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Réalisateur et producteur indépendant, Franck Llopis est un amoureux de cinéma qui tourne beaucoup, vite et... mal. En voici une illustration avec ce polar inepte dans lequel une bande de voyous court après un butin égaré. Pour pallier un scénario désespérément creux, Llopis remplit son film de situations et de dialogues décalés d’une pauvreté insigne, convoquant maladroitement Tarantino et John Woo. Tous mauvais (ils se mettent au diapason du film), les acteurs écornent sérieusement – pour certains – leur image.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Des truands qui parlent foot dans un bar louche. Un flic véreux. Une valise pleine de billets. Une entraîneuse triste, un mafieux psychopathe sur les bords (Aurélien Recoing, délicieusement flippant), et des morts, encore des morts. Au beau milieu de cet aréopage, un « étranger » à l'accent slave se mêle de ce qui ne le regarde pas. Totalement fauché, un brin chaotique, ce petit polar pétri d'humour noir ne se prend pas une seconde au sérieux. Entre Tarantino, pour le côté jeu de massacre et dialogues absurdes, et Audiard, pour la verve franchouillarde, les références sont écrasantes, mais crânement assumées. Filmé avec trois bouts de ficelle, dans quatre rues de Pigalle et avec des comédiens qui, manifestement, s'amusent bien.
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(...) on se doute que le réalisateur Franck Llopis a du se débrouiller avec des moyens financiers limités, le budget n'a pas du être extensible, ce qui n'excuse pas le manque de cohérences entre les scènes. Cet Etranger fait donc l'effet d'une balle perdue, il restera quelques munitions au réalisateur pour s'entraîner sur sa prochaine cible.
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Scénario emberlificoté, acteurs qui en font des kilos, décors sans âme, dialogues irréels, humour qui tombe à plat, mise en scène laborieuse. Franck Llopis, animé par la foi du charbonnier, fait pourtant feu de tous bois avec les moyens, visiblement réduits, dont il dispose.
L'erreur consiste à vouloir masquer cette pauvreté plutôt que de l'utiliser, et à jouer par surcroît d'effets volontaires de distanciation (l'absurdité, la citation, la caricature), à partir d'un film qui est lui même très à l'ouest sans apparemment le savoir.
Résultat : L'Etranger évoque à certains moments du Jean-Pierre Melville redynamisé par le commissaire Navarro, à d'autres du Quentin Tarantino lyophilisé par "Caméra café".