-
Youth est un film plus accueillant, plus mainstream, que le précédent. Moins exigeant, moins impérieux et sans doute encore plus exportable. Résultat des courses : c’est un opus mineur, celui où son auteur se laisse aller à quelques facilités qu’on ne pardonnerait pas à d’autres (des clins d’œil méta et pas drôles au festival de Cannes, au déclin des grands cinéastes, aux séries télé…), rate une poignée de scènes dans les grandes largeurs (un vieux cinéaste joué par Harvey Keitel, copain de jeunesse de Michael Caine, se retrouve face à ses « créatures » dans un alpage suisse, sommet de kitsch dont le film a du mal à se remettre), et passe en partie à côté de l’émotion terrassante qu’il cherchait visiblement à susciter dans son dernier mouvement.
Mais que voulez-vous ? On aime la frime, nous. Le sens du baroque dissonant, la sensualité qui électrise, les télescopages esthétiques incongrus, et ce sens du spotting musical dont Sorrentino est le champion du monde (intro folle sur une reprise de "You’ve got the love" de Florence and the Machine). Malgré les scories, Youth se regarde donc avec un plaisir monstre. C’est du cinéma, oui, et ça se voit. Du cinéma qui cherche à chaque instant à éclabousser la rétine. Qui pète la forme et veut que ça se sache.
-
Offrant une variation plus légère de sa "Grande Bellezza", Sorrentino a construit une nouvelle cathédrale sur la nostalgie douloureuse. Comme toujours, il y a la frime, le baroque dissonant, les effets (parfois) manqués et la grandiloquence (le concerto pour vaches). Mais derrière l’accumulation, derrière la flamboyance, se cache une fois de plus un film à la beauté existentielle déroutante, profond introspectif et lancinant. On y entend progressivement la sagesse triste d’un type qui sait tout du désir fané. Odyssée viscontienne en anglais et en Suisse, "Youth" marche vers une drôle de sobriété et la danse macabre finit par avoir la pureté du cristal. C’est évidemment dû à l’immense Michael Caine qui atteint ici des sommets. Sens inouï du tempo, précision... le moindre de ses soupirs renferme tous les regrets du monde. Sur les montagnes, la neige se met à fondre. Chacun pleure à sa façon le temps qui passe
Toutes les critiques de Youth
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
La caméra de Sorrentino est aérienne, son montage élégiaque, les visages de ses acteurs captés avec une intensité folle – surtout quand ceux-ci ont le poids des années vécues par Caine et Keitel.
-
Drôle, pinçant, vibrant, le dernier film de Paolo Sorrentino déploie son charme théâtral sur la distance. Un manège désenchanté qui nous fait tourner la tête et nous laisse dans l’œil la même mélancolie que porte Michael Caine dans le sien.
-
La puissance et l’amplitude de ce film sur la fuite du temps, procurent des émotions rares, diffuses, qui ne se limitent pas à l’évidence spectaculaire à laquelle certains voudraient les réduire.
-
La puissance et l’amplitude de ce film sur la fuite du temps, procurent des émotions rares, diffuses, qui ne se limitent pas à l’évidence spectaculaire à laquelle certains voudraient les réduire.
-
Paolo Sorrentino parvient à donner un charme fou à ses personnages de petits vieux facétieux.(...) Ce qui ne pourrait n’être qu’un défilé de tableaux virtuoses s’ajoute, pour les lier entre eux, une mise en scène d’une ampleur inégalée.
-
Paolo Sorrentino dégaine une idée à la minute, jonglant avec l’humour, le drame et le fantaisie sur un fil ténu qui ne cède jamais. Et sa direction d’acteurs est admirable, qu’il sublime le vénérable Michael Caine ou ressuscite l’icône Jane Fonda pour un caméo réjouissant.
-
Paolo Sorrentino, avec une réalisation flamboyante et inspirée, dégonfle délicatement les chevilles du microcosme artistique tout en rappelant que la jeunesse n’est pas une question d’âge. Tomber sur un buddy movie aux contours felliniens, ça claque sévère !
