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On n’a plus l’habitude de voir ce genre de films dans les salles françaises. Une comédie américaine indé, fauchée, désinvolte et mal fagotée, un peu mumblecore sur les bords… Il en sortait régulièrement il y a encore une quinzaine d’années de cela, mais aujourd’hui, c’est devenu une denrée rare. Ghost Therapy fait le portrait de Clay, un photographe installé à Los Angeles, un vrai glandeur, qui croise par hasard le chemin de Whit, vieux copain de jeunesse, dont on va vite comprendre qu’il s’agit en réalité d’un fantôme. Un fantôme égaré dans la grande ville hostile, que Clay est le seul à voir, et qui a désespérément besoin de compagnie… Notre héros va-t-il pouvoir supporter 24 heures sur 24 la présence de ce spectre, certes amical, mais quand même bien collant ? Pas besoin de trop se creuser la tête pour comprendre que Ghost Therapy traite de ces amitiés anciennes qui vous collent aux basques et vous empêchent de grandir, de ces souvenirs embarrassants qu’on préférerait oublier. La méthode, elle, évoque les comédies de David Gordon Green (Prince of Texas, la série Eastbound and Down), où une narration très lâche permet aux acteurs de s’ébrouer en toute liberté devant la caméra. Le film tire un peu à la ligne mais révèle deux personnalités marrantes, très attachantes : Clay Tatum (également réalisateur) et Whitmer Thomas, par ailleurs tous les deux auteurs de « comedy specials » et de séries animées totalement inconnues sous nos latitudes. C’est le moment de faire leur connaissance.