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Mission accomplie pour la Warner Bros. Le dernier film d'Alfonso Cuaron a battu plusieurs records ce week-end aux Etats-Unis, dont un qui pourrait bien marquer l'histoire d'Hollywood : 80% des recettes de Gravity viennent des salles qui le diffusaient en relief. Sur 3575 cinémas qui le proposaient, 3150 montraient le film en 3D et comme les billets sont plus chers dans ce cas là (entre 3 et 4 dollars supplémentaires), 80% des 55,5 millions de dollars amassés ce week-end viennent directement du relief. Soit 44 millions.Un score énorme, qui bat celui d'Avatar : en 2009, le blockbuster de James Cameron démarrait à 77 millions de dollars de recettes, dont 72% venaient du relief. Il faut dire qu'il était le premier à être proposé en priorité en 3D. En étant le pionnier, il était disponible dans moins de salles équipées que Gravity à l'époque. L'année dernière, L'odyssée de Pi, d'Ang Lee, effectuait également de bons scores en relief : 68% des 24 millions de billets verts revenaient à cette technologie.Une expérience visuelle inoubliablePeu de films atteignent un tel pourcentage, et l'on remarque qu'Avatar, L'odyssée de Pi et Gravity ont un point commun : pensés dès le départ pour être sublimés par la 3D, ils n'utilisent pas seulement cette technologie comme un moyen de récupérer davantage d'argent dans les salles. Dans leurs cas, le relief est un défi artistique et technologique.Avec Gravity, la Warner Bros a largement misé sur cet aspect et a réussi à convaincre les spectateurs que le long-métrage porté par Sandra Bullock et George Clooney (pour qui ce démarrage est également un record personnel !) était une expérience à découvrir impérativement sur grand écran. Et dans les meilleures conditions possibles. On remarque ainsi que les 323 salles qui proposaient le film en IMAX 3D ont enregistré à elles seules 11,2 millions de dollars de vendredi à dimanche. Soit 20% des recettes complètes. Les spectateurs étaient donc prêts à payer plus cher pour découvrir cette histoire en haute qualité.Les premiers chiffres de Gravity sont très encourageants pour la Warner, mais pas seulement : ils prouvent qu'un film original (qui n'est ni une adaptation, ni une suite ni un remake) peut cartonner au cinéma. Qu'il peut faire ses preuves principalement en relief, aussi. En pensant dès l'origine son concept en 3D, Alfonso Cuaron a voulu proposer quelque chose de différent des productions habituelles. La campagne marketing a principalement insisté sur ce côté « expérience inédite », mettant en avant le fait qu'elle ne pouvait être aussi prenante sur un petit écran. En insistant sur le côté spectaculaire du projet, les teasers -nombreux- ont donné envie aux gens de le découvrir sur grand écran. Le meilleur moyen de limiter le piratage ?Si ça a aussi bien marché, c'est aussi parce que la qualité est au rendez-vous. Les critiques de Gravity sont globalement élogieuses (le film a reçu 98% d'avis positifs sur Rotten Tomatoes) et des artistes et astronautes ont publiquement admiré le film. Le choc ressenti est en grande partie dû à la manière dont Cuaron filme l'espace. Dan Fellman, chargé de la distribution des productions de la WB aux Etats-Unis, reconnait au sein du Wall Street Journal que les résultats phénoménaux de Gravity « donnent de l'espoir aux exploitants qui ne sont pas satisfaits des projections en 3D. Mais il faut être rigoureux et choisir les bons films à diffuser dans ce format. Il faut que le relief apporte quelque chose à l'histoire, qu'il ne soit pas gratuit. Alors le film présenté aura une chance de devenir un phénomène culturel. »Et en France ?Ces premiers chiffres se vérifient en dehors des Etats-Unis : sur les 27,4 millions de dollars récoltés ce week-end dans 27 pays, 70% viennent du relief. En revanche, aucune précision n'est pour l'instant disponible concernant l'IMAX. En France, Gravity ne sera pas projeté sous ce format. Très peu de salles sont équipées IMAX dans l'Hexagone. Mais l'expérience pourra quand même être vécue en relief : Déjà un bonus DVD pour GravityVIDEOS - Les choses à savoir sur Gravity sans se le spoiler