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La salle de cinéma étant le milieu naturel de Star Wars, on pouvait se réjouir à l'annonce de la reprise en relief de la saga Star Wars. Mieux, d'un point de vue technique, la mise en scène de George Lucas étant souvent statique et privilégiant largement les plans larges, le film aurait pu (dû) y gagner. Las. La présence du relief est inexistante, à l'exception de rares scènes de dialogues en champ/contre-champ. La 3D ne serait donc là que pour rajouter quelques euros au prix du ticket ? Restent certaines scènes épiques - la course de pods, le duel final au son de Duel Of The Fates - qui ne prennent vraiment leur dimension que sur le grand écran d'une salle imprégnée de l'odeur du pop-corn, et que même la conversion 3D ratée ne parvient pas à ruiner totalement.
Toutes les critiques de Star Wars Episode 1 - La Menace Fantome
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Téléramapar Jacques Morice
On redoutait le filon exploité jusqu'à plus soif. De fait on est plutôt agréablement surpris. La 3D rehausse l'intérêt de ce premier épisode, nettement moins bon que le IV, V et VI tournés précédemment. L'image 3D est moins assombrie que d'habitude et renforce l'infini de ce grand bain dans l'espace intersidéral.
- 20 Minutespar Caroline Vié
Il a fallu se livrer à un travail de titan pour transposer Star Wars : épisode 1 - La Menace fantôme en relief. George Lucas a supervisé cet ouvrage de près, et n'a pas fait d'ajout au film original préalablement sorti en 1999.
- Le Parisienpar Eric Leguèbe
Les effets spéciaux numériques atteignent un degré de perfection magique, du plan le plus éloigné (...) au plus rapproché. Les personnages les plus étranges fourmillent à l'écran. On est très proche de l'univers Disney.
- Le Figaropar Olivier Delcroix
C'est ce premier film, La Menace fantôme, qui sort mercredi, converti en 3D dans les salles. Ce nouveau tour de passe-passe technologique offre un air d'éternelle jeunesse aux six films de la saga, véritable Dorian Gray cinématographique. En 35 ans, le phénomène Guerre des étoiles a révolutionné le cinéma mondial. D'aucuns le regretteront, en fulminant contre la mise en place d'un cinéma infantilisant, soumis au merchandising, dominé par les produits dérivés, jouets, jeux vidéo, bandes dessinées et autres objets de collection.
Dans le fond, que reste-t-il de La Guerre des étoilesdans l'inconscient collectif? Les macarons de la princesse Leïa, l'hommage de Lucas au Fritz Lang de Metropolis à travers son droïde Z-6PO? Les rugissements du nounours géant Chewbacca, les sentences inversées de maître Yoda, où le duel au sabre laser entre Dark Vador et Luke Skywalker? Il reste surtout l'entêtant parfum d'une saga culte transmise de génération en génération, comme une odyssée futuriste à jamais témoin du fracas d'une histoire passée «dans une galaxie lointaine, très lointaine»… - Le Figaropar Marie-Noëlle Tranchant
Même si l'invention visuelle est époustouflante, on se lasse, à moins d'avoir entre six et huit ans, ou d'être un mordu absolu du grand jeu collectif de George Lucas.
- L'Expresspar Jean-Pierre Dufreigne
Episode I est un logiciel sur-programmé. Au contraire de la Trilogie, il ne se veut que jeu destiné aux enfants (...). Pour l'instant, c'est le berceau d'un vaste projet poétique qui est resté du côté obscur de la technologie.
- Mad Moviespar Alexandre Poncet
La 3D apporte à la "Menace fantôme" un suicide stylistique étonnant !
- A nous Parispar Fabien Menguy
Fort de son talent pour faire fructifier sa saga, Georges Lucas ressort une nouvelle fois "Star Wars", cette fois en version 3D! C'est donc l'Episode I "La menace fantôme" qui s'y colle, avec un constat : un film moyen gonflé en 3D, ça reste un film moyen...
- Fluctuat
Même pas sorti, on connait déjà Star Wars de George Lucas. Alors que certains l'ont téléchargé sur le web, d'autre ont lu tout à son propos dans les journaux spécialisés ou pas. Bref impossible de passer à côté de ce qui est d'ores et déjà un phénomène.
Space opera
Bien sûr, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard. Oui, les personnages sont transparents. Effectivement, Lucas a cédé à la facilité en surexploitant les possibilités offertes par le numérique. Il n'empêche : La menace fantôme est un superbe film, le plus réussi des Space opera sur le plan visuel.
