Toutes les critiques de Six jours, ce printemps là

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Tout est dans le titre. On va suivre pendant 1h30 Sana, une femme dans la dèche qui décide d’offrir à ses deux jumeaux une semaine de vacances – avec celui dont elle partage la vie sans le leur avoir avoué – dans la villa hyper- luxueuse du sud de la France de ses ex beaux- parents où elle n’a plus le droit de mettre les pieds depuis son divorce. Ce film a été inspiré à Joachim Lafosse (Les Intranquilles) par un souvenir marquant de sa jeunesse, prise de conscience violente du déclassement social vécu par sa mère après son divorce. Et par sa mise en scène minimaliste de cette bulle d’insouciance prête à exploser à tout moment, il traduit puissamment cette violence sourde et humiliante du pognon- roi. En accordant une place centrale au hors- champ qui symbolise cette angoisse permanente née de tout ce que sa belle- famille a au fond toujours fait ressentir à Sana: son illégitimité, cette certitude qu’elle ne sera jamais des leurs. Un film sous tension permanente.