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Retour sur Arirang, le nouveau Kim Ki Duk, Miss Bala, polar mexicain et mon premier CannesMon premier festival de Cannes , c’était en 1986, l’année de Tchernobyl. A l’époque, pauvre pigiste,  je me nourrissais de sandwiches, et lorsque je demandais pour rire si la salade n’était pas  radioactive, les commerçants m’assuraient très sérieusement que le nuage n’avait pas dépassé les Alpes. Après, les écolos ont affirmé qu’on nous avait menti ! A l’époque, j’avais des cheveux. Aujourd’hui, j’en ai moins, et mes mains brillent dans le noir. Je me demande s’il n’y a pas un lien de cause à effet.Un qui n’a pas perdu ses cheveux, c’est Kim Ki Duk. On l’avait connu le crâne rasé sous sa casquette. Il est venu présenter son dernier film Arirang, vêtu d’un costume traditionnel gris, et la tête ornée d’un chignon révélant une abondante chevelure. C’est le résultat d’un traumatisme, comme on le découvre dans son film, sorte de confession douloureuse, filmée au Canon 5D. Il y explique les raisons de son silence depuis trois ans, suite à la tentative de suicide de l’une de ses collaboratrices.  Depuis, il vit en ermite, torturé par l’envie de tourner, mais incapable de le faire. Le plus dur, c’est sa lucidité par rapport à son statut de cinéaste, uniquement reconnu dans les festivals, mais ignoré dans son pays. Du même coup, il met en question le public particulier des festivals, auquel ce film s’adresse exclusivement.Bonne surprise à Un certain regard : Miss Bala évoque la guerre actuelle entre la police et les narcos mexicains,  en adoptant le point de vue d’une candidate à un concours de beauté, qui devient complice malgré elle d’un gang.Rien que l’actrice principale mérite le détour.Cette nuit, fête Canal. Très bien, mais reproduction identique des années précédentes : même lieu, mêmes gens, même buffet, même musique. Bizarre impression d’être Bill Murray dans Un jour sans fin.