-
Une superbe fable sur le temps qui passe
-
Une oeuvre poétique d'une force incroyable en même temps qu'une comédie délirante
-
Un récit très émouvant, qui fait rimer nostalgie avec cynisme, poésie avec humour, sans oublier l’apparition fracassante et jubilatoire de Jane Fonda.
-
Un récit très émouvant, qui fait rimer nostalgie avec cynisme, poésie avec humour, sans oublier l’apparition fracassante et jubilatoire de Jane Fonda.
-
Concentré de subtilité et d'humour, "Youth" nous en met plein les yeux. Tellement loin des films nombrilistes, une magnifique leçon de cinéma.
-
Grâce à ce tandem, le film de jeune con arrogant se mue en film de vieux cons émouvants.
-
Grâce à ce tandem, le film de jeune con arrogant se mue en film de vieux cons émouvants.
-
Dans cette suite de saynètes drôles et sombres, c’est toute la clownerie humaine qui s’étale.
-
Certes, le réalisateur franchit parfois la limite, s’adonnant légèrement à la surenchère visuelle qu’il affectionne tant. Mais l’émotion et l’humour sont tels que tout est pardonné.
-
Paolo Sorrentino offre une symphonie sur les ravages irrémédiables du temps. Michael Caine et Harvey Keitel y jouent une magnifique partition.
-
Paolo Sorrentino offre une symphonie sur les ravages irrémédiables du temps. Michael Caine et Harvey Keitel y jouent une magnifique partition.
-
Le réalisateur atteint une certaine grâce dès lors qu'il porte un regard attendri sur Michael Caine, proprement bouleversant.
-
On se laisse emporter dans un univers onirique dont la beauté ne torpille pas l’émotion.
-
On se laisse emporter dans un univers onirique dont la beauté ne torpille pas l’émotion.
-
Sorrentino revient donc en force avec son nouveau film, une réflexion mélancolique et drôle sur l’appréhension de la vieillesse.
-
Sorrentino revient donc en force avec son nouveau film, une réflexion mélancolique et drôle sur l’appréhension de la vieillesse.
-
Filmé avec une maestria éclaboussante, soutenu par un Michael Caine impérial et un Harvey Keitel faussement débonnaire, le film de Paolo Sorrentino fait souffler, avec un bel humour à froid, l'air du grand Cinecittà sur la Croisette.
-
Pleine d’ingrédients passionnants où trempe une brochette d’acteurs d’élite, la marmite Sorrentino déborde d’idées et d’émotions. Alors, évidemment, certains en ont une indigestion. On peut le comprendre. Tout le monde n’a pas l’estomac cinématographique assez solide pour supporter le piment fort de cette forme d’intelligence.
-
Pleine d’ingrédients passionnants où trempe une brochette d’acteurs d’élite, la marmite Sorrentino déborde d’idées et d’émotions. Alors, évidemment, certains en ont une indigestion. On peut le comprendre. Tout le monde n’a pas l’estomac cinématographique assez solide pour supporter le piment fort de cette forme d’intelligence.
-
Un film sur la vieillesse et le temps qui passe, sujet lourd mais que le réalisateur italien rend léger et drôle.
-
Le problème de Sorrentino est toujours le même : les scènes qui posent un regard critique sur la vulgarité (ici un rêve en forme de parodie de clip rutilant) et les supposées acmés de beauté (le cauchemar du compositeur, la vision surréaliste du réalisateur) sont aussi laides les unes que les autres.
-
(...) abrasif au début puis de moins en moins, un peu trop dans la vénération de ses stars pour les bousculer.
-
(...) abrasif au début puis de moins en moins, un peu trop dans la vénération de ses stars pour les bousculer.
-
Si "Youth" ne devrait pas manquer de séduire par sa virtuosité manifeste, son humour torve et dans une certaine limite par l’ode à la création et à la vie sécrétée par son récit, il faudrait plus pour vraiment convaincre et éblouir. Reste que Sorrentino ne manque pas de vivacité d’esprit ni d’inspiration, juste de modestie.
