Date de sortie | 28 juin 2017 |
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Durée | 120 mn |
Réalisé par | Bong Joon-ho |
Avec | Tilda Swinton , Lily Collins , Jake Gyllenhaal |
Scénariste(s) | Bong Joon-ho, Jon Ronson |
Distributeur | Netflix |
Année de production | 2017 |
Pays de production | Etats-Unis, Corée du Sud |
Genre | Film de science-fiction |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Okja
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Dans les montagnes coréennes, une jeune fille joue avec sa meilleure amie, une truie géante et intelligente. Que cette séquence incroyable, véritable incarnation en live action et numérique du Totoro de Miyazaki, intervienne après un prologue surexcité où Tilda Swinton outrageusement maquillée présente l'intrigue du film façon cartoon bruyant concentre bien le problème d'Okja, qui divise constamment en tentant une périlleuse fusion : réunir deux parties de la filmo de Bong Joon-ho, le pur mélo monstrueux comme The Host et le grand comic book movie international comme Snowpiercer. Visuellement, la truie Okja est une création superbe, Totoro hippopotamesque aux expressions parfois bouleversantes : mais le plus impressionnant est sa relation avec Mija (la jeune Seo-Hyun Ahn, extraordinaire) qui fournit à la narration son mouvement et sa beauté.
Lorsque les méchants industriels (mené par un Jake Gyllenhaal insupportable et en roue libre en vétérinaire médiatique quelque part entre Ace Ventura et Cyril Hanouna) s'emparent d'Okja pour l'emmener à New York mener une campagne de pub, le film voudrait aussi nous embarquer dans un grand huit spielbergien mais ça ne marche qu'à moitié. Les visions des grands méchants capitalistes, grotesques maîtres du monde surgis de Tex Avery, transforment Okja en la caricature grotesque de son époque - qui est elle-même une caricature grotesque. Ce qui est peut-être cohérent, mais on part dans un autre film, avec ses gentils éco-terroristes pacifistes un peu couillons versus les épigones dégénérés du CAC 40. Comme s'il en était, au fond, conscient, Bong ne fait pas de leur affrontement à New York le climax du film, préférant se concentrer sur une visite aux abattoirs dont l'horreur noue la gorge. N'importe comment, il manque à Okja une séquence d'action véritablement inoubliable en termes de montage, d'ampleur et d'ambition, même si le film sera fatalement vu sur un petit écran par le public français en l'état actuel des choses. Au risque de décevoir ces attentes, Bong préfère terminer son film, comme The Host, sur une touche d'émotion véritablement impressionniste. Au fond le réalisateur de Memories of Murder joue sans cesse au trapéziste : pour arracher des frissons à son public, il est toujours prêt à toutes les cabrioles, les plus grotesques comme les plus gracieuses, au risque de la chute libre.
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