-
Distant Voices – Still Lives (1988) et The Long Day Closes (1992), les films les plus bouleversants de Terence Davies, donnaient de l’Angleterre de l’après-guerre une vision inspirée. Le cinéaste britannique paraissait par conséquent tout désigné pour porter à l’écran (après Anatole Litvak, en 1955) la pièce de son compatriote Terence Rattigan. Son adaptation de cette passion amoureuse bravant tous les codes de la société bien-pensante est, malgré une structure en flashback, singulièrement linéaire et sage. La reconstitution est soignée, les plans sur les quartiers de la ville toujours endommagés depuis le Blitz semblent témoigner du désarroi intérieur des personnages. Mais, à force de fidélité au texte d’origine, le mélo ne prend pas, les dialogues tombent à plat. Dans cet univers compassé, l’émotion est rare. Elle vient des rôles secondaires : une logeuse bienveillante, un médecin porteur d’un secret laissent entrevoir jusqu’où The Deep Blue Sea aurait pu nous emporter...
Toutes les critiques de The Deep Blue Sea
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
En suivant Hester (Rachel Weisz) jusqu'au bout, en observant son époux et son amant (sans oublier les personnages secondaires, la logeuse et le médecin radié qui représentent la populace), on peut discerner dans The Deep Blue Sea, non seulement le portrait d'une société à bout de souffle, mais aussi les premiers signes d'un retour à la vie. Tom Hiddleston fait preuve d'une extraordinaire subtilité, entre puérilité, cynisme et héroïsme, donnant à un personnage ingrat une substance inattendue.
-
Terence Davies signe un film majeur, touché par la grâce au détour de chaque plan. À ne manquer sous aucun prétexte.
-
Il est des histoires d'amour qui sont autant de leur époque que de l'éternité. Celle que raconte "The Deep Blue Sea", dernier chef-d'oeuvre de Terence Davis, en fait partie.
-
La beauté, chez Terence Davies, tient au mouvement permanent : les personnages semblent constamment muer sous nos yeux. (...) Tout étonne dans ce film qui glace autant qu'il brûle.
-
Plutôt que de chercher à être un grand classique, le film évolue aux limites du cliché et du fétichisme pour devenir une oeuvre au plaisir raffiné.
-
Le film vaut autant pour la performance de ses acteurs que pour le récit de cette tragédie intime, envoûtante et cruelle, où tout le monde se retrouvera, un must.
-
par Elisabeth Quin
Le crépuscule d'une passion vu par un cinéaste qui invoque les fantômes de Visconti et Sirk. Un mélodrame d'une infinie beauté !
Parvenir à émouvoir avec cette histoire classique de cas de conscience d'une héroïne tragique écrasée par l'enclume des conventions n'est pas chose aisée. C'est pourtant ce que parvient à faire Davies.
Adaptation de la pièce éponyme de Terence Rattigan, montée en 1952, "The Deep Blue Sea" est un film déroutant : son atmosphère feutrée et oppressante marque les esprits longtemps après la fin de la projection.
Quand il se repose sur les seules vertus visuelles du cinéma (...), Davies n'est pas indigne d'Hitchcock. Il reste certes un poète délicat et impressionniste. (...) Sans doute pas un film majeur ni parfait, mais sans doute la plus nue et vibrante des adaptations rétro de récente mémoire.
Un mélodrame classique comme on n'en fait malheureusement plus assez, porté par des acteurs superbes.
"The Deep Blue Sea" fait preuve d'un art consommé de l'alternance, entre ampleur et sécheresse.
La mise en scène de Terence Davies tangue, tantôt sublime, tel un boudoir où lover la passion dévorante des deux amants, tantôt maladroite. Deep Blue Sea ne sera pas le grand classique qu'il rêvait d'être.
"The Deep Blue Sea" fait preuve d'un art consommé de l'alternance, entre ampleur et sécheresse.
The deep blue sea se veut miroir de l’âme. Il ne reste malheureusement après le visionnage qu’un certain malaise, plus lié à l’absence d’émotions qu’à celles représentées dans le film. Bussy-Rabutin disait : « Quand on n’aime pas trop, on n’aime pas assez ». Et c’est là toute la triste vérité. The deep blue sea ne manque pas de savoir-faire, il manque de coeur.
"The Deep Blue Sea" est porté par son duo d'acteurs (...). Dommage que la mise en scène ultra-stylisée de Terence Davies nous tienne à l'écart de leur jeu tout en nuances.
Grâce [au jeu de Rachel Weisz] tout en souffrance et en délicatesse, cette histoire d'amour sans lendemain se révèle d'une confondante modernité.
La mise en scène bride la moindre émotion et le résultat, s'il ne manque pas de qualités, manque juste de coeur.
Pourquoi la belle Hester Collyer (Rachel Weisz), épouse de lord et maîtresse de héros de guerre, a-t-elle voulu mettre fin à ses jours ? C'est la question qui travers le récit de The Deep Blue Sea. Hélas, ce mélo grand ouvert sur les courants d'air de la mémoire et du désespoir est si raide et mécanique en tout point que l'on ne se passionne guère pour la réponse.