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Source Code est un faux blockbuster dont le scénario a été dynamité par Duncan Jones, le fils doué de David Bowie. En bon fan de Philip K. Dick, il simule les conventions d'un genre calibré pour proposer un remake de son premier long-métrage, Moon, en amplifiant la dimension parano et la solitude lunaire. L'autre bonne surprise, c'est Jake Gyllenhaal, qui se métamorphose en avatar adulte de Donnie Darko en reprenant le costume du superhéros paumé dans les limbes de la 4e dimension. A l'arrivée, un vrai retour vers le futur, où, comme dans le film culte de Richard Kelly, l'amour et le libre arbitre ne sont que des trompe l'oeil.
Toutes les critiques de Source Code
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Yann Lebecque
On a découvert l'immense talent de Duncan Jones avec Moon, magnifique film de SF (...) Il signe une fois de plus un petit bijou d'intelligence, qui confine au chef-d'oeuvre.
Avec un Jake Gyllenhaal parfait antihéros, voilà une œuvre intrigante et originale, qui par-delà ses apparences de film d’action survitaminé, laisse entrevoir, autour de la quête identitaire d’un individu manipulé par des fores qui le dépassent, des perspectives cérébrales et philosophiques pour le moins vertigineuses.
Un argument technologique incapable de survivre à une analyse un tant soit peu approfondie. (...) Reste un divertissement efficace et remarquablement interprété, parcouru d'une pléthore de figures passionnantes.
Malin, le film passe très vite sur la teneur scientifico-abracadabrantesque d’un scénario qu’il vaut mieux s’abstenir de trop gratter. (…) un divertissement qui doit beaucoup au charme de l’idéal Jake Gyllenhaal.
On dirait Un jour sans fin, d’Harold Ramis… (…) Peu importe l’enveloppe charnelle, pourvu qu’on ait l’ivresse des sentiments ?
La grande qualité de Source Code est, sous ses airs de thriller efficace, d’exploiter son pitch au maximum pour produire des effets saisissants. (…) En langage de gamer, Source Code serait un « cheat » élégant : une belle façon de tricher.
Un tour sans fin au pays de la SF (...) Jones déploie un suspense habile et entêtant.
Le second long-métrage de Jones se révèle hélas n'être qu'une commande caractérisée, inscrite dans son agenda quelques mois seulement avant le tournage. (...) Reste un divertissement efficace et remarquablement interprété.
Film d’action un peu lourdingue, avant de bifurquer sur la voie d’un romantisme fantastique brutal qui n’est pas sans évoquer, toutes proportions gardées, Un jour sans fin et Johnny s’en va-t-en guerre (…) Un drôle de mélange, aussi instable qu’explosif.
On est en pleine science- fiction , avec l'idée qu'on pourrait, comme sur un ordinateur, cliquer sur "Effacer" et changer le passé.
Le réalisateur vient à bout des deux défis que pose ce récit – l’enfermement et la répétition – et livre un film haletant, même si Gyllenhaal se transforme en superhéros dans un dernier acte où la saveur indie disparaît dans les conventions hollywoodiennes.
C'est un excellent divertissement qui ne vous prendra pas la tête.
Régi tout entier par un principe de causalité sans jus, Source Code parasite son programme le temps d'un épisode joliment romanesque où le libre-arbitre finit par tout emporter.
Film concept un peu répétitif, Source code parvient toutefois à intriguer, malgré un appel à l’émotion un peu appuyé..
Les bidouillages spatio-temporelles, c'est un peu l'essence du cinéma. Quand un film comme Source Code en fait son sujet, c'est forcément aussi prometteur que casse gueule. Pas de bol, entre références et concept sous-exploités, le nouveau Duncan Jones déçoit.
Source code peut se voir ainsi comme un gros court-métrage dont on aurait étiré le potentiel et les dimensions avec ingéniosité mais sans génie, ni vrai talent. Rien de catastrophique ici mais le film suscite un vrai regret. Source code se crispe autour de deux obsessions : clarifier au maximum ce qui est alambiqué (beaucoup de scènes explicatives du concept, comme des remises à niveau dans un espace temps officiellement en marge de l'action), et tout miser sur l'adrénaline générée par la course contre la montre. Sans doute fallait-il en passer par ce dépouillage extrême pour garder en éveil le spectateur.