission. C’est une philosophie de vie. Ma fille Francesca, 13 ans, est sévèrement handicapée. Elle souffre du syndrome de Rett [un trouble grave du développement du système nerveux, d’origine génétique et qui touche principalement les filles, ndlr]. Un gros choc pour ma femme et moi. Puis je me suis ressaisi, et je suis redevenu enjoué. Je le fais pour ma fille.Interview Jérémy Parayre