Les lecteurs d'Asimov (Fondation, le Cycle des robots), de Philip K. Dick (Totall Recall, Ubik) et de Franck Herbert (Dune), habitués à construire dans leur tête les décors de leurs aventuriers préférés, ne seront pas déçus : l'Odyssée des Jedi dans ce premier épisode est aux amateurs de SF ce que les reconstitutions informatiques des pyramides sont aux Egyptologues.La puissante Fédération du Commerce fait le siège de la planète Naboo pour la contraindre à s'acquitter des taxes de transport. Deux chevaliers Jedi, maître Qui-Gon Jinn et son disciple, Obi-Wan Kenobi, interviennent comme ambassadeurs, sur mandat du Senat de la République intergalactique. Les dirigeants de la Fédération du Commerce, eux-mêmes sbires d'un type pas clair -; sans doute le boss de la Force obscure, sont décidés à ne pas négocier loyalement. Les deux Jedi se retrouvent embarqués dans une aventure à multiples rebondissements, en compagnie de Jar Jar Binks, sorte de lapin transgénique au parler petit-nègre (" missa chocottes voussa vu ") et de la Reine Amidala, qui quitte Naboo pour aller plaider sa cause devant le Sénat, sur la planète Coruscant. Coruscant rappelle férocement Trantor, la capitale galactique dans Fondation : une planète entièrement urbanisée, habitée par 40 milliards d'humains toujours en activité, un lieu entièrement dédié à la gestion administrative de la galaxie, où les navettes vont et viennent sans discontinuer, déchargeant sans cesse des vivres et des matières premières, transportant vers tous les points cardinaux les citoyens de la République universelle. Comme Trantor, Coruscant est à son zénith, donc près de la chute. Le sénateur Palpatine, conspirateur fourbe qu'on retrouvera dans les épisodes 2 et 3, incarne la clique de décadents assoiffés de pouvoir qui tueront la République pour installer un Empire à leur mesure. Face à lui, le Chancellor Valorum (incarné par le toujours très classe Terence Stemp) ne réussira pas à défendre l'intérêt général et l'unité de la République.Contraints de s'arrêter sur la planète Tatooine pour réparer leur vaisseau, le maître Jedi rencontre un môme plutôt éveillé pour son âge, Anakin Skywalker, esclave bricolo pour le compte d'un ferrailleur au look de grosse mouche dégueulasse. Là, à moins d'être entré dans le Livre des Records comme le plus grand mangeur de vache folle, tout le monde comprend que le petit blondinet est le futur Dark Vador, la grosse enflure de la trilogie originale. Du coup, on se sont déchiré entre le désir de coller le gosse à la cave et celui de laisser s'épanouir. Le rythme imposé au spectateur le distrait vite de cette question métaphysique. R2-D2 continue de faire le mariole, doté du prestige que lui confère son entrée en héros dans la saga. Droïde de combat, ordinateur de bord des navettes spatiales, c'est lui qui répare le vaisseau dans lequel s'enfuit la Reine Amidala, en plein combat, jouant les soudeurs au milieu de l'espace. Forcément, on s'attache. C-3PO, lui, est le robot fabriqué par Anakin Skywalker à partir de pièces détachées. Il n'est pas encore fini à la fin de l'épisode : on se demande bien comment il réussira à s'incruster dans les suivants, alors que son maître l'a laissé sur Tatooine.Au-delà de l'histoire, Lucas fixe l'attention des spectateurs en mixant les mythes, les références historiques et religieuses, les grands thèmes de la science-fiction et les archétypes sociaux. Il mélange les styles hérités du western (Clint Eastwood ne serait pas dépaysé en arrivant à Mos Eisley), des films de guerre (" boum-boum") et de cape et d'épée (" cling-cling "), de l'épopée médiévale (à la sauce heroic fantasy), des récits d'apprentissage (" tu dois te concentrer sur l'instant présent ") et des comédies romantiques (voir l'ambiance entre Anakin et la Reine). Le tout donne un patchwork réussi, une sorte de syncrétisme cinématographique pour publics oecuméniques.La petite virée sur Tatooine fonctionne comme une digression dont l'objectif est certes d'ouvrir de nouveaux schémas narratifs (l'arrivée d'Anakin dans l'épopée) mais aussi -; et surtout -; de plonger le spectateur dans un univers fantasmatique fonctionnant comme un monde en soi. Sur le modèle classique des épopées (voir la ballade d'Ulysse), les héros passent d'un univers à un autre (les planètes constituent en cela des lieux spécifiques aisément identifiables, avec leur faune, leur population, leurs paysages, leurs villes et leurs moeurs caractéristiques) pour y vivre des expériences qui enrichissent le récit de symboles (exemple : il faut savoir quitter sa mère). Tatooine, déjà présente dans les trois épisodes de la Trilogie originale, apparaît ici dans toute sa splendeur. Au début des années 80, Lucas n'avait pu recomposer qu'une ou deux rues de Mos Eisley, plantée au milieu du désert, cité mauresque plombé par le soleil où Han Solo, et maintenant Qui-Gon Jinn, vivent leurs aventures au milieu de tous les ratés de la Galaxie, tous les brigands, gros Hutts, Jawas et autres bestioles.La numérisation quasi-complète du film n'est pas choquante. Les manies de Lucas agacent davantage : les duels au sabre lumineux sont convenus, et plutôt ringards. Le nouveau méchant, Dark Maul, est franchement ridicule en bouc peinturluré tout droit sorti d'un concert de Metallica. Les mimiques de Jar Jar, enfin, finissent par devenir insupportables, proches des excès grotesques d'un Asterix Clavierisé.Parmi les scènes les plus captivantes du film, les fans de jeu vidéo retiendront d'abord la course de char, à laquelle participe le jeune Anakin, dans une joute digne des jeux du cirque romains. Les concurrents, belliqueux, s'affrontent dans des mini-navettes propulsées par deux réacteurs traînés dans leur sillage par des câbles. Ces dragsters volants se faufilent dans les montagnes et les canyons à des vitesse vertigineuses (d'où l'intérêt de maîtriser la Force, pour conduire à l'instinct, sans réfléchir).La cité sous-marine des Gungans, constituées de multiples bulles lumineuses et poreuses, fascinera les midinettes nostalgiques d'Abyss. Mention spéciale tout de même pour le Sénat de la République, incroyable puits de métal sur les parois duquel sont attachées des nacelles où siègent les délégation de chaque planète appartenant à la République. Lorsqu'un orateur prend la parole, sa nacelle flotte jusqu'au centre du puits, accompagnée de caméras vidéos volantes qui retransmettent les débats. Cette métonymie de la galaxie est le lieu d'une scène hallucinante, où la Reine vient demander le soutien du Sénat lors d'une séance tumultueuse, alors que la République, déjà fragilisée, montre sa faiblesse, son inertie, son incapacité à mettre au pas les factions criminelles qui la composent.La fin est plutôt judicieuse. Lucas place l'action finale sur quatre tableaux : une bataille terrestre entre Gungans (le peuple de Jar Jar) et Droïdes, une bataille spatiale au-dessus de la planète Naboo entre les forces royales et les vaisseaux de la Fédération du Commerce, une action commando conduite par la Reine dans son Palais pour y capturer ses ennemis et, enfin, un duel entre les deux Jedi et Dark Maul. Les rythmes des quatre actions sont interdépendants. Le côté obscur de la force s'impose simultanément dans les quatre tableaux, avant que ... vous verrez.KzinoVivement 2010 !
J'ai mis longtemps avant de voir Star Wars. Le jour où j'ai comblé cette béance culturelle, j'eus le bonheur de retomber en enfance. Amoureuse d'Harrison Ford, je rêvais d'avoir des choucroutes aussi sexy que celles de Carrie Fisher. Un peu triste de n'avoir pas connu ça plus tôt, je me disais que j'aurais peut-être un peu plus compris les choses de la vie dans ma cour de récré...Il est des films comme ça qui nous font regretter d'être déjà grands quand on les voit. Quand j'ai entendu pour la première fois ce qui n'était encore qu'une rumeur, l'existence d'un épisode -;3, j'ai été franchement ravie. D'abord, on réentendrait les épées qui font vvvm, et en plus, on aurait la trouille, on rêverait d'aller dans l'espace, on serait amoureux des héros, bref, tout comme au cinéma avec les pop-corns en sus, dans la grande tradition du film d'aventure. En plus, cette fois, je serais dans le coup, sans aller jusqu'à être membre des Starwarsophiles, je comprendrais leur langage : une nouvelle vie allait commencer pour moi !Aujourd'hui, le film sort sur nos écrans de cinéma, alors que depuis juin, tous les inconditionnels du monde le voient sur leur PC via Internet sur une fenêtre de 10 cm sur 15. Le film ? S'il est bien ?Pour les fidèles, on sera tenté de dire que oui, par définition. Pour les autres, tout leur système d'analyse, toutes leurs critiques, quelque intelligentes qu'elles soient, elles ne résisteront pas aux sentiments de la masse. Le mensuel Synopsis, qui fait d'ailleurs une très bonne analyse du film, l'annonce clairement : que peut-on encore dire sur ce film qui n'a déjà été dit ? Quels propos résisteraient à un succès couru d'avance. Le 13 octobre, jour de la date de sortie du film, les quotidiens en faisaient leur Une, jusqu'à Libé qui lui consacraient les 5 premières pages, Le Parisien les deux premières, tandis que le coup d'Etat au Pakistan ou Papon qui allait en prison étaient quasiment oubliés. Bref, le film n'est plus film, mais événement (ou non-événement) mondial. La stratégie commerciale est telle que le voir aujourd'hui, c'est le consommer, contribuer avant tout à son succès au box-office. Ecrasés par le " battage médiatique ", quels seront ceux qui ne se sentiront pas otages d'une des plus belles opérations marketing de l'année ?Pas moi. Ainsi, le prix du zen et de ma tranquillité cinéphilique, je le paierai par une mise à l'écart sociale. La solution, sera d'aller voir les épisodes -3 , -2 et -1 en dehors de leur actu. Vivement 2010.Anne Laure BellStar wars, la menace fantôme
De George Lucas
Avec Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman
Etats Unis, 1999, 2h13.
Sur Flu :
- chronique de Star Wars, le jeu vidéo : Empire at War (2006)
- chronique de Star wars, épisode 3 : La revanche des Sith (2004)
- chronique de Star wars, épisode 2 : l'attaque des clones (2002)
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