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Un prof découvre un soir, dans un film, un acteur qui est son sosie parfait. Troublé, il enquête sur ce double et se met à imaginer des scénarios, pour lui comme pour son couple. Des années après Donnie Darko, Jake Gyllenhaal s’illustre dans une petite production fantastique apte à devenir culte. Le talent de Denis Villeneuve, c’est de faire en sorte qu’"Enemy" ne se réduise pas à un long épisode de "La Quatrième Dimension". Derrière le ludisme de l’argument et les clins d’œil cinéphiliques (Isabella Rossellini en maman lynchienne), le réalisateur de "Prisoners" sonde le cauchemar éveillé d’un personnage soumis à des phobies (sexuelles, sociales, filiales) et, grâce à deux blondes fatales (Sarah Gadon et Mélanie Laurent), en dit long sur les rapports homme-femme. Le résultat, au rythme étrange, sort à la fin de l’été, comme s’il était honteux. La vérité, c’est qu’"Enemy" n’entre dans aucune case : en bon film mental, il aspire dans son malaise, instille un climat délétère et nous fait partager toutes les visions effrayantes de son protagoniste, d’une araignée géante marchant sur Toronto à la surprise finale à faire hurler d’effroi tous les spectateurs présents dans la salle. Vous êtes prévenus.
Toutes les critiques de Enemy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Denis Villeneuve continue de prouver son immense talent avec ce thriller identitaire. Une expérience de cinéma hors du commun.
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Pour apprécier ce bel ovni qu'est Enemy, une coproduction entre le Canada et l'Espagne, il faut quand même, en tant que spectateur, accepter la part mystérieuse d'un récit pour le moins intrigant.
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Malgré quelques imperfections et frustrations, le dénouement vous laissera sans voix.
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« Enemy » est ce qui arriverait si on laissait Terrence Malick faire un épisode de « Twilight Zone » réecrit par David Cronenberg.
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Denis Villeneuve nous livre un thriller psychologique lunatique, intrigant et occasionnellement léger.
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Les traits de caractères des 2 personnages sont bien marqués, le film joue avec vous de manière parfaitement ajustée.
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Le scénario, inspiré du roman de José Saramago "L'autre comme moi", est d'une réelle habileté. La réalisation, impeccablement maîtrisée, en tire un parti excellent. D'autant que les histoires de sosies ont en commun avec les histoires d'amnésiques d'être généralement décevantes. "Enemy" fait donc exception, et justifie le coup de chapeau.
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S'il a exploré le drame ("Incendies") et le thriller policier ("Prisoners") de manière assez classique et efficace, Denis Villeneuve propose avec "Enemy" un film beaucoup plus singulier et exigeant. (...) Il manque finalement à "Enemy" un souffle visuel qui aurait pu le rapprocher davantage d'oeuvres comme "Mulholland Drive" et maintenir une véritable fascination tout au long du film.
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Villeneuve aborde le sujet classique du double de manière originale et particulièrement vénéneuse en le traitant comme une énigme psychanalytique où l’inconscient et les pulsions du personnage s’incarnent en une gigantesque et mystérieuse araignée. (...) Plus sensitif que rationnel, mis en image comme un long rêve éveillé glauque et moite (superbe travail photo dans des teintes orangées), Enemy est une œuvre contemplative qui risque de désarçonner les spectateurs en attente de réponses et d’enjeux clairs. Cet ennemi (intérieur?) est, certes, un peu hermétique mais diablement captivant.
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Œuvre inclassable, le dernier Denis Villeneuve est un trip schizophrénique d’où nul ne peut ressortir complètement indemne. Une franche réussite qui risque toutefois de diviser. (...) Nul doute qu’"Enemy" risque de diviser, mais qu’importe : en appliquant ici et là de belles leçons de cinéma, Villeneuve signe une adaptation à la fois fougueuse et humble de la nouvelle du portugais José Saramago ("L’Autre comme moi", 2002). Une réussite qui illustre à merveille une citation de l’auteur utilisée ici en préambule : "le chaos est indéchiffrable".
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Une énigme effrayante, plus pesante que provocante, plus stupide qu’excitante.
