L'acteur Michael Peña nous parle de son rôle incroyablement fort dans la saison 4 de la série Netflix.
Brillant dans les rôles de trublions déjantés, comme dans Ant-Man ou CHiPs, Michael Peña a déjà montré par le passé qu'il était capable d'endosser des rôles plus sérieux (End of Watch notamment). Dans Narcos : Mexico, l'acteur de 42 ans se glisse dans la peau d'un Agent de la DEA, Kiki Camarena, en mission de l'autre côté de la frontière, pour stopper la montée en puissance du cartel de Guadalajara. Rencontre (Attention spoilers).
Narcos : Mexico est une sorte de reboot par rapport aux saisons précédentes. Il n'y a pas de connexion directe ?
Michael Peña : Non pas vraiment, parce que notre histoire se passe un peu avant celle de Pablo Escobar. Elle se situe un peu plus en amont dans l'Histoire des trafiquants de drogue.
Quelles sont les similitudes ? En quoi est-ce qu'on reconnaît qu'on est toujours dans Narcos ?
La production a gardé les mêmes réalisateurs et les mêmes scénaristes. Donc il y a toujours la même vibe. On a conservé le ton de la série, le style et aussi le rythme. On dévoile les révélations petit à petit, et pour moi, c'était très excitant, au fur et à mesure des scripts, de découvrir l'avancée de cette histoire que je ne connaissais pas...
Avez-vous regardé les premières saisons, comme un simple spectateur ?
En fait, ils m'ont casté pour le rôle il y a deux ans environ. Donc j'ai eu le temps. Et un ou deux mois avant le tournage, j'ai enchaîné les trois premières saisons... en une semaine ! J'ai tout dévoré en une semaine et demi ! Je comprends mieux maintenant ce que les gens disent, quand ils parlent de binge-watching (rires).
Et vous en avez pensé quoi ?
Franchement, au bout de deux épisodes, j'ai appelé mon manager pour lui dire que c'était juste incroyable. Je n'avais jamais vu ça dans une série américaine. Ils ont parfaitement réussi à retranscrire l'essence de l'Amérique Latine. Ils ont parfaitement fait transparaître ce feeling qu'on ressent en Amérique Latine. Ce que je ressens, moi, personnellement, dès que je vais au Mexique ou en Colombie. Je ne sais pas s'ils ont eu de la chance ou quoi, mais c'est vraiment très réussi de ce point de vu et c'est comme ça que j'ai apprécié la série en la regardant.
Ca veut dire quoi exactement, "Faire la Guerre à la drogue" ? Parce que c'est le prémisse de cette saison...
Dans les années 1980, c'est le Président américain, Ronald Reagan, et sa femme, qui ont utilisé ce terme : "War on Drugs". Je ne sais pas très bien à quel point ils étaient concentrés sur ce problème avant, mais la mort de Kiki Camarena, mon personnage dans la série, a été tournant. C'est là où ils ont dit que ce n'était plus possible. On ne pouvait pas tuer ainsi un agent de la DEA et s'en tirer.
Comment vous êtes-vous préparé pour un rôle comme celui-ci ? Un rôle dramatique, inspiré d'un personnage ayant réellement existé ?
Comme à chaque fois, on essaye d'en savoir le plus possible sur son personnage. Et là, j'ai eu la chance de pouvoir discuter avec la femme de Kiki Camarena. Pour qu'elle m'explique pourquoi un type comme lui a décidé d'aller au Mexique, pour se lancer ainsi dans la lutte contre le crime. Elle m'a dit qu'il était juste comme ça. C'était sa personnalité. C'était juste quelqu'un qui voulait faire le bien et arrêter les méchants. Et puis après, j'ai fait des recherches sur la DEA. Je me suis rendu compte qu'ils n'étaient pas vraiment organisés à l'époque. Qu'ils avaient peu de pouvoir au Mexique...
Mais c'est quand même une lourde responsabilité d'incarner cet agent de la DEA, qui a été torturé à mort...
C'est clair. C'est effectivement lourd à porter. On veut être certain d'honorer sa mémoire, tout en respectant sa famille. Mais dans le même temps, il ne s'agit pas non plus d'en faire un ange. C'était un être humain. Avec des défauts. Il faut être le plus réaliste possible, mais tout en gardant à l'esprit qu'on fait aussi une série télé... Il faut donc jongler avec tous ces éléments. Au bout du compte, je crois qu'on a réussi à peindre une image assez honnête de qui il était et j'espère que sa femme, Mika, sera heureuse de ce qu'on a fait.
Quel genre d'homme était Kiki Camarena, à votre avis ?
Je crois que c'était un homme bon et dur. J'ai cette image de lui, un peu comme un enfant peut se souvenir de son père. Je le vois comme un père qui punit, mais pour le propre bien de son fils. Je crois qu'il était réellement comme ça.
Vous avez tourné cette saison 4 au Mexique. Est-ce qu'il y avait une sorte d'appréhension sur le plateau, après le décès tragique de Carlos Muñoz Portal, assassiné lorsqu'il faisait du repérage ?
C'est sûr qu'on a fait attention. J'ai pris soin de m'assurer que ma famille et moi serions en sécurité durant toute la durée du tournage. Mais la production nous a fourni des agents de sécurité. Parce que parfois, c'est vrai qu'on filmait un peu au milieu de nulle part. Donc ils ont mis le paquet en matière de sécurité. Et je me suis toujours senti en sécurité d'ailleurs. Et puis dès qu'on se déplace à l'étranger, en tant qu'acteur, il y a tout le temps des gens de la sécurité pour nous escorter. Donc ce n'était pas tellement différent au final...
Narcos : Mexico - 10 épisodes - à partir du vendredi 16 novembre 2018 sur Netflix.
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