Le cinéaste explique que son absence d'Asteroid City n'a rien à avoir avec "le comportement déplacé" de l'acteur de 72 ans sur le tournage de Being Mortal.
Depuis qu'il a été accusé par une productrice de Being Mortal, une production indé qui devait être le premier film d'Aziz Ansari, d'avoir tenté de l'embrasser de force devant toute l'équipe, Bill Murray a été la cible de nombreuses critiques. Cet incident a entraîné l'arrêt du tournage au printemps 2022, le créateur de Master of None est passé à un autre projet avec Seth Rogen et Keanu Reeves, et Murray n'a plus été embauché sur un film : il avait signé pour Ant-Man 3 et The Greatest Beer Run Ever avant que ce scandale n'éclate.
Après cette affaire, les langues se sont déliées : Seth Green a raconté qu'il l'avait traumatisé enfant en le jetant dans une poubelle en coulisses d'un enregistrement du Saturday Night Live, puis Geena Davis a dévoilé son comportement colérique sur le plateau de Hold-up à New York (1990), et des propos de Lucy Liu l'accusant d'avoir eu un comportement inadmissible sur le plateau de Charlie's Angels (2000) sont ressortis.
Murray aurait dû revenir chez Wes Anderson, un cinéaste auquel il est fidèle depuis ses débuts, mais finalement, il n'est pas à l'affiche d'Asteroid City, qui sortira le 21 juin au cinéma. Le metteur en scène explique à Variety qu'il soutient Bill Murray malgré ces accusations, car ses expériences à ses côtés ont toutes été positives. Au point qu'il le choisisse pour être le parrain de sa fille.
"Mon parcours avec Bill est si important, détaille le cinéaste texan. Bill m'a toujours soutenu, dès mes débuts. Je ne veux pas parler pour les autres, mais seulement de mon expérience. Il fait partie de ma famille. Vous savez que c'est le parrain de ma fille ? C'est lui qui l'a baptisée, qui l'a plongée dans l'eau."
Leur relation remonte à son film Rushmore, auquel Bill Murray a accepté de participer en 1998. En lui apportant sa notoriété, car il était déjà à l'époque la star de S.O.S. Fantômes et d'Un jour sans fin, il l'a aidé se faire remarquer des critiques et du public en début de carrière. Wes a alors refait appel à lui plusieurs fois, pour La Famille Tenenbaum, La Vie Aquatique, The Darjeeling Limited, The Grand Budapest Hotel, The French Dispatch...
"Il y a eu une certaine confusion autour de ce qui s'est passé avec Bill pour Asteroid City, poursuit Anderson. Il devait initialement incarner le manager du motel, qui est finalement joué par Steve Carell. Car Bill a eu le covid quatre jours avant son arrivée sur le plateau. Il était en Irlande et le tournage de notre film impliquait tant de personnes que le temps de guérir et de pouvoir revenir, les gens avec qui il devait jouer auraient déjà été repartis. En plus, il était bien malade. Bref, Bill a perdu le rôle, et Steve Carell est arrivé au pied levé. Il était super, j'ai adoré l'avoir sur ce projet. Je l'ai rencontré, il est venu et on a tourné ses scènes immédiatement.
Quand Bill s'est senti mieux, il m'a rejoint en Espagne. C'était la fin du film, alors Bill et moi on a pris une voiture et on est allés en France. C'était une belle manière de boucler cette expérience, même si c'était la première fois depuis longtemps qu'il ne participait pas à l'un de mes films."
Wes Anderson étant en train de concevoir deux nouveaux films, un en animation tiré de l'oeuvre de Roald Dahl et un autre en live action, refera-t-il bientôt appel à Bill Murray ?
Précisons que l'acteur n'a pas nié pas les faits qui lui étaient reprochés sur le plateau de Being Mortal. Juste après la pause du tournage, il a évoqué une blague que ses partenaires n'ont pas trouvée drôle : "J'ai fait quelque chose que je trouvais marrant, mais cela n'a pas été compris comme ça, se justifiait-il au printemps 2022 auprès de CNBC. La compagnie, le studio qui produit ce film, voulait réagir de la bonne manière, donc ils ont enquêté et décidé de stopper le film le temps de voir ce qu'il s'était passé." Il ajoutait avoir ensuite parlé de sa tentative d'embrasser de force la productrice du film directement avec elle : "En ce moment, on discute de tout cela et on essaye de faire la paix. Nous sommes deux professionnels. Nous apprécions le travail de l'autre, et je crois qu'on s'aime bien, aussi. Si on ne peut plus se côtoyer en se faisant confiance, il n'y a plus aucune raison de faire un film ensemble... Tout cela m'a donné une bonne leçon."
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