Le 29 août 1982 était censé être un jour de fête pour Ingrid Bergman et ses proches, l’actrice suédoise devant célébrer son soixante-septième anniversaire. Mais c’est justement le moment que choisit la maladie pour emporter celle qui a illuminé par son interprétation, près d’une cinquantaine de films et d’une douzaine de pièces de théâtre.Son extraordinaire destinée, Ingrid Bergman a pu l’accomplir grâce à sa beauté légendaire, et à sa détermination sans faille qu’elle tire d’une enfance peu clémente. La petite Ingrid, native de Stockholm, n’a en effet que deux ans (elle est née le 29 août 1915) lorsqu’elle perd sa mère. Son père fait de son mieux pour l’élever jusqu’à son décès dix ans plus tard. L’oncle d’Ingrid la prend sous sa protection, et s’engage à payer à l’adolescente de dix-sept ans des études à l’Ecole d’Art Dramatique du Théâtre Royal de Stockholm, contre la promesse de les interrompre si la formation devait se solder par un échec. Mais cette option semble s’éloigner avec le film Landskamp, dans lequel Ingrid Bergman obtient son premier petit rôle.Trois années plus tard, elle joue le rôle d’Elsa Edlund dans le long métrage d’Edvin Adolphson et Sigurd Wallén, intitulé Le Comte de Munkbro. Tout s’accélère alors pour elle, et elle tourne dans pas moins de trois films la même année sous la direction notamment de Gustaf Molander ou de Gustav Edgren.La gamine de Stockholm, âgée maintenant de 20 ans, se prend à rêver d’une carrière internationale. Ses espoirs prennent une tournure réelle quand le producteur américain David O. Selznick l’invite, en 1939, à traverser l’Atlantique pour reprendre son propre rôle dans le remake hollywoodien d’Intermezzo du suédois Molander. La sortie du film, accompagnée par des critiques plus que favorables et couronnée d’un succès populaire important, va marquer le point de départ d’une ascension fulgurante pour l’actrice.Découvrant sa beauté à couper le souffle ainsi que son jeu naturel, révélant à la fois force et fragilité, Hollywood va inonder sa nouvelle étoile venue du froid de propositions de films.En 1942, elle interprète déjà l’amour perduaux côtés d' Humphrey Bogart dans le fameux Casablanca de Michael Curtiz, film considéré jusqu’à ce jour comme l’un des plus grands classiques du cinéma américain. Campant une héroïne déchirée entre son passé et son patriotisme, elle va émouvoir un public plongé dans les affres de la seconde guerre mondiale.Dans une veine similaire, elle interprète l’année suivante le rôle de Maria, une résistante amoureuse qui combat les fascistes en pleine guerre civile espagnole dans l’adaptation du chef d’œuvre d’Ernest Hemingway : Pour qui sonne le glas de Sam Wood.L’année suivante, elle s’essaie aux films à suspense avec Hantise de Georges Cukor pour lequel elle reçoit l’Oscar de la meilleure actrice en 1945. Alfred Hitchcock en est littéralement subjugué. L’obsession qu’il éprouve pour les blondes va faire d’Ingrid Bergman la première d’une série d’actrices à la chevelure platine - dont Grace Kelly, Kim Novak ou Tippi Hedren qui vont devenir ses célèbres égéries. Elle tournera avec lui dans La Maison du Dr Edwards avec Gregory Peck, Les Amants du capricorne et surtout, Les Enchaînés, un des plus grands chefs d’œuvre du maître du suspense. Dans ce film, qui lui donna l’un de ses meilleurs rôles, elle échange avec Cary Grant le plus long baiser de l’histoire du cinéma.Mais si elle a savouré de grands moments de gloire à Hollywood, Ingrid Bergman a aussi connu des périodes beaucoup moins fastes, payant notamment le prix de sa liaison extra conjugale avec le grand Roberto Rossellini. L’actrice, alors fascinée par Rome ville ouverte cherche à rentrer en contact avec le réalisateur. Roberto Rossellini lui proposera finalement de jouer le rôle d’une jeune lituanienne dans Stromboli. Irrésistiblement attirés l’un par l’autre, ils finissent par faire éclater leur amour au grand jour. Ingrid Bergman décide alors de quitter son mari et sa fille pour épouser le cinéaste en 1950. L’Amérique puritaine va crier au scandale, et l’accuser d’être l’apôtre de la dégradation d'Hollywood. Traumatisée, elle décide alors de s’exiler en Italie. De cette union vont naître plusieurs films tels qu’ Europe 51, Voyage en Italie , ou La Peur , mais également trois enfants , dont l’actrice et mannequin Isabella Rossellini. Le fossé qui sépare le monde de la transfuge d’Hollywood de celui de celui qui est devenu l’emblème du néoréalisme italien, va inexorablement se creuser au fil du temps et le couple finira par se séparer après sept ans de vie commune.Ingrid Bergman retrouve le chemin des studios pour jouer la supposée héritière des Romanov dans le film Anatole Litvak : Anastasia qui paraît en 1956. L’Oscar qu’elle remporte pour ce rôle est moins une reconnaissance pour sa prestation qu’un signe de retour en grâce. Les propositions affluent à nouveau et elle se remet à tourner régulièrement entre l’Europe et les Etats-Unis.Elle se voit attribuer son troisième oscar en 1975 mais cette fois-ci pour un second rôle dans Le Crime de l’Orient-Express, adaptation du fameux roman d’Agatha Christie par Sydney Lumet. Ingrid Bergman devient ainsi une des actrices les plus primées des Academy Awards, devancée seulement par Katharine Hepburn.Son dernier grand rôle se fera sous la forme d’un retour aux sources. Elle donnera pour Ingmar Bergman, son célèbre compatriote, une de ses performances les plus abouties, en interprétant en 1978 dans Sonate d’automne une pianiste égocentrique qui rejette cruellement sa fille.A sa mort à 67 ans, le jour de son anniversaire, Ingrid Bergman laisse derrière elle une vie fabuleuse d’actrice certes gâtée par la nature, mais dotée d’un talent et d’une force de caractère rares. Une destinée incroyable dont elle partage les secrets dans son autobiographie : My Story (Ma vie) qui a fait, et fait encore le bonheur de millions d’admirateurs de l’orpheline de Stockholm.
Nom de naissance | Ingrid Bergman |
---|---|
Naissance |
Stockholm, Sweden |
Décès | |
Genre | Femme |
Profession(s) | Interprète, Voix Off VF |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2015 | Le Conte du pont au moine | Acteur | Elsa Edlund | |
2015 | Dollar | Acteur | Julia Balzar | |
2015 | Les Swedenhielm | Acteur | Astrid | |
2015 | Nuit de juin | Acteur | Kerstin Norbäc | |
2015 | L'intrigante de saratoga | Acteur | DULANE Clio |
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