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Drôle de parcours que celui de Robin Campillo. Fidèle scénariste et monteur du sensible et exigeant Laurent Cantet, il a réalisé Les Revenants, fascinant film de zombies naturaliste sorti en 2004.
Puis, à la faveur de l’adaptation – par d’autres – de ce long métrage atypique en série télé, Campillo est soudain devenu hype. Si Eastern Boys marque sa résurrection, il s’inscrit surtout dans la continuité de son oeuvre. Plusieurs séquences, quasiment muettes et hypnotiques, font ainsi largement écho à son premier film, qui installait doucement une ambiance anxiogène par la seule grâce de la mise en scène et par le jeu hébété des acteurs. Ici, il est encore beaucoup question de solitude (avec soi-même ou au milieu des autres), de rapport à l’étranger (le zombie ou l’Ukrainien clandestin), de place dans le monde (parmi les vivants ou les morts, dans la société civile ou à sa marge) et, par-dessus tout, de culpabilité, cette insidieuse maladie de l’âme qui pousse l’homme dans ses derniers retranchements. Cinéaste philosophe et esthète, Robin Campillo n’en oublie pas pour autant le spectateur, comme en témoignent les deux premières séquences où les enjeux sont sans cesse déplacés et où le suspense le dispute au vertige existentiel. Avec une rare maîtrise de l’espace, du temps et du son, le cinéaste impose son univers « sociopoétique » et fait entendre une voix qui, on l’espère, sera difficile à ignorer.
Toutes les critiques de Eastern Boys
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Architecturalement impressionnant, visuellement élégant, "Eastern Boys" a l'indéniable mérite de fuir les héros empathiques et les discours préfabriqués pour sonder les corps, jouer avec la peur sans pour autant négliger d'interriger l'éthique du spectateur.
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Ne manquez pas ce fascinant thriller français, mis en scène par le réalisateur des «Revenants».
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Un homme drague un jeune Ukrainien gare du Nord... Point de départ d'un film original, provocant, où le réalisateur mêle les genres et les styles. Moment formidable : des ados dépouillent le héros, lors d'une " fête" inquiétante et violente...
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Le réalisateur du film Les Revenants revient dix ans après son premier effort à la réalisation avec une oeuvre troublante et dérangeante, d’une belle acuité psychologique et esthétiquement probante. Une réussite.
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Robin Campillo réalise un deuxième long métrage inconfortable traitant de façon inattendue de la clandestinité, l’homosexualité et la prostitution. On est désarçonné par le personnage de Daniel Muller, ce Français victime consentante fort bien interprété par Olivier Rabourdin.
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La rencontre ambiguë entre deux hommes inspire un film réussi et hors du commun à Robin Campillo, auteur des « Revenants »
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Robin Campillo réussit à installer son long-métrage dans un climat incorrect. Enfin un film déstabilisant!
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Daniel, le héros, inspire peu l'empathie. C'est un bourgeois froid, dont la vie va voler en éclats après avoir invité un gamin de l'Est à venir le rejoindre chez lui. Sous ses draps. Il apparaît, selon les moments, prédateur ou victime. Oui, certains de ses actes dérangent. Et alors ? Le film, par ailleurs magistralement réalisé, n'en est que plus génialement inconfortable.
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Au-delà de l’âpreté du contexte social, le cinéaste, par une réalisation élégante appuyée sur une excellente interprétation, capte les émotions fondatrices d’un lien.
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Apre histoire d’amour entre un quadragénaire bourgeois et un jeune sans-papiers d’Europe de l’Est, doublée d’une étude fascinante des rapports de domination entre les hommes.
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Tout en variation de rythme et de régime, la mise en scène de de Campillo réussit à embrasser dans un seul mouvement la complexité du monde et des affects (...). Thriller en mode mineur qui distille sa tension anxiogène par petits jets (...).
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Mieux vaut ne pas trop en savoir avant d'y aller... Collaborateur émérite et discret de Laurent Cantet, le réalisateur Robin Campillo revient pour son second long métrage avec un thriller bluffant, aussi complexe qu'ambitieux, qui invite à se méfier des apparences.
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"Eastern Boys", c'est à la fin un peu la résorption du domaine de la lutte au profit d'une solidarité inattendue. Liberté, égalité, fraternité.
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L’approche de Campillo ne manque pas d’acuité ni d’intuition. Ce qui l’empêche d’enthousiasmer tout à fait est que le réalisateur, tout à sa quête de la mener à bien sans s’appesantir, laisse parfois son savoir-faire devenir démonstratif, tirant le film du côté de l’exercice un peu froid à force de vouloir être léger.
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« Eastern Boys », édifiant à bien des égards sur l'immigration moderne, évolue sur une crête romanesque qui ne perd jamais de vue son humanité.
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Une dernière demi-heure totalement ridicule fait presque oublier une belle maîtrise de la narration quand il s’agit de mettre en scène la rencontre de deux hommes aux univers si différents.
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Dans les liens qui se tissent, à huis clos, entre un homme amoureux et son protégé. L'un placide, l'autre apathique. C'est la partie la plus importante d'Eastern Boys, elle est complètement atone, agaçante, à force. Et suffit quasi à saboter le reste.