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L’un des ressorts de la comédie, c’est l’opposition de caractères que Pierre Salvadori maîtrise comme personne en France. Son nouveau film débute selon un schéma connu : il est dépressif (comme José Garcia dans Après vous...), elle est fantasque (comme Audrey Tautou dans Hors de prix ou Marie Trintignant dans ...Comme elle respire). Lfrontalité de leur rencontre donne évidemment naissance à ce comique de situation si typique du cinéaste, porté par des acteurs qui sous-jouent le malaise et débitent leurs dialogues avec une tonalité assez neutre mais néanmoins mélodique. Pour le coup, la « musique » de Deneuve – qui part du ventre – se marie idéalement avec celle de Kervern – qui vient du nez. Dans la cour exploite parfaitement ce duo contre-nature avant que les éléments dramatiques, annoncés par l’addiction à la drogue d’Antoine et par les délires kafkaïens de Mathilde (qui perd pied suite à une fissure dans son mur), donnent une autre amplitude à cette « comédie des contraires ». Tout en maintenant un semblant de burlesque à travers des personnages secondaires archétypaux (le voisin râleur, l’autre branleur, le squatter mystique, l’activiste de quartier...), Salvadori se plaît à filmer des scènes complexes où l’apparente légèreté est sans cesse contredite par le mal-être, réel, des deux personnages principaux. En résulte l’impression troublante de se noyer le sourire aux lèvres.
Toutes les critiques de Dans la cour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est une comédie sur la dépression, sur la solitude, un drôle d’objet absurde et singulier qui réconcilie cinéma d’auteur et film populaire. Indispensable, donc.
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On se délecte des dialogues ciselés que s’approprie le phrasé inimitable de Catherine Deneuve. Sur le fil du rasoir entre drôlerie et gravité, elle incarne cette retraitée à la fois vive et fantasque. Gustave Kervern, en gentil paumé, forme avec elle un tandem cocasse, aussi burlesque que touchant. Et c’est tout le talent de Salvadori (Hors de prix) de les avoir réunis pour signer, à la croisée de la comédie et du drame, cette chronique tendre sur le mal-être, les fêlures du quotidien sans jamais verser dans la déprime ni le pathos.
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un film puissant, drôle et signifiant.
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En associant Catherine Deneuve, un modèle de justesse dans tous ses rôles, à l'inattendu Gustave Kervern, acteur d'une sensibilité bluffante, Pierre Salvadori a trouvé l'alchimie idéale. « Dans la cour » n'est peut-être pas très glamour, mais c'est une histoire qu'on ne balaie pas comme ça de sa mémoire.
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Une « mélancomédie » élégante sur des dépressifs qui réapprennent à vivre. Pierre Salvadori délaisse les comédies sophistiquées et signe son film le plus intime et émouvant.
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Avec "Dans la cour", il parvient à ce balancement gracieux avec une fluidité qui tranche singulièrement dans le paysage à demi-sinistré de la comédie à la française.
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Comme à son habitude, le réalisateur Pierre Salvadori ose le mélange des genres, et jouer, dans cette chronique douce-amère, les notes graves et mélancoliques sur un air de comédie. Grâce à des envolées burlesques et à une sensibilité à fleur de caméra, il réussit à raconter deux solitudes en pleine détresse sans jamais sombrer dans la déprime.
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Chronique de cour d’immeuble (comme "Domicile conjugal"), miroir de notre époque angoissée, ronde joliment désuète de nos solitudes contemporaines, "Dans la cour" a la politesse du désespoir : celle de l’un de nos meilleurs dialoguistes et directeurs d’acteurs. Salvadori en arrive toujours au même constat – la bonté est à double tranchant – et pèche encore aux mêmes endroits : son film a la mine terne (par moments, on se croirait devant notre télé) et piétine un peu. Mais n’est-ce pas le propre des dépressifs ?
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Pierre Salvadori renoue avec une forme plus souple dans cette noire et drôle chronique de la dépression ordinaire. Un film infiniment aimable.
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Un apprenti concierge et une retraitée angoissée font alliance. Pierre Salvadori explore les petites et grandes folies du quotidien dans une comédie fêlée, aussi drôle que poignante. Catherine Deneuve et Gustave Kervern forment un duo inédit et génial.
