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Comme toutes les grandes stars de la Marvel, Spider-Man n'a pas attendu les années 2000 pour prendre vie en dehors des comics. Son succès depuis les années 1960 a généré des wagons d'adaptations souvent oubliées aujourd'hui : des dizaines de séries télé, de jeux vidéo, de variations cinématographiques dont The Amazing Spider-Man n'est qu'un prolongement, et même des incursions à Broadway, pour le meilleur et parfois pour le pire. Voici les trois adaptations les plus dingues des aventures de l'homme araignée.Made in Japan : robots, bikers et samouraïsEn parallèle des adaptations télé américaines des années 1970, Spider-Man prend vie de l'autre côté du Pacifique dans une série japonaise co-produite par la Toei. La tradition locale du film de monstre ou des héros costumés (Godzilla, Ultraman, Bioman et cie) n'ayant pas froid au yeux, la série met en boite 41 épisodes, au fil d'une adaptation maison : Peter Parker devient un motard chargé de protéger l'univers contre une armée de super vilains après avoir obtenu ses pouvoirs d'un extra-terrestre venu de la planète Spider. Contre toute attente, cette vision très très éloignée du matériau d'origine (avec son robot géant transformable, sa voiture volante, ses vaisseaux spatiaux, ses monstres et ses samurais !) plaira à Stan Lee qui saluera les efforts techniques et les chorégraphies arachnéennes de l'acteur principal. Un film complètera la série qui s'arrêtera en 1979, laissant alors Spider-Man loin des caméras pendant plus de vingt ans. Avant les blockbusters hollywoodiens, le nanar turcBien avant que l'homme araignée connaisse le succès devant la caméra de Sam Raimi, un obscur film turc, 3 Dev Adam, avait tenté de le mettre en scène aux côtés de Captain America et d'un catcheur mexicain dans une adaptation largement officieuse. Le film avait devancé tout le monde (on est en 1973), au point de s'offrir certaines libertés et transformer Spider-Man en méchant. Oublié sauf par les fans les plus hardcore (qui pourront le revoir intégralement sur YouTube), 3 Dev Adam est à classer parmi ces films fauchés qu'on ressortira pour faire rêver d'un cinéma un peu pirate. Tout le contraire des adaptations calibrées aujourd'hui produites par Sony ou la Fox. Et très loin des films de Sam Raimi qui en trois épisodes ont fait de la licence l'une des plus rentables de l'univers. Licence longtemps convoitée et qui a connu une longue histoire avant de voir le jour au cinéma. Dans les années 80, la Cannon (célèbre pour ses films musclés avec Stallone ou Chuck Norris) a tenté en vain de produire une adaptation qui, par des contorsions dont seuls les producteurs ont le secret, finira sur le bureau de James Cameron au début des années 90. Le projet débouchera sur une série de procès qui verra Marvel vendre sa licence à Columbia, et Cameron passer à autre chose. Si on rêve encore du film vu par l'auteur d'Avatar, l'homme araignée a depuis pris son envol. Il n'a cessé d'être toujours plus crédible avec le temps. L'époque des collants moulants, des gymnastes et des incrustations fauchées est définitivement révolue. Spidey est plus vivant que jamais. Une araignée à Broadway : le bide le plus coûteux de l'histoirePlus improbables encore, les adaptations au théâtre de Spider-Man sont aussi les moins célèbres. Tout au moins jusqu'à récemment, où elles se limitaient à quelques rares représentations, dont la plus connue est celle des studios Universal, Spider-Man Rocks!, un mélange de chansons et de cascades produite après le succès du premier film de Sam Raimi. Mais ceci était jusqu'à la mise en chantier de Spider-Man : Turn Off the Dark, production pharaonique pour Broadway qui après maints reports, problèmes techniques, répétitions et accidents, finira par coûter 75 millions de dollars. Une fortune. Sur des morceaux écrits par Bono, le spectacle a connu des débuts difficiles (il fut crucifié par la presse) avant de s'imposer progressivement auprès du public depuis son lancement fin 2010. Lire aussi la critique de The Amazing Spider-ManJérôme Dittmar