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Six ans de prison, vingt ans d’interdiction de travail pour le réalisateur.Au printemps dernier, le monde du cinéma s’émouvait de la captivité de Jafar Panahi, soudainement incarcéré. Après une première arrestation en juin 2009, pour avoir participé à une cérémonie de funérailles de manifestants mort dans les émeutes qui ont suivi la très controversée élection présidentielle, Le réalisateur Iranien l’avait été de nouveau en février 2010 . Fin mai, il était libéré après une grève de la faim, et contre une caution de près de 150.000 €, mais il lui était interdit d’assister aux festivals de cinéma où il était invité. Son procès vient d’avoir lieu : Panahi, déclaré coupable de propagande contre le régime en place est condamné à six ans de prison et, pire pour un homme de cinéma, n’aura pas le droit de réaliser, écrire ou de produire un film pendant vingt ans. Une interdiction de donner des interviews à des médias nationaux ou étrangers ou de quitter le pays complète cette peine. Hamid Dabashi, réputé professeur d’Iranien à l’université de Columbia, commente la nouvelle dans la presse anglaise : " L’Iran envoie un message clair avec cette condamnation : ils ne tolèrent plus les arts. C’est une condamnation contre toute la culture Iranienne. C’est une catastrophe pour toute une nation ".Le Festival de Cannes, la SACD et La Cinémathèque française ont également réagi à cette condamnation qu'ils jugent intolérable : "Cette condamnation nous révolte et nous scandalise. Aussi, appelons-nous cinéastes, acteurs et actrices, scénaristes et producteurs, tous les professionnels du cinéma ainsi que tous les hommes et femmes épris de liberté et pour qui les droits de l’homme sont une chose fondamentale, à se joindre à nous pour exiger la levée de cette condamnation."