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En 1986, Alex van Warmerdam réalisait Abel, l’histoire d’un trentenaire au comportement enfantin bien décidé à squatter le domicile familial. Vingt-quatre ans plus tard, l’acteur Diego Luna, qui n’a pas vu le film hollandais, signe une oeuvre parfaitement symétrique : l’Abel du titre se prend pour un adulte et n’a plus grand-chose d’un enfant, sinon la morphologie. Aussi noir que la comédie de Warmerdam était absurde, ce drame mexicain emprunte au réalisme magique sud américain des García Márquez et autres Borges avec sa vision décalée du monde qui facilite la subversion. Osé sur le papier, le lien ambigu entre Abel et sa mère est ainsi pleinement justifié par le fait que le scénario adopte le point de vue perturbé de l’enfant. Poétique et dur à la fois, ce premier film révèle un cinéaste à suivre.
Toutes les critiques de Abel
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La fable prend volontiers des accents réalistes pour évoquer le quotidien d'une mère courage qui lutte pour élever seule ses enfants. Le cinéaste désamorce la noirceur de la fable par l'humour, et un goût du bizarre au parfum surréaliste. Entre cocasserie et gravité, une première oeuvre tout en sensibilité.
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En tablant sur la douceur, Diego Luna tisse un film sur la folie moins percutant que s'il avait tiré les fils dérangeants de son postulat incroyablement audacieux. Il en résulte toutefois une fable oedipienne attachante, d'une drôlerie parfois ubuesque quand Abel s'érige en donneur de leçons. Une manière d'une rare singularité de traiter des rapports parents-enfants et des traumas que peut engendrer l'absence d'une figure paternelle.
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La mise en scène de Diego Luna met en valeur les tensions, utilisant à peine le potentiel comique des situations (mais assez pour que l'on rie de temps en temps), se concentrant sur les émotions et - surtout - les souffrances de sa petite famille. La crise finale utilise l'un des procédés les plus ordinaires lorsqu'il s'agit de raconter des histoires d'enfants : la mise en danger des petits personnages.
Mais, en sortant longuement de cette belle et triste maison pour se promener dans les espaces incertains d'une grande ville du Mexique, Diego Luna donne à son film une nouvelle ampleur au moment où l'asphyxie le menaçait.
Toujours sur le fil entre l'affabulation perverse et le réalisme, Abel se tient à l'écart des deux influences qui dominent aujourd'hui le cinéma mexicain, Robert Bresson (Carlos Reygadas, Amat Escalante, Fernando Eimbcke) et Hollywood (Alejandro Gonzalez Iñarritu, Alfonso Cuaron). Entre les deux, Diego Luna a commencé à tracer un chemin prometteur.
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Pour son premier passage derrière la caméra, l’acteur mexicain Diego Luna raconte le drame d’une mère impuissante face à son fils, qui a besoin d’aide. Un sujet périlleux traité avec la pudeur nécessaire.
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On est face à la mise en scène d'un Oedipe en pleine confusion des sentiments avec une montée d'angoisse finale orchestrée par l'acteur Diego Luna, qui passe ici derrière la caméra pour tourner sa première fiction.
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Malgré un sujet audacieux et un jeune acteur parfois impressionnant, Abel ne convainc pas tout à fait, pêchant par certaines maladresses narratives, par l'académisme de sa mise en scène et par les bons sentiments qui l'animent.
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Ce premier film réalisé par l’acteur mexicain Diego Luna, 31 ans, révélé dans « Y tu mama tambien » et partenaire de Sean Penn dans « Milk », dresse le formidable portrait d’un enfant devenu trop tôt adulte.
Raconté avec une grande intelligence, une rare délicatesse et beaucoup d’humour, cet « Abel » s’avère très touchant. -
Le complexe d’Oedipe revisité. Troublant et superbement interprété par le jeune Christopher Ruiz-Esperanza.
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Ce film mexicain rappelle parfois la comédie italienne d'antan. Même sens du grotesque dans la misère sociale. Le jeune réalisateur, qu'on connaissait comme comédien (Y tu mamá también), est encore timide dans le délire, et son scénario faiblit sur la fin. Abel a malgré tout le charme d'une fable qui illustre au pied de la lettre - innocemment ? - le complexe d'OEdipe.
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Manquent à cette fable mi-psychanalytique, mi-sociale ce qu’il faut de sens du récit et de subversion pour donner un peu de trouble au penchant incestueux de l’enfant et titiller un peu plus celui de la mère.