-
Tout ceci ne suffirait pas à faire un film, tout juste l’équivalent animé d’un livre pour table basse, sans le centre de gravité (aux deux sens du terme) que constitue le duo Caine-Keitel.
-
Même saupoudrés d'aphorismes, les règlements de comptes familiaux et remises en question n'ont rien de très nouveau ni de très pertinent. Restent néanmoins des fulgurances qui, à elles seules, valent le détour.
-
Même saupoudrés d'aphorismes, les règlements de comptes familiaux et remises en question n'ont rien de très nouveau ni de très pertinent. Restent néanmoins des fulgurances qui, à elles seules, valent le détour.
-
Une belle distribution conduite par Michael Caine et Harvey Keitel porte un film choral aux accents felliniens.
-
Une belle distribution conduite par Michael Caine et Harvey Keitel porte un film choral aux accents felliniens.
-
(...) une fable loufoque, où Miss Univers, Maradona, le dalaï-lama font de la figuration, et dont on préconise la diffusion thérapeutique dans les services de gériatrie.
-
(...) une fable loufoque, où Miss Univers, Maradona, le dalaï-lama font de la figuration, et dont on préconise la diffusion thérapeutique dans les services de gériatrie.
-
Les décrochages frénétiques, tableaux pompiers sur des corps difformes et fardés et le finale au vacarme tonitruant de cet hommage ringard et racorni confirment qu’il y a quelque chose de pourri dans ce cinéma de papi, sinistre radotage gériatrique et chant du cygne frappé de sénilité précoce.
-
Un film laid dans son esthétique comme dans son esprit, par un cinéaste cynique et surestimé.
-
Un film laid dans son esthétique comme dans son esprit, par un cinéaste cynique et surestimé.
-
Tout ici respire la vieillerie, je ne parles pas du décor ni des deux héros en fin de parcours, mais d'un film ampoulé qui ressemble à un bibelot oublié sur une étagère.
-
Tout ici respire la vieillerie, je ne parles pas du décor ni des deux héros en fin de parcours, mais d'un film ampoulé qui ressemble à un bibelot oublié sur une étagère.
-
Ecouter, deux heures durant, ces deux personnages rivaliser en propos désabusés et réactionnaires sur l’esprit du temps, cela relève de l’épreuve. D’autant plus que la mise en scène, toute en clichés, n’arrange rien.
-
Ecouter, deux heures durant, ces deux personnages rivaliser en propos désabusés et réactionnaires sur l’esprit du temps, cela relève de l’épreuve. D’autant plus que la mise en scène, toute en clichés, n’arrange rien.
-
Objectivement, rien ne se passe dans "Yout"h sinon le temps vide d’une vacance misanthrope au bon air d’une région détaxée, entre massage aux huiles, aux pierres chaudes, au chocolat, lavage intestinal hydrothérapeutique (....) le tout entrelardé de punchlines sur la vie-la mort-l’art digne d’une rédaction de philo au bac pas hyper inspirée.
-
Objectivement, rien ne se passe dans "Yout"h sinon le temps vide d’une vacance misanthrope au bon air d’une région détaxée, entre massage aux huiles, aux pierres chaudes, au chocolat, lavage intestinal hydrothérapeutique (....) le tout entrelardé de punchlines sur la vie-la mort-l’art digne d’une rédaction de philo au bac pas hyper inspirée.
-
Cette introspection d’un vieux rupin anglais (Michael Caine) dans la quiétude d’un spa de luxe est sans doute ce que le cinéaste napolitain a produit de plus fade.
-
Petite leçon de dandysme frelaté, nostalgie collante et démonstration de style boursoufflé par le pire cinéaste au monde.
-
Le tout entrecoupé de scènes supposément poétiques, mais hélas trop artificielles pour nous transporter, malgré un casting d’exception.
-
Le tout entrecoupé de scènes supposément poétiques, mais hélas trop artificielles pour nous transporter, malgré un casting d’exception.