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Bien qu’on ne comprenne pas pourquoi, ce premier long métrage, qui se veut une « comédie historique », genre difficile à assumer quand on évoque une période qui ne pousse pas à la gaudriole, a remporté un fier succès en Pologne. Soit il nous manque les clés de l’humour slave, soit la disette des films nationaux explique cet étrange phénomène.
Toutes les critiques de Tribulations d'une amoureuse sous Staline
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Drôle et acide, cette comédie noire sur la domination soviétique en Pologne fait preuve d’une belle maestria visuelle, tout en abordant des thèmes délicats et audacieux. Une découverte.
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Le ton en est très original, celui d'une sorte de mélodrame distancié. Son défi est moins dans ce qu'il raconte (assez convenu) que dans la manière avec laquelle il raconte. Exercice de style plus encore que caustique satire politique, il accumule les flous artistiques sur une partie de l'image, les contre plongées, l'alternance du noir et blanc (pour la partie stalinienne) et de la couleur (pour les scènes situées des années plus tard, où Sabine est devenue une vieille femme flanquée d'un fils-sosie de son père assassiné).
Borys Lankosz est doué, à lui de prouver qu'il peut dépasser ce maniérisme tape-à-l'œil.
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Tout est gris, la photo (extrêmement sophistiquée) et la vie en Pologne sous Staline, que le réalisateur s'amuse à recréer par petites touches cruelles : succession de peurs diffuses et d'espoirs déçus. De l'humour, il en a : du noir, et même du très noir. Lorsque tout se délite autour de ces trois vengeresses unies contre leur ennemi commun, le scénario accumule les péripéties loufoques, car on sait bien, depuis une chanson célèbre de Boris Vian (Arthur), qu'un corps, ce n'est jamais simple à gérer... On se serait bien passé, en revanche, de l'irruption de la couleur - et du présent - dans cette historiette au charme passéiste et suranné.
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Malgré le noir et blanc superbe, les références à la nouvelle vague tchèque et l’humour grinçant, on reste sur le quai. La faute au scénario, trop laborieux et trop appuyé.
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L'humour noir est grisâtre, dépourvu de nerf et de rythme, la critique du pouvoir stalinien générique et le drame final, catharsis un peu facile, s'appuie sur des tribulations scénaristiques trop fragiles pour être pleinement convaincant.