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Patrice Leconte, qui aime les acteurs, donne une partition égale à Daniel Auteuil et Dany Boon, croque notre époque en deux temps trois mouvements et signe une fable sur la rédemption ponctuée par des jeux radiophoniques et télévisés où se jouent bien davantage qu’un pactole espéré. Et c’est mon dernier mot, Patrice.
Toutes les critiques de Mon meilleur ami
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le Figaropar Marie-Noëlle Tranchant
(...) fantaisie sur l'amitié, riche d'enseignement.
- Nouvel Obspar Bernard Achour
(...) le retour de Patrice Leconte à un cinéma digne de lui, après quelques égarements qu`on aurait pu croire sans issue.
- Téléramapar Frédéric Strauss
(...) un film plein d'enseignements qui, à cette période de l'année, peut ressembler à un conte de Noël.
- Paris Matchpar Alain Spira
En fait, avec ce film touchant mais très moyen, Patrice Leconte joue au bernard-l’hermite en s’introduisant dans la coquille de Francis Veber. Mais cette imitation, consciente ou non, du maître du « Diner de cons », n’est, au final, qu’une pâle copie.
- Positifpar Yann Tobin
La mise en scène de Patrice Leconte est discrète : elle s"efface avec élégance derrière le récit et les personnages (...) une modestie qui vise à l'efficacité sans apprêt, à l'éclosion simple des émotions sans besoin de distanciation.
- Ouest Francepar La rédaction de Ouest France
Au-delà de la candeur spontanée et touchante d'un Dany Boon plein de bonhomie, reste l'image troublante d'un Daniel Auteuil empêtré dans son incapacité à nouer et vivre des rapports humains.
- Télé 7 jourspar Julien Barcilon
C’est une fable sociale bien morale que nous sert Patrice Leconte. On espérait un nouveau Tandem, il faudra se contenter d’une comédie en mode mineur.
- A voir à lirepar Virgile Dumez
Autant de banalités étonnent de la part d'un cinéaste qui a souvent su mêler finesse psychologique, rires et profondeur des sentiments. (...) Mon meilleur ami ne propose pas grand chose au spectateur : pas d'éclat de rire, pas d'émotion pure et une mise en scène sans aucun relief (...)
- Le JDDpar Jean-Pierre Lacomme
(...) Mon meilleur ami n'est pas le meilleur film de Patrice Leconte. Construction, dialogues, situations : tout sent le surligné.
- Libérationpar Gilles Renault
(...) traitée par Patrice Leconte, l'affaire (...) prend une tournure implacablement artificielle et démagogique sur un air populo faisandé (...)
- Fluctuat
A trois films de la retraite, Patrice Leconte ne renoue pas avec ce séduisant cocktail de cinéma populaire et d'auteur lui ayant permis de réaliser ses meilleurs films. A partir d'un scénario peu inspiré qu'il ne met pas vraiment en scène, il nous sert un produit simple et fade, qui repose uniquement sur ses acteurs. Bof !
- vos impressions ? discutez du film Mon meilleur ami sur le forum cinéma(Après le Ridicule homme du train, on voulait bien accorder une chance sur deux à Patrice Leconte, l'un des spécialistes des tandems, de nous séduire avec son nouveau duo : hélas, circulez y'a rien à voir ! )Patrice Leconte est un homme avisé (et culotté) : en 1999, il s'offusquait des jeux de mots faciles de la critique (cf : ci-dessus), accusée de «vouloir tuer le cinéma commercial, populaire et grand public» avant d'être à l'origine d'un manifeste souhaitant «qu'aucune critique négative du film ne soit publiée le week-end de la sortie en salles*».Son dernier film justifie tout à fait cette démarche. A nouveau commercial mais encore décevant, Mon meilleur ami abandonne toutes ambitions d'auteur pour un cinéma purement populaire, presque populiste. Ainsi, réunit-il un duo «bankable» composé de valeurs sûres (Daniel Auteuil) et à la mode (Dany Boon), à même de rassurer un public soumis aux diktats des traditionnelles belles valeurs de fin d'année (famille, groupe, amitié...). Le point de départ est osé : à l'issue d'un pari absurde, François (Daniel Auteuil), marchand d'art, dispose de 10 jours pour dénicher son «meilleur ami». Comprenant que les connaissances superficielles qui l'entourent ne feront pas l'affaire, il jette son dévolu sur un chauffeur de taxi bavard et cultivé (Dany Boon).La seconde collaboration de Patrice Leconte avec Jérôme Tonnerre, le scénariste de Confidences trop intimes n'est pas une réussite. D'abord, avec un tel «pitch», le glissement rapide de la comédie vers l'émotion (quand seul le rire aurait pu convaincre) ne paraît pas pertinent. L'humour, pas très fin on s'en doute, se désolidarise de l'ensemble du film qui choisit rapidement un ton plus grave, légèrement doux amer. Cette recherche pathétique d'un «meilleur ami» devient alors plus grotesque qu'amusante. Daniel Auteuil, en attardé social quémandant à des inconnus le secret de leur amitié, n'est ni drôle, ni émouvant. Le personnage de Julie Gayet - jolie, sensible, intelligente - échappe au ridicule... mais, malgré une interprétation remarquable, dénote au milieu de ces personnages caricaturaux qui ne sont jamais crédibles.Un cinéma de confirmation
Sans être désagréable, ni enthousiasmant, ce récit se déroule d'une façon atrocement conventionnelle. La faute à la neutralité de la réalisation qui disparaît derrière des acteurs laissés en roue libre mais aussi à un scénario, lourdaud, qui sombre dans la facilité et abuse des clichés (le match de foot au Parc des Princes pour sceller une amitié virile...). La mise en scène ne semble dictée par aucune intention préalable, à part sur les deux dernières scènes, où la caméra est, curieusement, placée à bonne distance, suggérant une éventuelle ambiguïté. C'est un peu tard. Le paroxysme de ce cinéma sans ambition est atteint sur le plateau de Qui veut gagner des millions ? C'est pourtant le meilleur moment du film. Probablement parce que le dispositif télévisuel dispose déjà d'une dramaturgie efficace. Toutefois ce face-à-face Jean-Pierre Foucault / Dany Boon, accentue l'étrange sensation de voir un « film de confirmation », uniquement préoccupé d'offrir un terrain connu et balisé à un public maintenu dans ses rassurantes certitudes quotidiennes, celles du petit écran.A ce rythme-là, Leconte est bon pour réaliser Les chiffres et les lettres. A moins que, ayant annoncé le compte à rebours de sa carrière, «...pour conserver sa fraîcheur», il ne finisse, dans un ultime sursaut, par nous surprendre une dernière fois. On l'en croit toujours capable. Car Patrice Leconte est un homme avisé.(*) : phrase publié par Libération, alors que le «manifeste des réalisateurs en colère» n'était pas encore achevé et qu'il ne faisait pas l'unanimité parmi les cinéastes.Mon meilleur ami
Réalisé par Patrice Leconte
Avec Daniel Auteuil, Dany Boon, Julie Gayet
Sortie en France : 20 décembre 2006[Illustrations : © Pan Européenne Edition]
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