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Cette Chambre verte repeinte en rouge sang confirme tout l’espoir placé sur les épaules de Jeremy Saulnier, après l’excellent Blue Ruin. Là encore, des individus lambda apprennent sur le tas comment zigouiller de vrais bad guys, dans le cadre non plus d’un polar vengeur mais d’un survival adolescent. Cet amateurisme dans l’art de l’assassinat, hérité du Fargo des frères Coen, fait tout le piment du cinéma de genre, à la fois gore et burlesque, de Saulnier. Il n’est pas si aisé de descendre proprement son prochain. Les gestes de nos sympathiques punks, apprentis badass, sont d’abord mal assurés, occasionnant d’imprévisibles tressautements comiques. On pense notamment à ce flingue qui, butant sur un rétroviseur en plein climax, vient inopinément casser la fluidité et l’harmonie de la séquence, tel un larsen punk. Ce goût de la dissonance s’applique aussi côté méchants : on a rarement vu des skinheads être aussi rigoureux dans le passage à tabac que dans celui de l’aspirateur. D’où un film drôlement brutal certes, mais distillant des bouffées d’empathie avec équité. L’atmosphère "no future" de ce jubilatoire jeu de massacre s’en trouve augmentée d’une note plutôt incongrue sur un champ de bataille : la tendresse.
Toutes les critiques de Green Room
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est le type de film qu’on adore ou qu’on déteste. Ce n’est même plus un avis, c’est un sentiment qui vient des tripes.
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Combinant une brutalité inouïe des combats (on se massacre à l’arme blanche et au croc de bouledogue) et une douceur relative des rapports (on négocie entre gens sensés), le gore et le hors-champ, l’ultra-visible et la caché, le cinéaste impose une tension ainsi qu’un humour extraordinaires du début à la fin.
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Pitbulls tueurs, néo nazis shootés à l’adrénaline, jeu de l’oie baisé allant perpétuellement d’une panic room de fortune à la salle d’une grange-bistrot dégueu, grosse parodie des recettes du slasher US : Saulnier se lâche sans s’excuser et offre à son formidable casting l’occasion de briller tant dans la partie physique que rigolarde.
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"Green Room" est un divertissement malin, retors et terriblement réjouissant. En dépit de sa redoutable efficacité, il ne parvient cependant pas à rivaliser avec l’intelligence absurde de son aîné, "Blue Ruin".
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"Green Room" est palpitant mais aussi dérangeant dans sa peinture sans détour du néo-nazisme. Un mot pour Imogen Poots épatante en punkette à l’humour noir infaillible face à la mort.
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Mais contrairement à la déferlante primitive que laissait présager la punk attitude de Green Room, la mise en scène s’avère très maîtrisée, allant même jusqu’à se parer d’un certain lyrisme.
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En s'appuyant sur une variété d'armes (poignard, pitbull, fusil de chasse...), le réalisateur orchestre très bien ce jeu de massacre.
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A une époque où le cinéma de genre privilégie la vitesse et l’hystérie, la force de "Green Room" tient à son atmosphère glauque, anxiogène, visqueuse, et à un suspense qui joue sur les tripes et les nerfs.
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Ce thriller gore, qui a la particularité de présenter une rare unité de lieu, de temps, de sujet et de vision artistique, est une illustration cruelle et presque ironique de la psyché punk poussée à son comble.
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"Green Room" est un petit film qui n’a d’autre ambition que de nous faire frémir, sursauter, rire et détourner un instant les yeux de l’écran. Ça marche assez bien et c’est suffisant.
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(...) un beau festival de scènes entre rouge (le sang) et vert (la tonalité chromatique du film) qui ne déplairait pas à Valérie Damidot si elle a le cœur bien accroché !
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(...) le nouveau film du jeune réalisateur déçoit quelque peu les espoirs qu’avait suscités son précédent long-métrage (...) Il se présente sous des aspects plus modestes, avec un récit tout entier condensé sur quelques heures formant le temps d’un suspense plutôt réussi.
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Le film se pose alors dans le prolongement d’une nouvelle génération de slasher : ambitieux en ce qui concerne la caractérisation de ses personnages (ni étudiants, ni auto-stoppeurs, ni femme seule…) et de ses lieux (ni fac, ni motel, ni maison isolée…), mais insuffisamment audacieux pour remettre en cause son principe de fond ultracodifié.
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Un peu lent à démarrer, ce survival à huis clos, qui dénonce la recrudescence des groupuscules néonazis, est bien trop lent et démonstratif pour secouer un public qui n’attend que ça.
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Ce film avec des skinheads dedans est assommant.