James Cameron revient sur Pandora et prouve qu'il est toujours le patron. Première était au D23 pour voir quelques scènes de ce blockbuster déjà révolutionnaire.
Depuis combien d'années n'avons-nous pas chaussé des lunettes 3D ? A peine le temps de se questionner sur l'utilité de cet artefact du passé que James Cameron nous prouve au contraire qu'il appartient au futur : la lumière s'éteint doucement dans le convention center d'Anaheim, où Disney organise le D23, sa grand-messe bi-annuelle, et plusieurs scènes d'Avatar : La Voie de l'eau sont projetées en 3D et 48 images par secondes. Si l'on a pu douter du bien-fondé de ce retour sur Pandora, Cameron nous force à rendre les armes : ces premières images sont un tour de force visuel, mélange bluffant de photoréalisme (Cette lumière ! Ce rendu de la peau !) et d'onirisme. De ce qu'on a pu en voir, Avatar 2 pourrait se résumer à la célèbre citation d'Arthur C. Clarke : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ».
Avec James Cameron en sorcier suprême de la tech, La Voie de l'eau se regarde comme un grand spectacle au sens forain du terme, un pur morceau de cinéma qui brouille toutes les frontières et va même piocher dans la grammaire visuelle du jeu vidéo. Treize ans ont passé depuis le premier Avatar, et ça se voit : l'effet 3D en lui-même est sidérant, l'image gagnant à la fois en profondeur et en relief (sur plusieurs plans, les objets et les corps semblent sortir de l'écran) avec une netteté absolument inédite – les 48 images/seconde doivent cependant bien aider, il faudra voir ce qui se passe dans une salle non équipée.
Sur les cinq scènes présentées au D23, plusieurs se déroulaient en mer, mettant à l'honneur le nouveau procédé de motion capture qui permet à Cameron de tourner sous l'eau. On a ainsi pu voir des Na’vi nager au milieu d'une faune marine extrêmement riche et « réaliste » (autant que peuvent l'être des espèces extraterrestres), avec certains Na'vi devant remonter régulièrement à la surface alors que d'autres semblent capable de respirer sans problème dans les profondeurs. Dans une autre séquence d'action particulièrement réussie et se déroulant de nuit, dans une forêt, Neytiri (Zoe Saldana) et Sully (Sam Worthington) tentent de sauver leurs enfants de Miles Quaritch (Stephen Lang), revenu d'entre les morts sous la forme d'un Na'vi.
Sigourney Weaver, qui joue cette fois Kiri, la fille adoptive de Neytiri et Sully (une ado, donc !), apparaît également dans un extrait très troublant car présenté sans aucun contexte : elle y observe Grace Augustine, son personnage du premier film, plongée dans un tube rempli de liquide (est-elle décédée ou dans le coma?) et l'on comprend qu'il s'agit de la mère de Kiri. Visiblement, Augustine était enceinte au moment de sa « mort », et deux autres personnages – un Na'vi et un humain - spéculent sur l'identité du père. Le mystère reste pour l'instant entier.
En direct à l'écran depuis la Nouvelle-Zélande, où il tourne en même temps Avatar 3 et 4, James Cameron s'est adressé au public : « On est en train de terminer [le montage et les effets spéciaux] de La Voie de l'eau et je sais que vous patientez depuis très longtemps. J'espère que vous trouverez que l'attente valait le coup ». Rassurons-le : il peut dormir sur ses deux oreilles.
Avatar : La Voie de l'eau sortira le 14 décembre prochain au cinéma.
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