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Chez Tarantino, on attend autant ses films que ses B.O. Grande était donc l’attente pour celle d’Inglourious Basterds, film de guerre polyglotte de QT, réalisant un carton au box-office depuis le 26 août. Et le score est tel qu’on l’attendait : un patchwork de 14 morceaux, sans aucun inédit, dans la plus pure tradition du réalisateur. Sa technique est imparable et marche à tous les coups depuis Reservoir Dogs : faire du neuf avec du vieux. Tarantino a le don pour dénicher de vieux morceaux tirés de (vieux) films, se les approprier, et faire totalement oublier la première œuvre qu’ils illustraient. La preuve avec le premier titre de l’album The green leaves of Summer, tiré du western The Alamo de John Wayne : hier, c’était l’indépendance texane, aujourd’hui, c’est LA scène d’ouverture d’Inglourious Basterds. Et comme dans Kill Bill, s’en suivent bien évidemment des morceaux d’Ennio Morricone, notamment le dernier titre Rabbia e tarantulla, qui clôt à merveille le film, faisant ressortir toute sa puissance. Bel avantage du disque, les morceaux sont dans l’ordre chronologiques du film. Rien n’est alors plus facile que de se laisser emporter par les notes de Charles Bernstein, Billy Preston et Lalo Schifrin pour revivre pleinement cette histoire de revanche en pleine Seconde Guerre mondiale. Surtout lorsqu’arrive Cat People (Putting out the fire) interprété par Bowie : suffit de fermer les yeux pour revoir Mélanie « Shoshanna » Laurent monter au front et revêtir sa tenue de combat du soir, à savoir sa belle robe rouge. Et même si l’on peut regretter l’absence de plages de dialogues et un ensemble majoritairement instrumental, cette compilation made in Quentin, sans être extraordinaire, est tout à fait réussie. Bande originale du film Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, Warner Bros. Records, environ 15 €. Par Caroline Vasserot