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Avec son Drôle de Noël de Scrooge, Robert Zemeckis persiste et signe dans son désir de ne faire que de la motion capture. En adaptant fidèlement le chef d’œuvre de Dickens, Un Conte de Noël, Zemeckis parvient à restituer l’ambiance âcre er miséreuse de Londres mais malheureusement sans lui donner l’âme que l’auteur britannique avait insufflé à son oeuvre. A force de tout miser sur la technique (motion capture+3D), le cinéaste en oubli quelque peu qu’il a des acteurs à diriger et ne laisse plus de place à l’émotion. Dommage, mais ces deux point noirs sont vite oubliés au vu des scènes sidérantes qui défilent à l’écran.
Encore une fois Disney tape fort pour son film de Noël et offre, un mois avant les fêtes, une mise en bouche des plus appétissantes !
Toutes les critiques de Le drôle de Noël de Scrooge
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Construit en lignes de fuite dans des décors de toute beauté, ce Drôle de Noël est un cauchemar qui va crescendo, à la manière d'un train fantôme qui s'emballe, avec la rédemption de Scrooge au bout du tunnel. Plus d'une fois, la technologie de « performance capture » (procédé qui restitue la gestuelle et l'expression des acteurs dans un film d'animation) renforce l'émotion.
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Le réalisateur, Robert Zemeckis, rend parfaitement la féérie et les aspects plus sombres de ce texte peu connu en France - raison pour laquelle la promo a débuté il y a plus de six mois, par l'enneigement de la Croisette en plein Festival de Cannes. Mais la vraie révolution, c'est la « performance capture », nouvelle technique d'animation consistant à dessiner sur les acteurs, après avoir enregistré leurs prestations. Ce procédé permet à Jim Carrey de pousser encore plus loin son physique d'homme caoutchouc. Il est épatant dans huit rôles [...] Si les plus jeunes peuvent être impressionnés par les fantômes, ils se laisseront sans doute gagner par la poésie d'images dignes de tableaux, qui permettent d'avoir un avant-goût de l'esprit de Noël.
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Zemeckis respecte à la lettre le conte de Dickens dans un dessin animé en relief d'une grande beauté. Son utilisation de la 3D touche au génie lors des scènes gothiques.
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Il y a, dans ce Drôle de noël de Scrooge, fidèlement adapté d'un conte de Charles Dickens (jusqu'au niveau soutenu du langage), un effroi inouï, quelque chose de presque dérangeant qui en fait un film d'une séduction retorse, porté par un curieux instinct de mort.
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Côté visuel, les quelques scènes d'actions sont spectaculaires avec une mise en scène virevoltante à perdre haleine et le film est magnifique et dickensien à souhait : majesté de l'architecture et mystère des bas-fonds du Londres victorien, beauté des images, des couleurs et de la lumière, visages saisissants de vie et d'émotions.
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(...) en adaptant « Un chant de Noël », de Charles Dickens, le réalisateur s’est lancé dans un nouveau défi technologique avec ce film tourné, comme « Le Pôle express », en « performance capture » : les personnages animés sont créés à partir d’une interprétation humaine, en l‘occurrence ici celle de Jim Carrey qui interprète pas moins de sept personnages. Le film est également en 3D dans les salles équipées. Des balades sur les toits de Londres ou dans ses bas-fonds, des personnages géants ou minuscules, une animation parfois surprenante et hyperréaliste, une multitude de personnages bien dessinés, des effets spéciaux : tout concourt à faire de ce film, souvent noir, l’archétype du conte de Noël, souvent effrayant mais aussi beau et plein d’espoir.
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Reprenant le même système de "motion capture" que pour son Pôle Express (des acteurs de chair jouent et son transposés en pixels), Zemeckis signe pour Disney , d'après Dickens, un conte de Noël en rupture avec les clichés du genre, et flirte avec une veine horrifique totalement déconseillée en dessous de 10 ans. Virtuosité technique indéniable, effets 3D un peu répétitifs, ce drôle de Scrooge ne manque pas de personnalité.
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(...) si le cinéaste s'enivre de ses moyens parfois jusqu'à l'hystérie ou pire échoue, relativement, sur un point essentiel - créer une émotion suscitant une prise de conscience des valeurs humanistes propres à Dickens -, il réussit néanmoins à mettre en image des visions sidérantes. Ceci tient moins du procédé (la performance capture) que de la pure mise en scène. Ainsi de ces passages où les espaces se superposent ou cohabitent, quand l'image génère un renversement des lois de la perspective ou que tout aspect solide (un mur) peut s'ouvrir vers d'autres dimensions. Il y a un certain vertige, devant d'abord à la fabrication d'un monde, dans ce que Zemeckis arrive à créer ici. Auquel s'ajoute, en dépit du manque d'implication pour les personnages, un désir de ne pas dénaturer Dickens.
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Faisant fi du lissage artificiel de ses précédents films, Zemeckis a accentué les défauts de ses pantins de chair numérique. La peau est sale et crevassée, les yeux striés de veinules et les joues teintées de rougeurs disgracieuses, conférant aux personnages un aspect malsain (un monde peuplé d’alcoolos ?), qui contraste avec la mièvrerie de l’histoire. Au-delà, c’est le film dans son ensemble qui semble crevassé : les scènes, peu découpées et filmées dans des angles impossibles, se succèdent selon un rythme bancal ; le décorum ploie sous les ors de la 3D ; et les dialogues de Dickens, respectés à la lettre, rendent la compréhension ardue pour les enfants. Tout ceci concourt à faire de Scrooge un film très fragile dans une gangue de blockbuster Disney, un sommet de mièvrerie malade dont la beauté paradoxale ne se goûte qu’au risque de l’indigestion.
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Reprenant ici le même principe d’une animation en motion-capture, basée sur la captation des mouvements des comédiens, il parvient enfin à conférer à l’ensemble une touche de spectaculaire et de féerie collant parfaitement au récit.
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Pour ceux qui connaissent le récit de Dickens, le pathos lié à la rédemption d’un être abject et le classicisme d’une histoire complètement dépassée sont forcément d’énormes points faibles dont Robert Zemeckis n’arrive pas à se dépêtrer. Même avec les technologies les plus performantes, le cinéaste ne dépasse jamais le classicisme ambiant des précédentes adaptations et livre donc un spectacle en demi-teinte.
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Les visages des personnages ne sont pas les leurs, mais ils ont leurs expressions, ce qui produit un résultat pour le moins stimulant sur le plan technique. Pour le reste, le film laisse relativement interdit tant il s'abandonne sans une once de recul à la mièvrerie de "l'esprit de Noël" à l'américaine.[...] Visuellement, Robert Zemeckis s'en donne à cœur joie avec les effets spéciaux, orchestrant un grand crescendo de la laideur. On en sort bien écoeuré, comme après un repas de fête raté.