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Loin de Batalla en el cielo, Carlos Reygadas y adopte un style résolument ascétique où chaque plan gueule sa splendeur plastique. Il filme sur sa longueur, en temps presque réel, s'empare sans effets du "théâtre de la peau" des visages flamands de ses comédiens amateurs, se réclame au passage de Bergman. Reygadas n'ignore sans doute pas qu'il est grand, mais il l'est, assurément.
Toutes les critiques de Lumière Silencieuse
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le JDDpar Danielle Attali
Pas à pas, le cinéaste nous fait partager les déchirements d'Esther, l'épouse trahie, les émois de son mari et de sa maîtresse. Un sujet universel chargé d'inspiration pour le cinéaste qui déploie sa virtuosité. Même si la beauté des images s'appuie trop souvent sur de longs plans fixes, on est touché par une forme d'hypnose, ou peut-être de grâce.
- Téléramapar Louis Guichard
Sans doute le film le plus ostentatoirement artiste de l'année. Découpée en morceaux, la pellicule de Lumière silencieuse pourrait alimenter plusieurs magnifiques expos de photos contemporaines à thème : ciels, saisons, visages, corps, et même : engins agricoles. Le responsable de tant de beauté graphique s'appelle Carlos Reygadas. (...) En mai dernier, il a décroché le Prix du jury à Cannes avec ce troisième film dont l'action se situe au sein d'une communauté mennonite - secte protestante émigrée en Amérique au XVIIe siècle et parlant un dialecte germanique.
- Le Mondepar Jacques Mandelbaum
Laconique et somptueux, tourné en plans-séquences infinis et avec des acteurs non professionnels, le film semble convoquer les ombres de Carl Dreyer et Robert Bresson pour les irradier à la lumière aveuglante de l'hémisphère Sud ou les dissoudre sous les torrents d'une pluie diluvienne.
En un certain sens, tout l'enjeu de Stellet Licht réside dans cette rencontre entre le frémissement panthéiste qui fonde la croyance dans le cinéma de Reygadas et cette communauté chrétienne ébranlée dans sa foi. - Fluctuat
Prix du Jury à Cannes, Lumière silencieuse appâtera quelques cinéphiles endurcis mais en rebutera de nombreux autres. Malgré des qualités esthétiques - magnifique photo - et l'originalité d'un univers méconnu, l'ennui domine. Plombant.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaChef d'une famille qui ignore la contraception, Johan trompe la mère de ses enfants. Pire, il est amoureux de cette « Autre », figure mi-ange, mi-démon selon que s'exprime une vision spirituelle ou charnelle. En conflit avec ses principes austères, cet homme, bouleversé, traverse donc une crise douloureuse.Ce point de départ, déjà peu bandant, ne connaîtra aucune évolution, ou si peu... Carlos Reygadas filme les champs, la lumière de la campagne, et un immobilisme d'un autre siècle. Spectateur d'une tragédie au ralenti, il suscite un bref intérêt grâce à l'originalité de ses sujets et de leur mode de vie. Les intrigants physiques d'acteurs non professionnels - de « vrais mennonites qui n'ont jamais vu de télévision » (selon le dossier de presse) - n'y sont pas étrangers.Délibérément, l'auteur du remarquable Japon adopte le rythme de cette communauté qui refuse toute forme de modernité et, littéralement, tourne en rond. Ainsi, il nous permet de ressentir l'ennui serein qui guide leur existence. Hélas, par la même occasion, il transforme son récit en une morne contemplation, très vite usante. C'est bien la seule chose qui arrive vite chez ces mennonites coincés entre rigueur et croyance. Et ce n'est pas la beauté de la photographie, composée d'une magnifique lumière et d'un indéniable sens du cadre, qui sauve ce film d'un mortel ennui.Plombée par l'absence d'expression que la vie leur a enseignée, la maladresse du couple illégitime n'émeut pas plus que ça. Il y a bien de fugaces respirations, comme ce joli moment de communion/transgression où les enfants regardent, en cachette, une télévision « habitée » par Jacques Brel qui chante Les bonbons. C'est peu. Et l'étrange coup de théâtre final ne convainc pas plus que le reste. La lumière et le silence de Dieu, c'est beau mais chiant.« Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte »
Brel, Chanson des Vieux-amants Lumière silencieuse
De Carlos Reygadas
Avec Cornelio Wall, Miriam Toews, Maria Pankratz
Sortie en salles le 5 décembre 2007
Illus. © Bac Films
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