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Découvert à Cannes, ce premier long du Chinois Zu Feng s’ouvre comme un polar classique. Un bras est retrouvé dans un fleuve et deux policiers vont mener une enquête au fil de la découverte des membres épars du corps de la victime. On se situe alors dans l’ombre de figures tutélaires écrasantes comme Memories of Murder. Mais c’est précisément lorsque le film semble étouffer sous les codes du genre qu’il part ailleurs. Qu’il abandonne l’enquête stricto sensu pour s’aventurer sur le terrain de la chronique dépressive, dans les pas d’un des enquêteurs qui, au bord de la démission, retrouve le goût de vivre grâce à ses échanges avec la soeur de la victime, dont la neurasthénie le trouble autant qu’elle le charme. Un été à Changshaquitte alors un terrain balisé pour des chemins de traverse. Il n’évite pas quelques digressions malhabiles mais y trouve sa singularité.