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(...) The Ghost Writer est le meilleur Polanski depuis bien longtemps. Un suspense politique où la force classique de la mise en scène
(sobre, élégante) se marie à l’intelligence d’un script brillant et au travail impeccable des acteurs (le retour en force d’Ewan McGregor,
étonnant ; le meilleur rôle de Pierce Brosnan depuis GoldenEye ; et l’avènement d’une actrice méconnue, Olivia Williams). The Ghost Writer est d’abord une formidable machinerie hitchcockienne qui plonge un jeune homme innocent dans un complot kafkaïen. Assassinats, trahisons, chausse-trappes..., le film est une course folle.
Toutes les critiques de The Ghost Writer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fan à un Pierce Brosnan reptilien à souhait, Ewan McGregor s'illustre en "écrivain fantôme" plongé dans les arcanes peu reluisants de la politique. Et si Polanski signait ici l'un de ses meilleurs films ?
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Qu’ils soient autobiographiques ou non, plus ou moins proches de ce que vivent leurs auteurs, tous les films expriment forcément une part plus ou moins forte de la vérité de celui qui les tourne. Avec Roman Polanski, et particulièrement avec The Ghost Writer, cette imbrication de l’œuvre et du vécu est manifeste, à tel point qu’on ne sait plus si ses films sont inspirés de sa vie ou s’ils inspirent sa vie. Reste à espérer que ce processus n’ira pas jusqu’au bout de sa logique et que les ennuis de Polanski avec la justice américaine se termineront de façon plus heureuse que son nouveau et superbe film.
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Voilà un thriller à la mise en scène irréprochable et qui nous embarque dans un suspense parfaitement réglé, avec photos compromettantes, piste révélée par le GPS d'une voiture de location, poursuite sur un ferry, refuge dans un motel miteux. Le meilleur film que nous ait donné Roman Polanski depuis longtemps.
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Une claque, une vraie, l’une de ces belles leçons de cinéma dont sont capables les plus grands. Thriller austère dans son rythme (deux heures dix et une absence quasi totale d’action) et son goût esthétique pour la dépression (une météo insulaire morose, baignant dans une photographie désabusée), Ghost-writer est l’incarnation du film malin. Le cinéaste construit avec la dextérité d’un cinéaste Hitchcockien, un récit opaque aux vertus fascinantes de l’hypnose, rassemblant les pions d’un puzzle politique, sans jamais trop en dévoiler, brouillant les pistes pour mieux nous captiver, et érigeant la femme en maîtresse trouble d’un jeu de manipulation à plusieurs niveaux.
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Invitation à interpréter quantité de signes et d'indices, The Ghost Writer est donc un film de pure mise en scène. Un régal d'ambiguïté, d'ironie trouble, d'angoisse diffuse. Roman Polanski n'a pas volé l'Ours d'argent (de la mise en scène) que le festival de Berlin vient de lui décerner. The Ghost Writer n'est pas un film politique, au sens engagé, plutôt une spéculation romanesque bâtie par le scénariste-écrivain Robert Harris à partir de quelques faits réels. Mais c'est surtout la continuation éclatante de l'oeuvre polanskienne, le prolongement d'une vision du monde où le pire paraît peu à peu s'éloigner, comme un mauvais rêve, avant de revenir, soudain, envahir la réalité.
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Face à Pierce Brosnan, épatant en menteur dépassé par sa femme, Ewan McGregor nous met la peur au ventre.
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(...) The Ghost-Writer, qui a la maîtrise pour sujet et une froideur de métal pour tempérament, est peut-être plus près de la crise de nerfs qu'on ne le croit...
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L’aventure est digne d’Hitchcock : une demeure froide et isolée, ses habitants, dont tous - le cuisinière asiatique au regard inquisiteur, le jardinier qui balaie inlassablement une terrasse en pleine vent, l’hitchcockissime blonde assistante ou l’épouse malgracieuse -, semblent recéler un mystère, un innocent plongé dans un imbroglio où il risque sa peau. Les excellents polars ne sont pas légion : celui-ci en est un, qui mêle mêle jeux de pouvoir et d’identité. Adapté d’un roman de Robert Harris fortement inspiré de la réalité, Roman Polanski oppose la naïveté de l’un à la rouerie des autres dans un suspense qui va crescendo.
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Ce film est en fait un Polanski hitchcockien, savoureusement pervers qui tient en haleine jusqu'à son dénouement. L'occasion de deux joyaux de mise en scène (...) La signature d'un maître tout simplement.
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Un jeu de pouvoir et de manipulation où la vérité se dérobe sans cesse. Au-delà de ses évidentes résonances politiques (le personnage de Lang est un double à peine déguisé de Tony Blair, actuellement auditionné sur la participation de l’Angleterre à la "guerre contre la terreur"), le film est un autoportrait lucide (l’exil forcé de Lang, le scandale qui l’entoure renvoient à la situation personnelle de Polanski) en même temps qu’une sorte de film-somme. Autant de niveaux de lecture pour une œuvre à clés dans laquelle on peut aussi très bien ne voir qu’un thriller d’une efficacité diabolique.
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On s'étonne donc de ne pas vraiment retrouver la patte de Polanski dans ce nouvel opus, mené avec efficacité mais sans aspérités. Et c'est finalement Ewan McGregor qui retient toute notre attention, en livrant une partition particulièrement subtile.