Toutes les critiques de La femme aux 5 éléphants

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    De la petite histoire à la grande et réciproquement, ce portrait doublé d’un voyage dans la mémoire agit sur le spectateur comme un bain de jouvence. Le rapport à la douleur et au malheur, la science exacte des mots justes, le bonheur simple d’être vivante... Toutes ces choses – et bien d’autres encore – émaillent ce film singulier et passionnant d’un supplément d’âme rare et précieux.

Les critiques de la Presse

  1. Positif
    par Pascal Binetruy

    La réalisation de Vadim Jendreyko réussit à se hisser à la hauteur de son sujet ; elle trouve une juste distance, ne craint pas de laisser subsister des zones d'ombre, et nous signale au passage le niveau d'exigence de l'école documentaire suisse.

  2. Télérama
    par Jacques Morice

    La vie de Svetlana Geier, relatée ici par bribes, avec le soutien d'images d'archives, est en soi un roman. Une traversée du siècle marquée par des épreu­ves terribles comme par des ­secours inespérés. Une force incroyable se dégage de cette arrière-grand-mère chétive, qui a subi les dictatures de Staline puis de Hitler, et qui a pu consacrer son existence à la fois à ses proches et à sa tâche titanesque de traduction.

    On la voit justement à plusieurs reprises à sa table de travail. Etrange rituel, d'un autre temps - une assistante fidèle tape à la machine ce qu'elle dicte. Un rituel fascinant par son caractère sacré, par la mystique sensuelle entretenue avec le texte - Svetlana Geier parle de « moments érotiques de la traduction ». On la sent à la fois humble (« Les traductions sont mortelles », dit-elle) et habitée par deux langues (le russe et l'allemand). On la voit en quête de la mélodie la plus juste, comme une musicienne. Elle est surtout belle lorsqu'elle répond aux questions en fermant longuement les yeux, comme pour mieux intérioriser les mots.

  3. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Née en Union soviétique, et plus précisément en Ukraine, Svetlana Geier perdit son père dans les purges staliniennes, collabora comme interprète avec l'armée allemande durant l'occupation de son pays, et s'installa en Allemagne avec sa mère dans les fourgons de la déroute du IIIe Reich. Cet épisode pour le moins épineux, avouons-le honnêtement, suscite un malaise d'autant plus grand que ni le réalisateur ni son personnage ne s'aventurent à en considérer vraiment les implications morales.

    En accompagnant le retour de Svetlana en Ukraine plus d'un demi-siècle après sa fuite, en mêlant les considérations liées au métier à l'évocation de cette vie tourmentée, le film touche pourtant juste en choisissant ainsi d'éclairer l'une par l'autre. Ne dit-on pas que traduire c'est trahir ?

  4. L'Express
    par Julien Welter

    Swetlana a vécu sous le stalinisme et le nazisme avant de devenir traductrice de Dostoïevski en allemand. Si sa vie est passionnante, le documentaire aurait été plus à sa place à la télé.