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« Gare aux héros et aux saints ! », prévient Belzébuth incarné par un Fabrice Luchini halluciné dont la diablerie est d’autant plus saisissante qu’elle repose sur la complète sidération d’un acteur pas certain de savoir ce qu’il est censé faire. Il est seul dans un vaisseau spatial cathédrale prêt à amender une humanité primitive. Le périmètre à conquérir est fait de dunes, de champs de patates, de départementales rectilignes, d’une mer infinie... Le Nord de Dumont, son territoire. La contamination par des forces extra-terrestres ne semble pas perturber outre mesure des habitants qui connaissent la musique : les gendarmes du P’tit Quinquin dropés là, en ont vu d’autres. Le cinéaste en parfait misanthrope poursuit sa croisade où le « mal triomphe par la force des choses » puisque « les humains sont nuls ». Cette « nullité » tiendrait peut-être à une absence d’idéal où la paillardise en recouvrant toute mystique rend notre monde vulnérable. Les envoyées maléfiques (Camille Cottin, Anamaria Vartolomei…) sont en croisade à la recherche d’un élu à aimer. Et le plus déstabilisant avec cet Empire est ce complet nihilisme qui empêche justement cet amour de jaillir et d’être partagé. Le geste de Dumont semble détaché des sentiments, ceux-là même qui par une empathie fusse-t-elle malsaine, nous faisaient vibrer dans ces films précédents. Le bordel n’est ici ni joyeux ni généreux. Le naturalisme perverti produit certes un trouble mais qui se referme peu à peu sur lui-même. Où est-on ? Pourquoi ? Dumont est ailleurs. Suivons-le. Ou pas.
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« Gare aux héros et aux saints ! », prévient Belzébuth incarné par un Fabrice Luchini halluciné dont la diablerie est d’autant plus saisissante qu’elle repose sur la complète sidération d’un acteur pas certain de savoir ce qu’il est censé faire. Il est seul dans un vaisseau spatial cathédrale prêt à amender une humanité primitive. Le périmètre à conquérir est fait de dunes, de champs de patates, de départementales rectilignes, d’une mer infinie... Le Nord de Dumont, son territoire. La contamination par des forces extra-terrestres ne semble pas perturber outre mesure des habitants qui connaissent la musique : les gendarmes du P’tit Quinquin dropés là, en ont vu d’autres. Le cinéaste en parfait misanthrope poursuit sa croisade où le « mal triomphe par la force des choses » puisque « les humains sont nuls ». Cette « nullité » tiendrait peut-être à une absence d’idéal où la paillardise en recouvrant toute mystique rend notre monde vulnérable. Les envoyées maléfiques (Camille Cottin, Anamaria Vartolomei…) sont en croisade à la recherche d’un élu à aimer. Et le plus déstabilisant avec cet Empire est ce complet nihilisme qui empêche justement cet amour de jaillir et d’être partagé. Le geste de Dumont semble détaché des sentiments, ceux-là même qui par une empathie fusse-t-elle malsaine, nous faisaient vibrer dans ces films précédents. Le bordel n’est ici ni joyeux ni généreux. Le naturalisme perverti produit certes un trouble mais qui se referme peu à peu sur lui-même. Où est-on ? Pourquoi ? Dumont est ailleurs. Suivons-le. Ou pas.