Lointaine adaptation du roman qui a donné un des grands films de Peter Weir, cette version série, pourtant efficace, paraît vidée de sa substance.
Avant Le Cercle des poètes disparus, Peter Weir réalisait Mosquito Coast, film d’aventures existentialiste puissant, adapté de l’écrivain Paul Theroux. Dans le roman comme dans le film, un Géo Trouvetou, las de ce que la société avait à offrir (Harrison Ford, exalté), mettait les voiles avec sa famille, à la recherche d’un nouvel éden. Une expérience qui allait le conforter dans des délires de grandeur et d’homme providentiel… et le couper peu à peu des siens.
Une nouvelle déclinaison en série arrive ce vendredi sur Apple TV+. Elle aurait pu susciter une indifférence polie, mais il se trouve que le personnage central est cette fois incarné par Justin Theroux, star de The Leftovers, et accessoirement neveu de l’auteur du livre matriciel...
La curiosité est là. Repris en main par Neil Cross (Luther), ce Mosquito Coast version 2021 n’a pourtant plus grand-chose à voir avec ses modèles. Là où l’original abordait une quête de liberté impossible, cette version se réinvente en série de cavale. Pourquoi pas. Par moment, elle laisse poindre un attrait pour les grands espaces, en jouant sur la notion de frontière et de territoire chère au road-movie. Mais elle préfère surtout se concentrer sur le mystère qui entoure le personnage central, et les raisons qui l’ont contraint à prendre la fuite, rentrant aussitôt dans des sentiers plus balisés. Le reste du temps, le script de Cross empile les pierres d’achoppement sur le chemin des protagonistes, poursuivis par la police ou les cartels dont ils croisent la route. Un honnête thriller qui aurait mieux fait de changer de nom.
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