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Après l’escroquerie absolue Cosmopolis, Cronenberg revient avec une autre adaptation littéraire qui peut donner l’illusion d’un peu plus de substance puisqu’elle annonce une satire fielleuse d’Hollywood, comme une version contemporaine de Day of the locust. C’est probablement ce qu’avait en tête l’auteur du roman, avec cette histoire de famille pourrie, révélatrice de la dégénérescence du système : le père (John Cusack) a fait fortune comme guérisseur de stars, la mère (Olivia Williams) gère la carrière d’acteur du jeune fils déjà toxico (amusant Evan Bird), tandis que la fille aînée suicidaire (Mia Wasikovska) réapparaît pour faire sortir tous les cadavres puants du proverbial placard. Parallèlement, une actrice has been jouée en roue libre par Julianne Moore apporte une surcharge d’hystérie. En vieil universitaire qu’il est, Cronenberg a amplifié les parallèles avec les références mythologiques (ici les Atrides), et placé autant d’effets de signature que possible (meurtre de chien, sodomie avec Julianne…) pour donner l’impression qu’il est toujours en contrôle. Hélas, depuis Existenz, qui marque le début de son déclin, il a perdu le mojo qui faisait de lui un petit maître réellement singulier et inventif. Aujourd’hui, il n’est plus inspiré que par la vénération irréversible que lui vouent les doctrinaires qui le considèrent comme infaillible depuis qu’ils l’ont officiellement qualifié d’auteur.
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Après l’escroquerie absolue Cosmopolis, Cronenberg revient avec une autre adaptation littéraire qui peut donner l’illusion d’un peu plus de substance puisqu’elle annonce une satire fielleuse d’Hollywood, comme une version contemporaine de Day of the locust.
C’est probablement ce qu’avait en tête l’auteur du roman, avec cette histoire de famille pourrie, révélatrice de la dégénérescence du système : le père (John Cusack) a fait fortune comme guérisseur de stars, la mère (Olivia Williams) gère la carrière d’acteur du jeune fils déjà toxico (amusant Evan Bird), tandis que la fille aînée suicidaire (Mia Wasikovska) réapparaît pour faire sortir tous les cadavres puants du proverbial placard. Parallèlement, une actrice has been jouée en roue libre par Julianne Moore apporte une surcharge d’hystérie.
En vieil universitaire qu’il est, Cronenberg a amplifié les parallèles avec les références mythologiques (ici les Atrides), et placé autant d’effets de signature que possible (meurtre de chien, sodomie avec Julianne…) pour donner l’impression qu’il est toujours en contrôle. Hélas, depuis Existenz, qui marque le début de son déclin, il a perdu le mojo qui faisait de lui un petit maître réellement singulier et inventif.
Aujourd’hui, il n’est plus inspiré que par la vénération irréversible que lui vouent les doctrinaires qui le considèrent comme infaillible depuis qu’ils l’ont officiellement qualifié d’auteur.
Toutes les critiques de Maps to the Stars
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Maps to the stars est un jeu de massacre, (...) L’avidité, le narcissisme, le sadisme et autres pulsions communément associées à la capitale du cinéma alimentent une sorte d’opéra tragique et grotesque. Pour une bonne part, c’est un portrait fantasmatique de Hollywood, monstrueux comme on aime à le rêver. D’ailleurs, très peu de scènes ont vraiment été tournées sur place…
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Cronenberg semble vouloir nous offrir une croustillante peinture d’Hollywood et de ses excès
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D'une poésie violente, drôle et dérangeante, selon la rhétorique d'un Cronenberg au mieux de sa forme, "Maps of the Stars" établit une cartographie du vice contemporain de la starification à tout prix. Moral, mais non moralisateur, le Canadien va jusqu'au bout de sa pensée, tant dans l'éthique que sa cinématographie, d'une froideur implacable et sensible, doublée d'une élégance de tous les instants.
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Imparfait, dissonant et souvent bancal, Maps to the stars n'en demeure pas moins une saillie drôle et détonnante, qui tranche assez radicalement avec la tonalité de la filmo du maître.
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David Cronenberg revient avec un film choral d'une rare noirceur, qui dénonce le star system à Hollywood, un monde cynique et sans pitié, cruel et décadent, arrogant et désespéré. Sexe, drogue, pouvoir, argent, ambition, corruption, culte du jeunisme, maltraitance, inceste, suicide : une vision lucide et profondément nihiliste, servie par une mise en scène envoûtante et des acteurs qui n'ont pas froid aux yeux.
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Maps to the Stars est cru et hypnotique, entre réel et fantasme, entre onirisme et cauchemar. Jusqu'à un final glacial et violent, mené là encore dans une économie d'effets étonnante. Le casting de ce Player version trash est à l'avenant. Mia Wasikowska y dévoile son côté fleur vénéneuse, Robert Pattinson montre enfin autre chose que sa belle gueule, et, surtout, Julianne Moore crève le plafond
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Une satire cruelle, au sang, de Hollywood, un règlement de comptes bourée de références assassine (...) Le résultat est brillant.
