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Il y a une énigme Christian Vincent. On l’a d’abord pris pour un réalisateur de comédie parisienne intello (La Discrète, 1990), puis de drame bourgeois (La Séparation, 1994) et de mélo social (Sauve-moi, 2000), enfin de romcom sophistiquée (Quatre Étoiles, 2006). Sa réinvention, quasi systématique, lui a joué des tours, si bien qu’il a disparu des écrans. L’Hermine, qui marque ses retrouvailles avec Fabrice Luchini, remet les pendules à l’heure: Christian Vincent est un habile portraitiste et un fin chroniqueur de son temps, une sorte de Claude Sautet (période 70s) en mode léger, qui privilégie un mystère et une fragilité qu’on pourrait qualifier de "féminins" sans se départir d’une dérision sincère envers les mâles empêtrés dans leurs névroses. Luchini incarne à merveille ce paradigme, lui qui est capable de jouer l’intériorité maladive ou de tomber par terre de façon ridicule avec une vérité confondante. Il fait bien sûr l’attrait de cette Hermine, qui laisse aussi la part belle aux seconds rôles, en tête desquels Sidse Babett Knudsen, la formidable actrice danoise de la série Borgen.
Toutes les critiques de L'hermine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L'auteur de La Discrète n'a rien perdu de sa délicatesse. Ni de son sens inouï du dialogue, du velours pour un Luchini ici d'une sobriété bouleversante.
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L’Hermine, œuvre magistrale dans laquelle Luchini campe un président de cour d’assise au cœur en hiver. (...) Luchini, sobre comme rarement, est bouleversant.
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La réalisation est d'une justesse rare. Aucune parcelle de l'espace filmique n'est laissée au hasard.
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Christian Vincent réussit avec cette chronique amoureuse inattendue à concilier l'inconciliable : une affaire judiciaire rigoureuse et passionnante et une histoire de rédemption.
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(...) une belle et subtile histoire d’amour entre un président de cour d’assises et une jurée. Christian Vincent mêle trois univers : les tourments sentimentaux, le déroulement précis d’un procès et la quête de la vérité pour rendre la justice.
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Lucide, aussi méticuleux que son protagoniste dans son attention aux détails, L’Hermine n’est pas un film à charge : s’il ambitionne de démontrer quelque chose, ce n’est pas l’absence ou l’impossibilité de justice, mais l’incapacité des hommes à l’assurer toujours.
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A vrai dire, entre la minutieuse peinture de la machine judiciaire et le portrait en creux d'un introverti moins psychorigide qu'il ne le croyait lui-même, il ne rentre dans aucune case. D'où un étrange flottement. Mais il suffit d'un échange de regards, à la fin, pour que tout bascule et s'éclaire.
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Un film de procès et d'amour magnifique.
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Ici, tous les dialogues, ouvragés avec une attention de "premier de la classe", siéent à merveille à la docte élocution de son interprète, qui parvient à donner de la chair jusqu’aux répliques les plus affectées.
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Le sujet de cette comédie dramatique ressembla à Ally McBeal (...) Mais ici, la mise en scène préfère de longues séquences maîtrisées où les comédiens peuvent donner toute la mesure de leur talent.
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A la fois comédie du remariage et faux film de procès, L’Hermine surprend par sa finesse et touche en plein cœur.
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Et, dans un contre-emploi parfait, la manière dont Fabrice Luchini, ce haut parleur, se transforme ici en amoureux maladroit, mélancolique et timide touche au bel art.
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Pas d'à peu près, ni de vision caricaturale comme souvent, mais un regard précis sur tout ce qui se joue, tant dans le prétoire que dans les coulisses.
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On peine de toute façon à comprendre ce qui intéresse vraiment Christian Vincent, puisque le film déclare peu à peu forfait sur tout ce qu’il avait entamé pour ne retomber que sur sa partie la plus convenue et la moins intéressante : les petites amourettes du juge Racine (...)
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(...) la romance, empêchée et différée, se trouve lestée d’interminables séquences de dialogues dégoulinant de mièvrerie. Ensuite, le réalisateur Christian Vincent semble vouloir conduire conjointement deux fils narratifs pour en définitive n’en mener aucun à terme.