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Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Le Mexicain Carlos Reygadas, découvert en 2002 avec Japón, s’est imposé au fil d’une imposante filmographie comme un pilier du Festival de Cannes où sa Lumière silencieuse a obtenu un Prix du jury en 2007 et son Post Tenebras Lux celui de la mise en scène en 2012. Un statut de grand auteur international qu’il doit autant à son inspiration qu’à la pseudoradicalité d’un cinéma qui aime défier les lois de l’attraction (longs plans séquences, apparitions sauvages, nombrilisme assumé...). Le voici ici dans des habits bergmaniens, où il tente d’ausculter de l’intérieur la crise d’un couple pris au piège de la liberté qu’il avait lui-même mis en place. Envoûtant et intrigant dans ses premiers instants, le film, présenté à Venise, se délite à mesure qu’il ramène ses personnages dans un petit carcan d’intrigues petites bourgeoises qui ne transcendent pas grand-chose.