Avant la sortie de la bande-annonce, l'intrigue du deuxième volet du péplum cultissime de Ridley Scott se dévoile enfin.
Dans l’attente d’une bande-annonce que le monde entier trépigne de découvrir, un reportage de Vanity Fair, invité à se rendre sur le tournage du très attendu Gladiator 2, nous révèle l’intrigue du film de Ridley Scott qui sortira en novembre prochain au cinéma.
Attention, spoilers ! Des informations clé sont révélées par les acteurs de cette nouvelle production.
Le premier volet, sorti avec l’arrivée du nouveau millénaire, suivait le personnage de Maximus (Russell Crowe), fidèle partisan de Marc Aurèle, alors que celui-ci est défait par Commode (Joaquin Phoenix) qui, en même temps que de prendre le pouvoir impérial, réduit le général à l’état de gladiateur. Entre deux combats, Maximus prépare une vengeance qui ne tarde pas à s’abattre sur l’usurpateur.
L’intrigue de Gladiator II commence vingt ans après l’ultime combat de Maximus dans l’arène du Colisée. Cette fois, c’est le jeune Lucius que l’on suit, auquel Paul Mescal prête ses traits. Il est envoyé grandir en Afrique, au-delà des frontières de l’Empire Romain, par sa mère, pour laquelle il nourrit un certain ressentiment. Pourtant, Connie Nielsen, qui incarnait déjà Lucilla – la mère de Lucius – dans le premier film, explique les motivations de son personnage, révélant, par la même occasion le contexte politique dans lequel se déroulera cette nouvelle histoire :
“C’est un choix cornélien, où il n’y a aucune bonne solution. Il y a un pouvoir autoritaire qui fait encore mine de porter l’héritage de la République. Dans ce jeu de dupes, des êtres humains se retrouvent pris dans les stratagèmes du pouvoir. C’est ce que je trouve passionnant dans les histoires de Ridley Scott, il montre l’effet de la politique sur les vies, et ce que produit un pouvoir sans entraves.”
Une réflexion qui a aussi séduit Paul Mescal. Pour l’acteur britannique, qui tient le rôle-titre, le message du film va au-delà de la simple bagarre esthétisée :
“Le sujet, c’est ce que les humains sont prêts à faire pour survivre, mais aussi ce qu’ils sont prêts à faire pour gagner, explique-t-il à Vanity Fair. C’est ce qu’on voit dans l’arène, mais aussi dans les luttes politiques qui échappent à mon personnage. On y voit d’autres protagonistes s’activer, se démener pour obtenir plus de pouvoir. Quel espace cela laisse pour l’humanité ? Et pour l’amour, les relations familiales ? Ces valeurs sont-elles à même de contrecarrer l’avidité du pouvoir ? Ces éléments s’opposent souvent les uns aux autres.”
Marié, père de famille, son personnage mène une existence paisible en Afrique du Nord, menacée par le débarquement d’une armada romaine menée par Marcus Acacius (Pedro Pascal). Ridley Scott précise :
“[Lucius] s’est installé sur une ville côtière de Numidie [un royaume berbère antique]. Avec sa peau claire et ses yeux bleus, il détonne parmi les habitants locaux. C’est l’une des dernières civilisations qui résiste à la conquête de l’Afrique du Nord par les Romains, qui débute.”
“Le film s’ouvre sur un assaut des Romains sur la Numidie, dit-il aussi. Ils débarquent de leurs vaisseaux pour mettre le pays à feu et à sang. C’est plutôt intense.”
Le personnage de Pedro Pascal a fait ses armes auprès de Maximus, celui de Russell Crowe. L’acteur le décrit comme “ayant fait ses classes auprès du plus grand” :
“Dans l’art militaire comme dans la vie, il respecte un code d’honneur. Mais ce n’est pas simplement une réplique de Maximus, c’est un nouveau personnage. Et c’est pourquoi il a des réactions différentes. [...] Cela peut aller très vite avant qu’il prenne le temps de s’interroger sur ce qu’il vient de faire, analyse l’acteur. Et une fois que c’est fait, c’est trop tard. C’est un excellent général, et par conséquent, un excellent tueur.”
“L’identité de ce film est façonnée par le précédent. Le contraire serait insensé”, ajoute-t-il.
A l’issue de l’assaut romain, Lucius, descendant de la famille impériale, est fait prisonnier par l’Empire Romain, dont les troupes le rapatrient dans son pays d’origine, où il est condamné à devenir gladiateur et à se battre pour survivre. Ridley Scott accepte de s’épancher sur ce pan de l’intrigue :
“À Rome, quand vous êtes prisonnier de guerre, si vous êtes blessé, on vous achève. Si vous êtes encore viable, vous vous retrouvez en servitude. Soit en comme esclave, soit dans l’arène. La ruse, c’est que quand il arrive à Rome en tant que prisonnier, il débarque dans l’arène et il voit sa mère. C’est un choc. Il ne savait pas si elle était vivante ou non. Comment aurait-il pu le savoir ? Il n’y a pas de téléphone, ni de presse à l’époque. Et là, il l’aperçoit. Vingt ans ont passé, mais elle a l’air en forme, et elle se tient aux côtés du général contre lequel il s’est battu en Numidie.”
Car Lucilla ne reconnaît pas son fils qui a bien grandi depuis qu’elle l’a fait exiler. Connie Nielsen comble un peu le fossé narratif existant entre les deux films, explicitant les liens qui existent entre son personnages et celui de Pedro Pascal :
“Elle a connu un traumatisme énorme, et le personnage de Pedro Pascal a été une immense chance pour elle. Pour moi aussi ça a été une chance, jouer avec ce type, c’est un tel plaisir ! Il est parfait pour le rôle. C’est l’un des rares acteurs chez qui le cœur va de pair avec un incroyable talent de transformation.”
Les personnages de Mescal et de Pascal s’affronteront à nouveau, dans un combat où Lucius pourra exprimer ressentiment et frustration. Pour Pedro Pascal, “c’est en quelque sorte un film sur un jeune homme en colère, juge Paul Mescal. L’effondrement de Rome trouve un écho dans son histoire personnelle. Rome, c’est tout l’abandon qu’il a ressenti enfant. Il se retrouve propulsé de nouveau dans ce monde, au contact de tout ce qu’il hait".
Au-delà des personnages principaux, on en apprend plus sur le personnages incarné par Denzel Washington, Macrinus, riche commerçant fournissant les armées romaines installées dans différents comptoirs européens. En parallèle, maître “cruel”, il collectionne les gladiateurs.
“Il est chic, il conduit même une Ferrari dorée, ironise Ridley Scott. Je lui ai fait fabriquer un char recouvert d’or.”
Au summum de la cruauté, on trouve l’empereur Caracalla (Fred Hechinger), qui, historiquement, succède à l’empereur Commode en 193, après les règnes dérisoires de Pertinax et de Didius Julianus ; et son frère jumeau, Geta, interprété par Joseph Quinn. Tous deux, sortes d’anti Remus et Romulus, voient d’un mauvais œil les triomphe d'Acacius, et menacent Lucilla pour le tenir en laisse.
En somme, Ridley Scott a imaginé une myriade de personnages plus complexes les uns que les autres, dont on découvrira bientôt toute l’épaisseur dans une bande-annonce qui viendra sûrement éclaircir les dernières zones d’ombres.
Gladiator II sortira le 13 novembre 2024 dans les salles de cinéma.
"Wickediator", le nouveau "Barbenheimer" ? Wicked – partie 1 est avancé face à Gladiator II au cinéma
Commentaires