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Un seul homme, mais deux personnalités qui se court-circuitent tout au long d'une histoire au scénario quelque peu embrouillé et étrange. Villeneuve signe néanmoins un huis clos envoûtant.
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De manière générale, les films sur le thème des doubles sont toujours effrayants, cette fois ci Villeneuve joue sur la bizarrerie.
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Denis Villeneuve et Jake Gyllenhaal, c'est une affaire qui marche.(...) L'acteur s'est emparé du projet avec brio et livre une double prestation tout en nuances. De tous les plans, il voyage dans l'univers inquiétant de Villeneuve, entre deux versions du fantasme féminin (Sarah Gadon enceinte et Mélanie Laurent ultrasexy) dans un Toronto vertigineux et glauque à souhait. Envoûtant.
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Un thriller plus esthétisant qu'habité. "Enemy" devient vite, alors -et il le reste jusqu'au bout-, un superbe objet glacé, la plongée d'un néo-David Cronenberg esthétisant dans l'inconscient d'un homme aussi effrayé par ses fantasmes sexuels que par la peur de devenir père -ah, l'angoisse du pauvre mâle devant la femme-arraignée ! Bref,on admire, on admire beaucoup, mais on s'en fout...
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La platitude austère de l’histoire ne rend pas le film troublant.
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« Enemy » est construit autour des questions et non de réponses mais il génère une ambiance intéressante.
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Thriller psychologique éprouvant sauvé par Gyllenhaal.
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Ce film vous colle à la peau. La fin est étrange et suffisamment futée pour vous interroger et vous pousser à revoir tout ce qu’il s’est passé avant.
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Après les admirables "Incendies" et "Prisoners", le réalisateur québécois Denis Villeneuve revient en grande forme avec le thriller expérimental "Enemy". Soit l’histoire d’un homme lambda, campé par l’excellent Jake Gyllenhaal, désorienté par sa rencontre avec son sosie. (...) Reposant sur un espace de jeu ludique dont l’épicentre est une mystérieuse araignée, Enemy, comme son nom l’indique, évoque par-dessus tout les traits de l’ennemi intérieur.
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par Stéphanie Belpêche
Denis Villeneuve ne cesse de nous surprendre. Après les excellents Incendies (2010) et Prisoners (2013), le réalisateur canadien s’essaie au thriller à huis clos sur le thème énigmatique du double, très influencé par Roman Polanski, David Lynch et Brian De Palma. Sa mise en scène, décidément polymorphe, se veut cette fois impressionniste, au service d’une atmosphère oppressante et d’un puzzle narratif envoûtant. Comme une araignée tissant méthodiquement sa toile, le cinéaste distille avec intelligence ses indices et prend le spectateur au piège de son intrigue schizophrénique, résolument troublante.
Après les passionnants Incendies et Prisoners, Villeneuve change de genre avec ce thriller existentiel qui tient surtout de l’exercice de style. Troublant mais un peu vain.
Le thriller psychologique du Québécois Denis Villeneuve ne tient pas ses promesses jusqu'au bout. (...) En faisant de cette duplicité le sujet d'"Enemy" – tourné avant "Prisoners" mais ne sortant qu'un an plus tard, à la suite d'un nébuleux micmac de distribution –, Denis Villeneuve signe son film le plus cohérent. Il nous entraîne dans les méandres d'un thriller psychologique ayant pour cadre l'urbanité fade et policée des métropoles d'Amérique du Nord, et dont la pente fantastique, brouillant les limites de la réalité et du fantasme, décrit par glissements successifs la tempête narcissique sous le crâne d'un homme sans qualités.
Si tout repose ici sur le style et la mise en scène, l’esthétique, indéniablement subjuguante, peine à pallier les absences d’un scénario diaphane.
Malgré un point de départ prometteur - la rencontre d'un prof d'histoire réservé avec son double identique - Denis Villeneuve livre au final un film d'auteur intello et prétentieux.
« Enemy » est inquiétant sauf à certains moments où il est idiot.
(...) un cocktail d’édulcorants artificiels composé d’une pincée de Cronenberg, d’un zeste de suspense hitchcockien, d’une lichette de Lynch et d’une louche d’un tord-neurones aussi prétentieux qu’abscons.