« Un acteur, on peut lui faire faire n’importe quoi, alors, automatiquement, on a une idée de mépris. »Maurice Pialat« Pialat, il était tordu ! (rires). Il dit ça par provocation, sinon il n’aurait pas offert des rôles aussi magiques à Sandrine Bonnaire, par exemple. Derrière la légende du réalisateur sadique, il y a forcément beaucoup d’amour envers les acteurs, même si c’est de l’amour vache. » « Le casting, c’est 65% de la direction d’acteur. »John Frankenheimer« Je suis d’accord. Ça fait partie du boulot du réalisateur et du directeur de casting de trouver la meilleure distribution possible pour un film. Ça facilite les choses. Après, il peut arriver que les acteurs ne s’entendent pas hors plateau, qu’il y ait parfois même des déchirements, mais ça ne se voit pas forcément à l’écran. Magie du cinéma… » « Il faut tourner chaque film comme si c’était le dernier. »Ingmar Bergman« Il faut s’investir corps et âme dans chaque film mais il ne faut pas se forcer non plus, c’est du plaisir avant tout. La remise en question se fait de toute façon naturellement. Quand on passe d’Eastwood aux Dardenne, comme ça m’est arrivé, on redémarre à zéro. »« Nous pouvons améliorer les images du monde et, comme ça, nous pouvons améliorer le monde. »Wim Wenders« Pour un metteur en scène, c’est une évidence. L’acteur, lui, aurait tendance à se déresponsabiliser vis-à-vis de ça. Il ne s’engage qu’envers son réalisateur ou sa réalisatrice. La responsabilité intervient lorsqu’on interprète un personnage existant. Quand j’ai joué Sœur Sourire et Jeanne Schneider (dans L’instinct de mort), j’ai fait en sorte de respecter leur image. » « Les Français aiment le réalisme. Ils pensent que si les comédiens sont trop beaux, le film ne ressemble pas à la réalité. Il a l’air d’un film. »Roman Polanski« C’est un débat dépassé, non ? Le réalisme a gagné. Le public ne veut plus voir le côté « fabriqué » des grands films de l’âge d’or d’Hollywood, avec ces stars incroyables… Aujourd’hui, en particulier dans les séries, on fait de plus en plus appel à des acteurs au physique ordinaire, ce qui donne lieu à des découvertes fabuleuses, comme celles des comédiens de Breaking Bad par exemple. Il faut de tout. J’aime pour ma part les films très esthétisants, baroques. »« Comme il faut travailler pour être naturel ! »Louis Jouvet« Complètement. Quand on vient du théâtre notamment et qu’on fait ses premiers pas au cinéma, on est en quête de réalisme. Je l’ai appris sur mes premiers courts métrages. La recherche de la grâce, de la délicatesse, de l’infiniment petit, ça se travaille. » « Un acteur, c’est quelqu’un qui, si tu ne parles pas de lui, ne t’écoute pas. »Marlon Brando« L’acteur est par essence narcissique pour une raison simple : il est son propre outil de travail. Il est de surcroît habitué à ce qu’on parle de lui, à ce qu’on l’admire. Il doit veiller, dans sa vie de tous les jours, à ne pas se perdre. » « Les femmes ont à leur disposition deux armes terribles : le fard et les larmes. Heureusement pour les hommes, elles ne peuvent pas s’en servir en même temps. »Marilyn Monroe« Marilyn est très éloignée de moi ! (rires) Elle avait l’air tellement fragile, à fleur de peau… Elle est insaisissable pour moi. J’ai un peu de mal avec le fard et les larmes, je ne fonctionne pas vraiment comme ça. » « Les acteurs sont des gens qui sont devenus acteurs parce qu’ils ne se supportaient pas. »Bette Davis« Je peux me reconnaître dans l’idée que j’aime passionnément incarner d’autres personnes que moi-même. Non pas que je ne m’aime pas, mais je ne fais pas des films pour raconter qui je suis. » « Je n’ai pas choisi le jeu, c’est le jeu qui m’a choisie. »Ingrid Bergman« N’importe quel artiste pense ça. C’est plus fort que lui. J’ai la conviction que tous les êtres humains, si on leur en laissait la possibilité, seraient artistes. On a tous plus ou moins en nous ce besoin de créer. »Propos recueillis par Christophe NarbonneEn équilibre de Denis Dercourt avec Cécile de France et Albert Dupontel sort aujourd'hui dans les salles
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