Du pétard mouillé Furiosa au record historique de Vice-Versa 2 en passant par le retour en force de Marvel ou le carton Monte-Cristo : voilà ce qu'il faut retenir de cet été dans les salles.
Les cartables sont prêts. Finis la plage et les films ensoleillés. Il est l'heure de faire le bilan de la saison estivale 2024. Et au moment de faire les comptes dans les cinémas, les exploitants ont plutôt le sourire. Les blockbusters estivaux ont répondu présent, en France, aux Etats-Unis et dans le monde. Pour se faire une idée, le box-office US de l’été 2024 affiche 3,5 milliards de dollars outre-Atlantique. Un score inférieur à l'été 2023 (4,039 milliards de dollars), marqué par Barbie et Oppenheimer - et loin du record à 4,754 milliards de dollars de 2013 - mais après un printemps catastrophique, la tendance est indubitablement positive. Alors qui a su tirer son épingle du jeu ? Et qui n'a pas su profiter de la dynamique ?
AU TOP
Artus et Monte-Cristo portent les salles françaises
Comment ne pas commencer ce bilan de l'été par le phénomène Un p'tit truc en plus ? Avec 10,3 millions de spectateurs dans l'Hexagone (et près de 80 millions de dollars), le film d'Artus a traversé juillet et août comme un soleil, après un printemps radieux. Tant et si bien qu'il sera bientôt dans le top 10 des plus gros succès de l'Histoire du cinéma français. Le Comte de Monte-Cristo n'y arrivera pas, mais le film de cape et d'épée de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière confirme la bonne forme des grosses productions hexagonales, avec 7,3 millions d'entrées depuis juin, soit bien plus que les deux films des Trois Mousquetaires cumulés l'an dernier ! Et la tendance devrait se poursuivre en cette fin de mois d'août avec Emilia Perez, le dernier Jacques Audiard, qui enregistre déjà plus de 300 000 spectateurs pour sa première semaine dans les salles.
Deadpool & Wolverine ou la revanche de Marvel
Evidemment, à l'international, les hits français ne font pas le poids face aux blockbusters américains, comme Deadpool & Wolverine, symbole du retour en forme du studio Disney, glanant plus de 1,2 milliard de dollars de recettes. Après une année 2023 cata, le mastodonte du divertissement retrouve les sommets et réussi à relancer la machine Marvel par la même occasion, après les échecs retentissants de The Marvels et Ant-Man 3.
Vice-Versa 2, Moi Moche et Méchant 4, Garfield : les films d'animation fédèrent
Mais il n'y a pas que Marvel chez Disney, il y a Pixar aussi ! Et en l'occurence, Vice-Versa 2 a explosé les attentes et les records pendant tout l'été. Encore en salles, le second volet des péripéties adolescentes de Riley totalise 1,7 milliard de dollars dans le monde. Il est déjà le plus gros succès d'animation de tous les temps, plus fort que La Reine des Neiges 2 et sera certainement le plus gros succès de l'année 2024 au cinéma. Dans sa vague, Pixar a entraîné Illumination. Son Moi, Moche et Méchant 4 approche des 900 millions de dollars dans le monde, au sommet de la franchise. Et preuve de la bonne santé de ce genre idéal pour rassembler les familles pendant les grandes vacances et attirer les foules au cinéma : Garfield ; héros malgré lui, s'offre un pactole inespéré de 230 millions de dollars !
Bad Boys, La Planète des Singes, Alien... Les franchises résistent
L'autre valeur sûre pour faire des entrées, ce sont les IP, alias les propriétés intellectuelles, alias les licences sur lesquelles les studios font recette. Il y a eu le succès - pas forcément évident sur le papier - de Bad Boys 4 : Ride or Die. Malgré la tourmente médiatique post-claque aux Oscars, Will Smith a encore la côte et glane 400 millions avec son pote Martin Lawrence, se plaçant à la même hauteur que le volet précédent, le plus rentable de la saga. La Planète des Singes aussi est une franchise qui cartonne. Avec 397 millions de dollars de recettes, Le Nouveau Royaume frappe encore, même s'il s'agit du plus petit succès de la saga. De même, Sans un Bruit : Jour 1 n'a pas battu de record mais montre que la franchise créée par John Krasinski a encore de l'avenir, avec ses 260 millions de gains. Et on n'oubliera pas Twisters, qui relance la marque de 1996, sans Helen Hunt ni le défunt Bill Paxton. Les ouragans ont fait souffler 350 millions de billets verts sur le box-office estival (bien moins que les 500 millions de l'original malgré tout). Nouveau souffle aussi pour les Xénomorphes : Alien: Romulus a su surfer sur la bonne vague au coeur du mois d'août : 230 millions de dollars pour le moment, et le film sera l'un des plus rentables de la saga de Ridley Scott, derrière Prometheus.
