Michael Gandolfini joue Tony Soprano : "C'était mon père, je veux vraiment faire du bon boulot pour lui"
Warner Bros/HBO

Many Saints of Newark sort cette semaine en DVD et blu-ray. Et James Gandolfini est beaucoup évoqué au sein des bonus.

Sorti au cinéma en novembre dernier, Many Saints of Newark - une histoire des Soprano sort en ce mercredi 2 mars en DVD et blu-ray (il est aussi disponible en VOD, notamment sur Première Max). Parmi les bonus, on trouve des scènes coupées (un cauchemar de Livia, une crise de panique de Tony juste avant de déménager et un affrontement entre le jeune Soprano et son oncle Dickie Moltisanti), mais aussi deux making-ofs consacrés à l'héritage des Soprano. L'occasion notamment pour Michael Gandolfini de raconter comment il a été choisi pour succéder à son père James dans le rôle de Tony Soprano.

Star de la série de 1999 à 2007, le comédien est décédé en 2013, à seulement 51 ans. Dans cette histoire se déroulant au tournant des années 1960/1970, son personnage a une quinzaine d'années, soit un peu moins que son fils qui lui succède dans la peau du futur mafieux : le jeune acteur explique être né au beau milieu de la création de la première saison, en 2000, puis il avoue à demi-mots qu'incarner Tony Soprano représentait une certaine pression pour lui. D'ailleurs, le créateur du show, David Chase, et le réalisateur Alan Taylor, ont d'abord auditionné des centaines d'adolescents avant de lui offrir le rôle. Michael a dû passer trois castings et a découvert la série justement pour participer à ces auditions, comme il l'expliquait en 2019 : "C’est marrant, avant mon audition, je n’avais jamais regardé Les Soprano. Pas même une seule scène. Le processus de préparation le plus dur a été de regarder la série pour la première fois en entier. C’était intense. Parce que, en tant qu’acteur, je devais regarder celui qui a créé le rôle, scruter ses manières, ses gestes, sa voix. Tout ça à la fois. Puis, je devais aussi y voir mon père. Je pense que le plus dur c’est que je devais faire cela tout seul. J’étais assis dans mon appartement, dans le noir, à regarder mon père tout ce temps. J’ai fait des rêves assez fous, notamment un où je passais mon audition… Je regardais mes mains, c’étaient celles de mon père."

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"C'était mon père, je veux vraiment faire du bon boulot pour lui", affirme aujourd'hui Michael Gandolfini au sein des bonus, avant d'expliquer qu'il a accepté de jouer son rôle quand il a compris qu'il s'agirait "d'un autre Tony : plus sensible, curieux et ouvert au monde." Le jeune acteur est effectivement très touchant dans ce film, comme nous l'écrivions dans notre critique : "On dira de Many Saints of Newark qu’il n’est rien de plus qu’un long « special » des Soprano. Rien de plus, peut-être, mais surtout rien de moins. Difficile de toute façon de parler de ce film autrement que comme d’un épisode – le fidèle Alan Taylor réalise, mais c’est clairement le producteur et scénariste David Chase qui en est l’auteur. Comme toujours chez lui, ce sont les petits moments de creux, de rien, d’attente et de suspension, qui dessinent le plus précisément les contours des vies qu’il met en scène. Une discussion entre Tony et sa mère autour de la table de cuisine, qui vire à l’orage. Les apparitions d’un Ray Liotta spectral dans le parloir d’une prison. La gaucherie magnifique, quand il entre dans le cadre, du jeune Michael Gandolfini, chargé de faire renaître à l’écran le personnage mythique que jouait son père." 

The Many Saints of Newark
Warner Bros

A-t-il cherché à imiter son modèle ? Selon ses partenaires Corey Stoll (Oncle Jr.) et Jon Bernthal (qui joue son père, Johnny Boy Soprano), Michael a retrouvé naturellement la posture et la gestuelle de son père : "s'il est moins grand que James, il se tient comme lui un peu vouté, et il a un sourire gentil", dit par exemple Stoll. D'ailleurs, au delà de l'évidence que représentait Michael Gandolfini, Taylor et Chase ont pris soin de l'ensemble du casting, trouvant des comédiens qui ressemblaient naturellement à leur modèle, comme l'interprète de Junior, donc, mais aussi de Janice Soprano, Alexandra Intrator étant une parfaire copie d'Aida Turturro ou en les transformant à l'aide de faux nez, à l'image de Vera Famiga (géniale en Livia malgré "la lourde couronne qui pèse sur ma tête" en acceptant de remplacer Nancy Marchand, dit-elle) ou Billy Magnussen, méconnaissable en Paulie. Seule exception, le choix d'Alessandro Nivola, qui devait tout construire avec Dickie Moltisanti, car si l'on entend beaucoup parler du papa de Chris dans la série, il n'est jamais montré. "On voyait surtout une version fantasmée de ce 'mentor" de Tony Soprano, on a toujours parlé de lui à travers les souvenirs des autres personnages", racontent ses créateurs et c'est cette absence à l'écran qui leur a donné envie de poursuivre l'aventure des Soprano avec ce film. Un défi relevé haut la main par le comédien de 49 ans, qu'on avait surtout vu jusqu'ici en seconds rôles (dans Volte-Face, Jurassic Park 3, Selma...) et qui porte parfaitement Many Saints of Newark sur ses épaules.


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