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Loin de la neutralité plastique adoptée par la plupart des documentaires, cette plongée dans le quotidien du personnel soignant féminin (psychiatres, infirmières, ergothérapeutes)
de la prison des Baumettes, à Marseille, affiche au contraire la volonté d’être un « spectacle » audiovisuel où cadrages, effets de montage et autres embardées sonores harponnent sans cesse l’attention. D’abord éconcertant, voire ambigu, le procédé opère à l’arrivée une fusion magnifique avec le chaos ambiant et génère une empathie particulièrement profonde, aussi admirative que terrifiée.
Toutes les critiques de Etre là
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sauder réitère le réussite de "Nous princesse de Clèves", où par un dispositif simple, il faisait émerger en ZEP marseillaise des sujets désirants et pensants. Ici, suicide et toxicomanie à tous les étages - le sujet est face à son anéantissement.
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Filmé en noir et blanc, Régis Sauder (« Nous, princesses de Clèves ») concilie exigence formelle, rigueur du point de vue de la caméra et pertinence du montage dans une synergie qui signe la réussite de ce documentaire.
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Un documentaire en noir et blanc, à la fois réquisitoire tranchant contre l'aberration pénitentiaire et bel hommage au courage de ces soignantes qui ont choisi d'« être là ».
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De ce qui constituait un certain handicap à sa mise en scène (l’impossibilité légale de filmer les détenus sans les flouter), Sauder parvient même à en tirer un double effet visuel : les soignants deviennent des héros et les prisonniers, réunis dans la même aura, le visage unique et collectif de la souffrance.
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« Là », c’est le centre de détention des Baumettes à Marseille et le service de soin où une équipe féminine (psychiatres, infirmières, ergothérapeutes) accueille les prisonniers pour panser leurs blessures. « Là » est aussi l’espace intime entre patient et thérapeute, l’endroit où advient leur échange. « Être là », pour Régis Sauder, c’est assister à cette rencontre, en témoigner, c’est observer le travail à l’œuvre. À l’heure de la médicamentation à outrance et de la mise au rebut de qui s’écarte de la norme, rendre compte d’une certaine pratique du soin, c’est interroger la société dans son ensemble et les directions qu’elle est en train de prendre.
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C’est un documentaire sur la nécessité de l’entraide, un tableau de la dignité humaine (celle des prisonniers, celle de ceux qui leur tendent la main et les accompagnent). L’ensemble sonne juste car Sauder a trouvé le dispositif adéquat – un micro attrape tout et une caméra qui ne filme pas les visages des détenus – pour que le résultat ne soit jamais voyeuriste ou misérabiliste.
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Quand un détenu cogne dans la porte de sa cellule pour guigner de l’aide, une infirmière se précipite dans les couloirs et crie : «Qui appelle ?» C’est la question fondamentale. Fondamentalement sans réponse. Mais voilà pourtant qu’au fin fond d’une prison française des maquisardes essaient d’y répondre. Etre là leur rend un hommage vital, au coude-à-coude.
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Immergé au coeur du service psychiatrique des Baumettes, Régis Sauder révèle l'incessant travail de doute et de confiance auquel les soignantes se livrent pour comprendre le sens de leur présence.
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Un documentaire sur des psychiatres et ergothérapeutes à la prison des Baumettes, à Marseille. Leur écoute patiente, leur présence attentive, leur rôle difficile, qui les atteint. Un témoignage remarquable.
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En tous points remarquable, ce documentaire pose un regard aussi sensible qu’intelligent sur la vie d’un service de soins psychiatriques en prison.
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Le "là" du titre, c'est la prison. Mais c'est aussi être là, dans le présent, comme soutien moral à des prisonniers-patients en souffrance. Un documentaire-témoin particulièrement fort, à la forme pensée et aboutie.
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Une oeuvre sans manichéisme, simpliste et d'intérêt publique.
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En confrontant leur parole à celle des détenus, le film interroge avec justesse le rapport entre l'individu, la société et la prison. Il aurait pu se passer du travail sonore sophistiqué, mais un peu redondant, qui vient suggérer l'oppression du milieu carcéral.
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Un beau sujet pour un documentaire, mais Régis Sauder avait, semble-t-il, si peur de céder aux dangers inhérents à une telle entreprise (...) qu'à force de se garder de tout, il ne parle plus de rien.
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A partir d'un dispositif soigné, déontologiquement irréprochable - un micro attrape-tout et une caméra qui ne filme pas les visages des détenus - Régis Sauder confirme, après "Nous, princesses de Clèves", qu'il est un cinéaste de la parole, du récit de vie.
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La volonté de respecter l'anonymat des incarcérés est louable, mais ce documentaire d'art et d'essai retombe du coup, dans les manies de la télé.