LES FLOPS
Furiosa ne fait pas fureur
Furiosa ne peut pas en dire autant. Pourtant très attendu et acclamé à Cannes, le dernier volet de Mad Max a échoué à rassembler les foules. 170 millions de recettes à l'arrivée, c'est trop peu. Deux fois moins que Fury Road ! Clairement pas assez pour rembourser le gros budget de George Miller.
Largo Winch anonyme
Une décennie après le deuxième opus, cet été marquait aussi le retour de Tomer Sisley dans la peau de l'aventurier milliardaire. Mais Largo Winch : Le prix de l'argent n'a pas su attirer les spectateurs français. Face à une concurrence trop grande, il se contente de 400 000 entrées, contre 1,3 et 1,7 million pour les volets précédents.
Kevin Costner, Cate Blanchett, Scarlett Johansson, Dany Boon et Raphaël Quenard
L'autre grand perdant de l'été s'appelle Kevin Costner. La star de Yellowstone a mis un paquet d'argent à lui sur la table pour sa grande aventure dans le far west. Mais Horizon: An American Saga - Chapter 1 a fait tellement peu - 35 millions dans le monde ! - que le Chapitre 2, censé sortir à la fin de l'été, a été reporté à une date ultérieure par le distributeur, pour éviter un accident industriel encore plus énorme. Qui ira voir le 2 si personne n'a vu le 1 ? La question ne se posera même pas pour Borderlands. La grande quête de science-fiction adaptée du jeu vidéo et portée par Cate Blanchett est un bide colossal, qui va coûter cher aux financiers : 25 millions de recettes seulement, pour un budget de production de 110 millions ! Raté aux proportions moins épiques, Fly Me to the Moon n'a rapporté que 40 millions de dollars et ne remboursera pas l'argent avancé (au moins 100 millions). Il est surtout la preuve qu'il est devenu compliqué de vendre un film sur le seul nom de Scarlett Johansson. Le même constat s'applique en France à Dany Boon, dont La famille Hennedricks n'a pas su reproduire les cartons passés du réalisateur des Ch'tis. A l'affiche du premier film de sa compagne Laurence Arné, il n'a attiré que 200 000 spectateurs en salles en France. C'est toujours deux fois plus que Raphaël Quenard, qui demandait Pourquoi tu souris, en juillet, à Emmanuelle Devos et Jean-Pascal Zadi (104 000 entrées).
LES SURPRISES
Blake Lively surfe sur son mari
Ce sera peut-être le film avec le plus gros indice de rentabilité de l'été : Jamais Plus It - Ends with Us a rapporté 260 millions de dollars, pour un petit budget de drame romantique. Un succès qui doit beaucoup à sa star, Blake Lively, idole people aux USA grâce à son mariage avec Ryan Reynolds (Deadpool), qu'elle a osé affronter dans les salles en août... et son amitié avec une certaine Taylor Swift.
Shyamalan et Nicolas Cage reprennent du crédit
Après deux petits échecs commerciaux - Old et Knock at the Cabin - M. Night Shyamalan a réussi un joli coup avec Trap. Son thriller claustro porté par Josh Hartnett n'a pas coûté très cher et approche des 80 millions de dollars de recettes en deux semaines. Il devrait être le plus gros succès du cinéaste depuis Glass. De même, Nicolas Cage a visiblement mis un terme à sa spirale de flops. Le film d'horreur Longlegs termine à plus de 100 millions de dollars. Un cap que la star n'avait plus dépassé depuis une décennie et Ghost Rider 2...
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