El Manara

Avec le souci d’éviter tout manichéisme, le film, très réaliste, parvient à rendre compte des rapports de forces de l’époque sans tomber dans le piège du dossier. Soutenu par des acteurs généreux, il assume d’autant mieux son rôle de témoin qu’il se concentre sur son récit : l’histoire d’une amitié à l’épreuve de l’Histoire.

Sur le fil du documentaire, Belkacem Hadjadj restitue la complexité des engrenages dans une société à la fois moderne et attachée à ses traditions. Sans ménager les sensibilités, sa caméra-stylo montre des images de terreur et met des mots sur la souffrance. Le travail de mémoire est appuyé, le jeu des comédiens parfois maladroit, et la réalisation un peu lourde. Mais le film porte l'espoir d'une Algérie de tolérance, où le cinéma de la nuance remplacera celui de l'urgence.