Sharp Stick
Sony Pictures

Portrait d’une vingtenaire et de son rapport tourmenté à la sexualité. Lena Dunham revient avec un film faussement foutraque, vraiment attachant.

Comment va Lena Dunham ? L’actrice-autrice-réalisatrice était plutôt discrète depuis la fin de l’ouragan Girls, qui l’avait érigée en icône milléniale paradoxale, « voix d’une génération » tour à tour adulée et conspuée par ladite génération... Elle a ensuite signé une autre série HBO, passée celle-ci totalement sous le radar (Camping), fait des apparitions chez Tarantino et Ryan Murphy... Et aussi eu beaucoup de soucis de santé, dont elle a fait état dans la presse US. Puis elle est revenue, en 2022, avec deux films tournés coup sur coup, Sharp Stick et Catherine Called Birdy.

Le deuxième est arrivé il y a quelques mois sur Prime Video et le premier ne sort qu’aujourd’hui chez nous, direct en VOD, après un accueil critique américain franchement tiède. C’est le portrait tragi-comique d’une Californienne de 26 ans aux manières de petite fille, Sarah Jo (Kristine Froseth, à l’extraordinaire magnétisme diaphane), qui entretient un rapport tourmenté à son corps et à sa sexualité, depuis qu’elle a subi une hystérectomie à l’adolescence. Elle décide soudain de se déniaiser, d’abord en couchant avec le père de la famille chez qui elle fait du baby-sitting (Jon Bernthal, en pleine forme), puis en s’entichant d’un acteur porno...

Regardez Sharp Stick en VOD sur Première Max

Inspiré à Dunham par les portraits de femmes des 70s qu’elle a binge-watchés pendant le confinement (Une femme sous influence, Une femme libre...) et par sa propre hystérectomie, Sharp Stick décrit, dans une forme néo-cassavetienne, marrante et décontractée, un monde malade de ses injonctions sexuelles incessantes. Joli film de convalescence.