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Lieu des récits destinés au monde entier, l'Hollywood de Cronenberg est un endroit où, désormais, ce qui est réel, imaginaire (les fictions qui s'y écrivent) et symbolique (le cinéma qui s'y fabrique) cesse d'être distingué. C'est un désert que quelque chose de fatal a désormais envahi. Finalement, il n'est pas sûr que Maps to the Stars parle vraiment d'Hollywood. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il parle des pouvoirs mêmes du cinéma.
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La démonstration de force n’en est que plus prodigieuse, au sens où le film semble monter en intensité dès que le cinéaste le désire. Au détour d’un plan banal, d’un passage obligé, hop !, l’étrangeté survient, un éclair d’intelligence, un cadrage, une fulgurance visuelle traversent la scène et l’ensemble de monter en gamme instantanément, comme possédé.
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Avec son humour grinçant et son casting de rêve – Robert Pattinson, John Cusack, Mia Wasikowska –, dominé par une Julianne Moore impressionnante, Maps to the Stars est un jeu de massacre aussi dérangeant que réjouissant.
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Cronenberg est passé maître dans le domaine, et s’il ne nous étonne pas complètement, il parvient encore à nous séduire par son œil acide et ironique toujours. Avec Maps to stars il regarde une nouvelle fois le monde comme un théâtre de cruauté, dans lequel l’accès au bonheur est impossible, mais où le rire, est définitivement inévitable.
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Pour un film qui a beaucoup d’irrégularités, celui ci mérite vraiment qu’on s’y arrête.
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Le réalisateur septuagénaire signe un brûlot dérangeant, réjouissant et d’une cruauté incroyable sur l’usine à rêves.
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Un film captivant sur l’envers du décor d’Hollywood, sadique et méprisant.
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Maps to the stars est un film rempli de partis-pris: les dialogues orduriers sont à écouter avec attention, dans la prolongation du principe de Cosmopolis ; des noms propres y tombent comme en avalanche ; la musique est superbe… Ces éléments doivent-ils entrer en compte dans l’interprétation du film ? Franchement, on ne sait pas. Mais vraiment pas. Allez-y.
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Presque sobre dans ses horreurs humaines, Maps to the stars est une oeuvre perturbante, où la satire l’emporte toujours sur le cynisme, et où le second degré du réalisateur ne parvient pas à totalement effacer le malaise provoqué in fine. Si l’on touche souvent à la jubilation, ce n’est pas sans grincer des dents.
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Un portrait vitriolé d’Hollywood, parade de freaks et de fous qui se transforme peu à peu en une danse des monstres intimes encore plus terrifiantes.
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Lumineux à la surface, Maps to the Stars distille un malaise latent, en dépit de moments franchement cocasses, si l’on goûte à l’humour noir. Un cauchemar américain qui paraîtra exacerbé à certains.
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Malsain, tordu, vénéneux, le film est un réjouissant et monstrueux jeu de massacre.
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David Cronenberg autopsie un monde en crise, éteint brutalement les lumières d'un Hollywood fantasmé (...) mais il a tendance à en faire trop et son propos se perd parfois sur des chemins tortueux. On gardera certaines séquences avec une Julianne Moore extraordinaire dans la peau d'une vedette extravertie et pervertie.
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Le cinéaste a avoué s’être inspiré d’anecdotes réelles dont il a été le témoin. (...) Julianne Moore dans le rôle de la starlette déchue qui ne renonce pas à sa gloire est criante de vérité et d’audace. Le désespoir et la cruauté de la jeunesse dorée hollywoodienne condensent une angoisse qui ne cesse de s’amplifier. Les mutilations du corps (...) rendent organiques le caractère dérangeant (même si sans doute inspiré) des réalités hollywoodiennes. Affreusement délicieux. Délicieusement affreux.
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Cronenberg tord et distord l’image de Hollywood, peuplée de fantômes, et dénonce le caractère incestueux et malsain de ce microcosme, où l’on est capable de se réjouir de la mort d’un enfant si cela permet de décrocher un rôle !
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Un portrait de Beverly Hills qui donne la chair de poule, une réalité malveillante.
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Maps to the stars essaye tant bien que mal de réconcilier satyre et pathologie, il y parvient presque.
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Un film qui tourne au canular plutôt qu’à l’exposition cohérente du Hollywood du 21ème siècle même si il y a une part de vérité.
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Beaucoup de clichés (...). Et une atmosphère glacée qui gèle le rire.
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Une parodie du showbizz, une histoire de fantômes, un drame sur le dysfonctionnement familial, tout cela réuni autour d’un baratin incompréhensible.
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par Renan Cros
On attendait de Cronenberg un peu mieux qu’un simple objet théorique où les acteurs sont réduits à l’état de pantins. On a surtout la désagréable sensation que cette désincarnation du récit sert plutôt à consolider sa stature d’auteur respecté, en agitant de manière névrotique deux ou trois marottes, un peu éculées. Il y avait de belles promesses dans ce scénario et une galerie d’acteurs qui se seraient volontiers prêtés à la farce. Dommage que Cronenberg n’ait pas retenu, pour son premier « méta-film », la leçon de ses illustres prédécesseurs comme Altman, Minnelli ou Lynch.