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Situé quelque part entre le film de gangsters, le traité sur l’amitié, le portrait social d’Alger et la comédie romantique, le premier long métrage d’Elias Belkeddar met du temps à trouver sa voie. Ainsi, dans le rôle-titre d’un bandit en cavale en Algérie après avoir été condamné en France, Reda Kateb a beau joué brillamment l’émotion mélancolique d’un binational au cœur déchiré, ça ne cadre pas toujours exactement avec le jeu beaucoup plus burlesque de Benoît Magimel qui campe son fidèle comparse. Mais à force de propositions visuelles surprenantes (comme des séquences de violence au montage frénétique qui rappellent les scènes d'action farfelues du Wong Kar-wai des Anges déchus et de Chungking Express), cette déclaration d’amour aux paysages algériens et à l’oralité méditerranéenne finit par faire mouche.