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Dans la cour passe du rire aux larmes avec une aisance de tous les instants en s’appuyant sur des comédiens d’une humanité formidable emmenés par la révélation Gustave Kervern
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On retrouve dans ce film, tout le talent de Salvadori de Hors de prix, de Vrais mensonges et des Apprentis, porté par Catherine Deneuve et Gustave Kervern.
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Le huitième long-métrage de Pierre Salvadori en vingt ans de carrière est, nettement, le plus réussi. Pourquoi ? Simple. Il est le plus désespéré, donc le plus beau.
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Outre la finesse de Salvadori, le jeu de Catherine Deneuve et de Gustave Kervern y est bien entendu pour beaucoup. La première, grande dame que l'on sait, fait justement oublier ce lourd statut. Le second, grolandais de souche, exploite à merveille son côté naturellement désabusé. Le tandem est irrésistible.
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Le réalisateur des "Apprentis" (1995) et de "Hors de prix" (2006) signe son film le plus abouti avec "Dans la cour", petit bijou de tendresse autour des habitants plus ou moins barrés d'un immeuble.
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Pierre Salvadori télescope leurs deux dépressions avec la bienveillance qu'on lui connaît, trempant sa plume dans un sens aigu de l'humain et de moments de comédie douce qui soulagent les âmes blessées. Ensemble, Gustave Kervern et Catherine Deneuve trouvent l'équilibre dans ce tandem à la dérive, touchant et juste.
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La finesse des dialogues et des portraits n'a ici d'égal que l'intelligence du casting.
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Passé maître dans l'art d'accorder des caractères opposés (Comme elle respire, Hors de prix, Après vous), Pierre Salvadori imprime une légèreté et un décalage comiques à sa comédie dépressive, que contredit le mal être profond de ses deux égarés solitaires et solidaires. Jusqu'au final qui nous fend le cœur.
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(...) des personnages attachants. Derrière les mots et au-delà des sourires, la mélancolie d'un mal-être du jour, avec la sensibilité de Catherine Deneuve et Gustave Kervern.
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Le metteur en scène revisite avec talent et délicatesse des thèmes universels (l’amitié, l’amour, le temps qui passe). Tout en créant un couple aussi improbable qu’attachant : Deneuve et Kervern.
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Le réalisateur des Apprentis parle ici de la dépression d’une manière peu commune. Deneuve touche et bouleverse dans sa douce folie, chaque personne de l’immeuble apporte son lot de surprise, une cour représentative d’un crâne fou, une de ces folies émouvantes.
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Une comédie raffinée qui ne manque pas de style.
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Pierre Salvatori réussit un film (volontairement) flottant. Un humour dépressif baigne les dialogues et les attitudes.
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Pierre Salvadori est le peintre des âmes endolories, il brosse des portraits de personnages sensibles, entre rires et larmes. Sa distribution tient la part belle dans cette tragi-comédie.
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Dans ce huis clos, la solitude et la fragilité extrême des personnages fissurent peu à peu le simple aspect comique du film aussi dangereusement que cette fissure dans le mur qui fait basculer Mathilde. Ici, il est question d’humanité.
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Avec ses personnages aussi fêlés que lui, filmés par Pierre Salvadori (Les Apprentis, Hors de prix), qui alterne ici le burlesque et le dramatique avec une émotion et habilité.
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Pierre Salvadori livre une comédie à l’humour dépressif, portée avec réussite par le duo inattendu que forment Catherine Deneuve et Gustave Kervern.
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La bonne idée reste la rencontre entre Catherine Deneuve, fébrile, et Gustave Kervern, lunaire, qui font de ce buddy-movie névrotique, une chronique amère, fidèle aux sentiments qui ont inspiré Salvadori à l’époque des "Apprentis".
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Entre dérapages et inquiétudes, les deux personnages principaux un tandem maladroit. Leur opposition de caractère les rend drôles et attachants. Avis aux amateurs…
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La comédie, au rythme bien huilé, repose surtout sur la dynamique du duo antagoniste formé par Gustave Kervern (..) et Catherine Deneuve (...). Avec Dans la cour, on retrouve la capacité de Salvadori à peindre le mal-être urbain et les dysfonctionnements sociaux, ainsi que son goût pour les couples mal assortis et les rencontres improbables