Première
par Didier Roth-Bettoni
Personne ne filme les absences et les fantômes comme Hirokazu. Car après Nobody Knows et ses enfants dont la mère disparaissait, c’est bien encore le thème de la disparition – une famille se retrouve autour du souvenir du défunt – que ce film somptueux aborde. Il y a les sourires, les mots échangés, et puis les regards qui se perdent dans le vide, les mots impossibles à prononcer. L’extrême simplicité, l’épure même de la mise en scène (longs plans-séquences, cadres extrêmement travaillés, lumière magnifique), renforce, par contraste, la complexité de ce qui se passe entre les personnages et à l’intérieur de chacun d’eux. Subtil, poétique, imperceptiblement profond, douloureux aussi, Still Walking touche le plus intime de chacun de nous, rappelant à quel point les vivants et les morts sont inséparables.