Le choix de première: Pacific Rim de Guillermo Del Toro avec Idris Elba, Charlie Hunnam, Rinko Kikuchi...Synopsis: Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses, les "Kaiju", ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l'humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d'un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les "Jaegers", contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie. Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju. Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l'humanité n'ont d'autre choix que d'avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau et une jeune femme en cours d'entraînement qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger légendaire, quoique d'apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l'humanité contre une apocalypse de plus en plus imminenteL'avis de Première: Pacific Rim ne va pas au-delà de ce sujet simplissime. A de très rares moments près, tout le film suit ce chemin balisé jusqu'à son inévitable conclusion héroïque et martiale - d'ailleurs, plutôt que de s’appesantir dans un épilogue mou, le film s'arrête dès son dernier enjeu dramatique résolu, à la façon des bons vieux blockbusters 80's. Cela est à la fois un défaut et une qualité. Ces enjeux et personnages simplistes, construits à partir d'une seule idée (sauver le monde), ne dépassent jamais leur archétype : le scientifique guindé, le savant pile électrique (Charlie Day, insupportable), le héros héroïque (d'oh !)... Mais ce schématisme, quoique regrettable, ne tire cependant pas le film par le bas - à la différence d'unTransfosmers 3, au hasard - et a au moins le mérite d'assurer au film la lisibilité totale et rassurante d'un blockbuster familial, mais sans star ni licence connue pour tenter d'assurer son succès au box-office. Plus complexe, la relation Mako/Pentecost (Elba a un charisme inhumain) est clairement l'aspect le plus intéressant du film, et il est dommage que Raleigh (Hunnam, monolithique) ne bénéficie pas d'un traitement équivalent - tout comme il est dommage que la "dérive", cette belle idée de cinéma (les deux pilotes du robot partagent leurs souvenirs via un programme, la "dérive", pour piloter leur engin) ne soit pas plus développée.(lire la suite)Bande annonce:    Choix n°2: Aya de Yopougon de Marguerite Abouet avec les voix de Aïssa Maïga, Tella Kpomahou, Tatiana Rojo...Synopsis: Fin des années 1970, en Côte d’Ivoire à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan. C’est là que vit Aya, 19 ans, une jeune fille sérieuse qui préfère rester étudier à la maison plutôt que de sortir avec ses copines. Aya partage ses journées entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu’à aller gazer en douce à la nuit tombée dans les maquis. Les choses se gâtent lorsque qu’Adjoua se retrouve enceinte par mégarde. Que faire ?D'après la BD Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément OubrérieL'avis de Première: Fidèle aux irrésistibles bandes dessinées de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (également réalisateurs du film), Aya de Yopougon raconte le quotidien universellement touchant d’une bande de copines en plein passage à l’âge adulte, mais dans un contexte africain que l’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma. L’approche des deux auteurs, dépourvue d’exotisme, est véritablement singulière. D’abord, par son caractère urbain (loin des cases de Kirikou, le récit se déroule à Yop City, un quartier de la classe moyenne d’Abidjan), et ensuite, par la dualité qui caractérise le personnage principal, Aya, profondément africain (notamment dans son rapport à la famille) mais animé d’élans féministes peu compatibles avec son quotidien. La reconstitution de l’époque est soignée, des coupes de cheveux aux pantalons pattes d’eph, en passant par la musique afro-cubaine et les publicités télé kitchissimes. Dommage que l’animation soit aussi paresseuse – par moments, on a tout simplement l’impression de voir un album prendre vie à l’écran. Le charme du film est donc ailleurs, dans sa tendresse réaliste et sans complaisance, dans son humour ponctué d’argot abidjanais et dans sa manière d’aborder les sujets les plus graves dans de très sonores éclats de rire. Choix n°3: Paris à tout prix de Reem Kherici avec Reem Kherici, Cécile CasselTarek Boudali ...Synopsis: Maya, d’origine marocaine vit à Paris depuis 20 ans. C’est une it-girl de la mode. En pleine ascension, elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de 24 heures directement au Maroc. Retour auprès de ce pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Choc des cultures, choc des préjugés, Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout. Quand l’avenir d’une parisienne trendy devient la galère d’une immigrée sans papier.L'avis de Première: On l’aura compris, ce n’est pas dans l’originalité de son scénario (le récent Né quelque part traitait à peu près du même sujet) qu’il faut chercher l’intérêt de Paris à tout prix, premier long métrage signé de la comédienne et scénariste Reem Kherici, jusqu’ici habituée de la radio, de la télé et des seconds rôles (OSS 117 – Rio ne répond plus, Fatal…). Soutenue par un casting de potes bien trouvé (Alex Lutz, Philippe Lacheau, François-Xavier Demaison, Tarek Boudali et surtout Stéphane Rousseau, impec en couturier imbuvable), l’actrice préfère en effet se concentrer sur une seule chose : maintenir à tout prix le rythme de son histoire à l’aide de vannes bien senties et de répliques piquantes et incorrectes (« Saint-Denis, c’est pas l’étranger. – Tu rigoles ? Il y a plus d’Arabes qu’au Maroc »). Avec honnêteté, autodérision et sans trop d’esbroufe.  Les autres sorties de la semaine sont ici