Marion Cotillard
Abaca

"Je me sentais comme un objet et j'ai vraiment détesté ça".

Présente à Cannes cette semaine pour présenter Little Girl Blue, de Mona Achache, en Séance spéciale, Marion Cotillard raconte dans Variety comment elle a vécu ce tournage un peu à part, où elle incarnait Carole Achache, la mère de Mona Achache. Une direction un peu particulière, inévitablement, mais l'actrice tempère :

"Je ne vois pas un réalisateur et un acteur comme étant dans des relations de manipulation. C'est plus une collaboration à mon sens." Puis, Marion Cotillard raconte avoir déjà été subi une mauvaise expérience sur un plateau : "Cela ne m'est arrivé qu'une seule fois, où j'ai sentie que j'étais manipulée par un réalisateur, et je n'ai vraiment pas aimé ça."

Marion Cotillard dans Little Girl Blue
Les Films du poisson

Si la star ne dévoile pas le nom du film ni du réalisateur en question, elle raconte qu'il l'a "amenée à croire que le tournage se ferait dans un processus de collaboration, un travail en commun. Mais je me suite vite rendue compte que ce n'était pas vrai. Je me suis dit : 'Est-ce qu'il me manipule parce qu'il pense que je vais être incapable de lui donner ce dont il a besoin, ce qu'il veut ? Je me sentais comme un objet, et j'ai vraiment détesté ça. Et le truc, c'est que j'ai vu tout de suite toute la manipulation, et j'ai trouvé un peu stupide qu'il ne puisse pas me demander de faire des choses sans essayer d'utiliser des moyens de manipulation qui ne fonctionnent vraiment pas avec moi , avec ma personnalité de femme, d'être humain et d'actrice. J'ai besoin de travailler main dans la main [avec le réalisateur]."

Marion Cotillard conclut en expliquant que cela ne l'empêche pas d'accepter de se laisser aller. Selon elle, une actrice doit vivre une "expérience d'abandon", selon ses propres termes, pour incarner un personnage. "Je pense que l'abandon est quelque chose que vous devez vraiment ressentir. Vous vous abandonnez au personnage, vous vous abandonnez à l'histoire et vous vous abandonnez au créateur, au réalisateur. Mais il doit y avoir, pour moi, une harmonie, pour ne pas tomber dans la manipulation."