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Laurent Cantet a cosigné le scénario avec l’écrivain cubain Leonardo Padura. Le lieu unique (une terrasse avec vue sur les toits, tandis que le soir tombe) et sa matière très littéraire font de Retour à Ithaque un film théâtral et bavard. Joie des retrouvailles, nostalgie, reproches et révélations émaillent les dialogues. Le réalisateur met en œuvre tous les moyens dont il dispose pour animer ce parti pris de mise en scène : disparition ou apparition de l’un des amis, apartés sur le voisinage... Si cela reste contraignant, chacun des personnages parvient néanmoins à exister. L’époque de l’utopie socialiste, qui s’est effondrée en même temps que l’URSS, et l’impact de ces événements sur la politique de Fidel Castro sont bien évoqués. Après les réussites que furent "Entre les murs" et "Foxfire", ce septième long métrage du cinéaste s’inscrit dans ses préoccupations sociétales, mais sur un mode mineur.
Toutes les critiques de Retour à Ithaque
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En tournant à deux caméras, Laurent Cantet évite la monotonie et l'artifice du champ-contrechamp. Mais la beauté et l'émotion de "Retour à Ithaque" ne seraient pas les mêmes sans les comédiens (...) exceptionnels.
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La sincérité et l'affection de Cantet sont évidentes pour ces copains plein de vie et de culture. Leur amitié palpable (...) fait aimer ce portrait de groupe chaleureux.
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Les acteurs, très connus là-bas, sont de merveilleux pachydermes, exubérants et blessés. A travers le personnage d’Amadeo, "Retour à Ithaque" mélange deux époques : celle où la dictature réprimait directement les artistes et les écrivains, et celle où il quitte l’île, en 1997, qui fut davantage un temps d’exil économique et existentiel.
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On sent un réel esprit de bande même si la mise en scène, parfois statique est peut-être trop théâtrale. Un film de groupe, donc, comme les aime Cantet, qui interroge toujours les utopies. (...) Un film intime et touchant.
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Mélancolique et bouleversant. À travers ce club des cinq, Laurent Cantet psychanalyse toute une génération perdue. Au-delà de Cuba et de tous les îlots idéologiques, voilà un film qui donne une furieuse envie de retourner sur le bateau des "Copains d'abord".
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un film magnifique tourné à l’énergie.
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Les acteurs (...) filmés avec tact, apportent trouble, humour et émotion. C'est dans la durée que la dramaturgie très (trop) classique devient pesante. La clarté et la précision pédagogiques des dialogues maintiennent pourtant l'intérêt.
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Malgré l'aspect éventé du bilan générationnel, "Retour à Ithaque" embarque par la qualité de ses comédiens, et par le suspense autour du nœud central (dé)structurant la bande. Ajoutons que l’atmosphère, les sons et la skyline de La Havane contribuent autant au charme “exotique” du film qu’à son élargissement universel.
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Une œuvre aussi noble et ambitieuse dans son propos qu'austère dans sa forme. Mais ce qui est dit dans ce film est souvent implacable et poignant.
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Un film sans action où l’on parle beaucoup qui s’adresse à un public de cinéphiles.
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Un film d’échanges dialogués à la chorégraphie précise, un peu trop peut-être : la menace du théâtre filmé plane bas. un film à l’arrivée mi-figue mi-raisin, ce sentiment qu’inspire globalement la filmographie du réalisateur de "L’Emploi du temps", entre pesanteur des intentions sociologiques et vraie prise en charge cinématographique de l’humain.
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Ce huis clos à ciel ouvert a le naturel d’une soirée de copains et la théâtralité d’un mélodrame avec ses nostalgies et ses règlements de comptes. Désenchanté mais chaleureux.
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Un voyage au coeur de mémoires meurtries mais plus que jamais vivantes (...) porté par la belle fluidité mélancolique de la mise en scène de Laurent Cantet, très à l'aise dans cette variation douce amère sur le passé. Mais sans parvenir à atténuer l'impression d'un scénario aux intentions un rien scolaires.
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Souvent incisif, le cinéaste semble ici en panne, à l'image de ses "héros"arpentant une terrasse en long et en large. Le dispositif, unité de temps, d'action et de lieu, trouve vite ses limites à cause d'un scénario qui se contente de constater l'évolution sociale et politique d'un pays.