La Famille Willoughby
Netflix

Le nouveau film d'animation de Netflix est un pur régal, autant sur le plan visuel que narratif.

Netflix est-il en train de devenir le nouvel Eldorado de l'animation inspirée ? Après l'excellent Klaus, légitimement nommé aux Oscars en début d'année, on découvre cette semaine, sur la plateforme de streaming, La Famille Willoughby, un autre film d'animation exceptionnellement soigné, inventif, et qui se regarde avec bonheur en famille. Une adaptation du livre de Lois Lowry (publié en 2008), qui attire l'oeil d'emblée par son style visuel unique, rappelant la stop motion.



L'histoire, c'est celle de Tim, Jane, et des jumeaux Barnaby et Barnaby, quatre enfants vivant avec des parents égoïstes et insouciants, qui ne les aiment pas et les ignorent carrément, oubliant jusqu'à les nourrir. Convaincus qu'ils s'en sortiraient mieux sans eux, les petits élaborent un plan pour se débarrasser de leurs géniteurs, et devenir orphelins...

C'est une histoire vieille comme le monde. Des enfants qui se demandent si la vie ne serait pas plus amusante, sans leurs parents... Sauf que cette fois, la fratrie Willoughby a bien raison de se poser la question. Parce que ce conte à l'esprit étrange ressemble bien souvent aux désastreuses aventures vécues par ces pauvres Orphelins Baudelaire ! Une fable à l'intrigue quelque peu sinistre, mais racontée dans une ambiance déjantée réjouissante, qui a l'art et la manière de ne jamais se prendre au sérieux. Les péripéties des Willoughby sont colorées, drôles, excitantes et très attendrissantes.

La Famille Willoughby
Netflix

Grâce notamment au superbe travail du studio d'animation BRON, basée en Colombie-Britannique (Canada), qui évoque bien souvent celui de Laika, le studio de production derrière Coraline (en 2009). Mais dans le cas de La Famille Willoughby, ce ne sont pas vraiment des techniques de stop motion qui ont été utilisées pour réaliser le film. Les animateurs ont trouvé un moyen de donner vie au monde des Willoughby de manière digitale, d'une façon qui donne l'impression que ces personnages, leurs moindres détails, sont réellement palpables. Les cheveux ont l'air d'être faits de fils de laine et cette idée visuelle sert de fil conducteur à toute l'esthétique du long-métrage, comme les nuages ​​ou les traînées de fumée, qui semblent avoir été fabriqués à partir de pelotes à tricoter (voir la petite vidéo explicative ci-dessous).



Et il n'y a pas que la forme qui soit enthousiasmante, dans La Famille Willoughby. Les aventures de ces quatre enfants livrés à eux-mêmes sont véritablement trépidantes, boostées par un imaginaire exaltant, jonglant à merveille avec le ton hystérique du scénario, qui touche à l'idée de la mort, de l'abandon et du chagrin, avec une finesse comique étonnante. Et puis il y a les jumeaux Barnaby, qui sont vraiment la trouvaille hilarante du film, petits personnages secondaires d'une efficacité redoutable, aussi drôles que les Minions de Gru dans le premier Moi, Moche et Méchant.

La Famille Willoughby est une véritable expérience familiale à découvrir pour se remonter le moral sous un large plaid, pendant cette période de confinement. Reste que les parents devront certainement revoir le film une seconde fois, pour apprécier la narration exceptionnelle de Ricky Gervais, en VO !