-
Premier long métrage de l’Argentin Pablo Agüero, Salamandra joue à fond la carte de l’autobiographie. Cet enfant, c’est lui ; cette mère, c’est la sienne et l’histoire leur appartient. Images sales, mouvements de caméra secouée, flous et décadrages : la confusion affirmée de la mise en scène est là pour retranscrire à la fois celle d’Alba et celle de son pays, l’Argentine, au lendemain de la dictature. De même, le lien entre l’enfant et l’adulte étant constamment remis en question, le point de vue varie et passe de l’un à l’autre sans prévenir. Même si ce système est fortement lassant, des instants émergent, où cette perte de repères génère un maelström d’émotions et de sensations dans lequel le spectateur se laisse
happer comme malgré lui.
Toutes les critiques de Salamandra, une enfance de Patagonie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Salamandra ne fait pas dans la dentelle. C'est l'histoire vraie du réalisateur. (...) Tous ces gens qui vivent au plus près de la nature n'ont pas les pieds sur Terre. Ils sont égoïstes et veules. Pablo Agüero règle ses comptes. Il a bien raison.
-
Salamandra pourrait aussi bien s’intituler “L’Anguille”, tant il est inclassable. C’est un objet polymorphe, inquiétant et farcesque, brouillon et sentimental.Un film mal peigné comme ses personnages, parfois à la limite de l’incohérence, à l’instar de son héroïne, Alba. (...) Une œuvre biscornue, aussi humaine qu’animale, calquée sur ses personnages sans épine dorsale oscillant au gré du vent, des rebelles sans cause dont la fureur de vivre n’est pas manifeste. Une vision alternative de la Patagonie dans les années 1980.
-
La mise en scène, qui serre les personnages de près sans jamais tenter de pénétrer leurs motivations, épouse parfaitement le regard d'un enfant. Seules transparaissent les émotions les plus élémentaires : la peur, le besoin d'être embrassé, la faim, la colère. Le jeune Joaquin Aguila, natif d'El Bolson, donne à Inti une force peu commune. Tout en inquiétude, en intériorité, Joaquin Aguila fait mal rien qu'à le regarder. Au bout du compte, c'est en faisant monter les émotions brutes que Pablo Agüero parvient à dresser le constat d'échec d'une génération.
-
L'étouffant Salamandra retrouve parfois le psychédélisme brut et lyrique de Garrel et Clémenti, l'enfant devenant un animal magique appartenant bien davantage à la nuit, au bois et au feu, qu'à l'espèce humaine.
-
La caméra de Pablo Agüero - premier long - encombre son cadre d'êtres à la dérive (hippies pas très chics, enfants brutaux...), prisonniers de leur propre précarité, et dessine en creux les contours d'un pays alors coincé entre la dictature et la crise financière à venir. Dommage que son scénario reste trop souvent au point mort !
-
Ce premier film tombe trop souvent dans le scabreux, mais émeut par la relation inattendue entre le garçonnet et sa mère défaillante. A noter, pour les fans du Velvet Underground, l'apparition de John Cale en musicien sous acide (ou pire encore...), qui interprète « un boléro inédit d'Elton John » !